Jordanie, par Marie-Jo Le Goff

VOYAGE en JORDANIE du 19 au 28 septembre 2023

(vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir)

Mardi 19 septembre, 5 heures ! Le jour n’est pas encore levé, mais Le Vincin s’éveille déjà … A la lumière des phares des voitures qui s’agglutinent sur le parking, quelques silhouettes poussent des valises. Top départ pour le voyage en Jordanie, direction ROISSY – Aéroport CDG pour un vol JORDAN Airlines, via AMMAN. 44 Arecmistes ont choisi de partir à la découverte de ce petit pays du Proche Orient de 90 000 km2, coincé entre deux mers : l’une Rouge et l’autre Morte. C’est un pays de type monarchique, né en 1946 et inventé par les Anglais pour servir leurs propres intérêts ; Abdallah, souverain de la Transjordanie, est nommé roi en mars 1946 et le pays prend le nom du royaume hachémite de Jordanie. Le roi actuel est Abdallah II qui a épousé en 1983, Rania-al-Yassin, d’origine palestinienne.

Vol sans problèmes avec dîner jordanien à bord ; arrivée à AMMAN vers 21 heures, transfert et installation à l’hôtel KAYA, dans un quartier animé de la ville, où nous passerons quatre nuits…Collation rapide et au lit …

Mercredi 20 septembre : départ prévu (mais raté) à 8h 30 pour la découverte d’AMMAN : deux Bretons, toujours dans les bras de Morphée, manquent à l’appel … Hop, debout et vite ! … Ahmed, le guide jordanien et le chauffeur du bus comptent et recomptent les voyageurs. Arrêt dans un bureau de change pour se procurer des dollars jordaniens … Direction vers l’ouest d’Amman à Iraq al-Amir, grand site hellénistique : le seul palais qui remonte aux Grecs (IIème siècle avant J.C), construit dans un lac artificiel. Restauré par une équipe franco-jordanienne à la fin du XXème siècle, il est toujours en cours de réhabilitation.

Nous poursuivons en direction de SALT, première capitale de la Jordanie en raison de sa position stratégique entre les ports de la Méditerranée. Déjeuner un peu désorganisé dans une « ferme-auberge » où nous arrivons trop tôt. Puis, départ vers le site de Wadi-el-Kharrar, à la frontière entre la Jordanie et Israël, non loin de la Mer Morte et à proximité du Jourdain … D’après l’Évangile, ce serait le lieu du Baptême de Jésus : la visite du Pape Jean-Paul II, en 2000, semble attester ce fait. Quelques personnes s’immergent dans l’eau boueuse du fleuve (côté Israël), mais on remarque aussi la présence de soldats armés côté Jordanien… Retour vers AMMAN… il fait très chaud.

Nous poursuivons en direction de SALT, première capitale de la Jordanie en raison de sa position stratégique entre les ports de la Méditerranée. Déjeuner un peu désorganisé dans une « ferme-auberge » où nous arrivons trop tôt. Puis, départ vers le site de Wadi-el-Kharrar, à la frontière entre la Jordanie et Israël, non loin de la Mer Morte et à proximité du Jourdain … D’après l’Evangile, ce serait le lieu du Baptême de Jésus : la visite du Pape Jean-Paul II, en 2000, semble attester ce fait. Quelques personnes s’immergent dans l’eau boueuse du fleuve (côté Israël), mais on remarque aussi la présence de soldats armés côté Jordanien… Retour vers AMMAN… il fait très chaud.

Jeudi 21 septembre : La matinée débute par la visite d’AMMAN, capitale antique et actuelle de la Jordanie, la ville s’est développée autour de sept collines. La première halte est la citadelle, édifiée par l’empereur Marc-Aurèle, sur l’une des plus hautes collines de la capitale. D’ici, on peut admirer le panorama sur AMMAN : les collines tout autour sont couvertes d’une multitude de constructions collées les unes aux autres, en escaliers, tels des cubes empilés de couleur ocre et gris. Halte rapide au musée archéologique et à celui des traditions populaires, avant un arrêt à l’Amphithéâtre romain, grandiose, de forme semi-circulaire avec plus de 6 000 places. Les plus sportifs du groupe monteront jusqu’aux derniers gradins vertigineux.

Il est temps de mettre le cap vers l’Est, aux frontières de l’Irak et de l’Arabie Saoudite, une région désertique où, au VIII siècle, les califes Omeyyades de Damas construisirent des bâtiments fortifiés sur les routes commerciales reliant la Syrie et l’Arabie. Ces constructions, appelées les Châteaux du Désert, servaient de caravansérails ou de pavillons de chasse. Nous en visiterons trois aux styles architecturaux variés : Qasr Al-Kharaneh (forme rectangulaire, à deux étages), Qsar Amra (très belles fresques) et Qasr Al-Azraq (murs en basalte noir et quartier général de Lawrence d’Arabie)…

Nous quittons ces vestiges de l’ère omeyyade, lieux chargés d’histoire, à l’architecture unique et reprenons la route du désert … La zone est inhospitalière, les paysages sont désertiques avec ici et là des camps militaires … En revenant vers AMMAN, sur des kilomètres et des kilomètres, le paysage est moins inhospitalier car de grandes serres agricoles abritent des cultures de légumes. Retour à l’hôtel KAYA pour la troisième nuit.

Vendredi 22 septembre : La visite de la citadelle arabe d’AJLOUN, château construit par l’un des Princes de SALADIN en 1184-85 afin de protéger la route de la soie, est notre première étape. C’était un lieu stratégique, en raison de sa hauteur et du point de vue extraordinaire. Le château domine la vallée du Jourdain et de la Palestine à l’ouest du lac de Tibériade à la Mer morte au Sud. Toute la zone côtière de la Méditerranée était occupée par les Croisés qui y ont construit 5 châteaux forts. Ce château a été attaqué par les Mongols qui ont été ensuite renversés par les Musulmans.

Déjeuner pantagruélique à JERASH dans un restaurant semblable à une ancienne halle … Départ pour la visite de l’ancienne cité Gerasa, l’un des plus beaux sites romains de l’Antiquité. Cette ville faisait partie de la Décapole romaine et on y découvre d’immenses colonnades et des ruines impressionnantes bien conservées. L’Arc d’Hadrien de 21m de haut est la porte d’entrée de la cité, puis l’hippodrome : lieu de distraction de la population (14 000 spectateurs pouvaient y prendre place). Devant, la Place Ovale : ce forum était le plus grand de l’empire romain et faisait la jonction entre le Temple de Zeus et le Cardo Maximus (artère principale de la cité, longue de 800 m et également appelée l’allée des 200 colonnes) …

La visite se poursuit : Temple d’Artémis, les églises qui datent du IV siècle, les théâtres… Au théâtre Nord, des musiciens jouent de la cornemuse et de la grosse caisse, on dirait de la musique celtique ; le lieu est magnifiquement restauré, l’endroit s’y prête : voici nos danseurs « gwenn-ha-du » qui, malgré la chaleur torride, improvisent une danse bretonne sous les applaudissements des touristes … et des deux musiciens.

Le site, qui a subi plusieurs tremblements de terre et connu de nombreux affrontements entre musulmans et croisés, n’a été découvert qu’au XIX siècle car a été enseveli sous un épais manteau de sable : les ruines de cette cité sont impressionnantes … « Ils n’étaient pas fous, ces Romains ! » car ils avaient pensé à tout : c’est l’un des plus beaux sites du Moyen-Orient … Mais, il faut partir car il est temps de regagner l’hôtel pour la dernière nuit avant de mettre le cap vers le Sud où les températures seront encore plus élevées.

Samedi 23 septembre : MADABA, MONT NEBO, ROUTE DES ROIS, KERAK, PETRA.

Nous quittons HAMMAN pour suivre l’ancienne route de la Soie, première halte à MADABA, dénommée « la ville des mosaïques » et visite de l’Eglise Saint-Georges devant laquelle nos 4 Georges poseront pour la postérité … Dans cette église, se trouve la plus vieille carte de la Palestine, découverte par les chrétiens orthodoxes de MADABA. Cette carte de mosaïques, réalisée sur le sol, est un joyau historique, mais, hélas, n’a pu être restaurée qu’au quart.

Le périple se poursuit vers le Mont Nebo, haut de 800 m, d’où Moïse aurait aperçu la Terre promise : une statue de bronze « le Serpent d’Airain » est édifiée et selon les textes, c’est ici que Moïse serait mort. Lieu de pèlerinage chrétien visité par le Pape Jean Paul II en 2000 puis par le Pape Benoît XVI en 2009 ; ce lieu porte un message de paix pour les trois religions : judaïsme, christianisme et islam.

Le car continue sur les routes tortueuses à travers la montagne, vers KERAK où a lieu la pause déjeuner, puis la visite de la forteresse croisée de Kerak, appelée le Krak des Moabites ou Kerak de Moab  : un château fort du XII siècle situé sur la voie commerciale entre les deux routes : route de la soie et route des pélerinages musulmans. Ce château-fort pouvait résister à de longs sièges car comportait des douves de 20 m de haut.

La dernière étape de la journée sera PETRA où nous posons nos valises dans un hôtel gigantesque : PETRA Panorama Hôtel, situé sur une colline avec une vue splendide sur la ville. C’est un vrai labyrinthe et nous sommes dispersés à tous les étages, il n’est pas simple de situer sa chambre ou de prendre le bon ascenseur. L’un de nos amis, dont l’épouse s’est égarée, s’en amuse car il oublié de lui remettre le fil d’Ariane, et se demande combien de temps mettra sa chère dame pour regagner sa chambre dans ce dédale, sans boussole.

Dimanche 24 septembre : PETRA. C’est le jour J et la visite tant attendue de PETRA, également appelée « la Rose du Désert » qui fut dès le IIe siècle avant JC, la capitale des Nabatéens. Le car s’arrête à un point stratégique pour nous permettre d’admirer le paysage du haut de la colline. Devant un tel panorama, l’une de nos amies tente d’imiter « les grands de ce monde » et à la surprise des autres voyageurs « embrasse le sol ». Fort heureusement, elle se relève mais gardera de ce moment un léger souvenir qui la marquera quelques jours.

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Voici la mythique PETRA, le plus célèbre site archéologique de Jordanie, véritable joyau taillé dans les roches et falaises de couleur rouge rosé. PETRA, désignée comme la huitième merveille du monde, ne peut laisser les visiteurs insensibles. L’entrée de la cité se fait par le « siq », une gorge étroite de plus d’1 km de long, bordée par d’abruptes falaises de plus de 80 mètres. Ce passage mène au «Trésor » : une gigantesque façade rose de 40 m de haut et de 28 m de large, taillée à même le roc au début du Ier siècle, par les Nabatéens ; ce monument serait un tombeau édifié en l’honneur d’un roi.

Des temples, des théâtres aux couleurs rouge-rose-orange qui varient selon la luminosité ont été sculptés dans les falaises de grès. Des églises, fontaines, monastères, palais et châteaux, nombreux tombeaux et tombes témoignent que Petra fut une cité importante, un carrefour stratégique à la jonction des routes du commerce de la soie et des épices, reliant la Chine, l’Inde, et l’Arabie à l’Egypte, la Syrie, la Grèce et Rome.

Déjeuner sur le site avant de partir, chacun à son rythme et selon sa forme, à la découverte des hauts lieux de PETRA, répartis sur le site … PETRA, dont le sens grec est « roche », renferme beaucoup de trésors et il faudrait plusieurs jours pour visiter cette cité antique, parcourir les kilomètres, grimper les 788 marches qui mènent au monastère … puis un bon nombre de pages pour décrire ce lieu unique devenu célèbre par le film de SPIELBERG : Indiana Jones, interprété par Harrison Ford. Aujourd’hui, il reste aux archéologues un travail gigantesque pour continuer à fouiller le site et découvrir d’autres trésors …

Des Bédouins, chassés de leurs habitations troglodytiques, sont toujours présents sur le site et vivent du tourisme : vendeurs de souvenirs, chameliers, chauffeurs, serveurs, etc … Le soir, ce n’est pas à l’hôtel que nous dînerons mais à l’extérieur de la ville, sous une tente, dans un camp de bédouins, avec un autre groupe de touristes normands. La soirée se terminera par une danse … et par le tube de Gilbert MONTAGNE : « On va s’aimer » (1983), toujours en vogue chez les Bédouins… Plusieurs d’entre nous se posent la question : « Où sont les femmes ? », ne connaissent-ils pas ce titre ? … Ici, peu de femmes sont au contact des touristes. Retour à l’hôtel : c’est l’occasion d’admirer la ville éclairée avant de regagner l’hôtel panoramique de PETRA pour la dernière nuit.

Lundi 25 septembre : Petite PETRA et WADI RUM.

Départ vers la Petite Petra, ancien caravansérail nabatéen, qui abrite un temple et quatre tricliniums (salles à manger avec lits de table) ainsi que des habitations troglodytes. Les monuments sont ici moins impressionnants.

Le voyage se poursuit vers Wadi Rum ou « la Vallée de la lune », un désert qui s’étend à perte de vue et se situe le long d’une faille tectonique.

Nous arrivons dans un camp de bédouins où nous allons passer la nuit dans des tentes confortables, mais auparavant une excursion en 4 X 4 est programmée dans le désert de Wadi Rum qui s’étire entre les dunes de sable, les falaises de grès et les massifs rocheux sculptés par l’érosion. Ce désert est inscrit depuis 2011 au patrimoine de l’humanité. Nous resterons jusqu’au coucher du soleil, puis retour au camp pour « déterrer le  mouton » qui sera le plat principal du dîner, suivi d’une soirée où, une nouvelle fois, on dansera sur le tube de « On va s’aimer », mais sans les femmes jordaniennes et bédouines.

Mardi 26 septembre : WADI RUM, AQABA.

Les bédouins chargent nos bagages dans leurs 4 X 4 et nous raccompagnent jusqu’au car. Notre chauffeur, fidèle à son poste, nous conduit à la station balnéaire d’AQABA, baignée par la Mer Rouge. Une promenade en bateau panoramique est organisée et alors que certains de nos nageuses et nageurs bretons plongent pour évoluer avec les poissons, les autres descendent pour admirer les fonds marins : coraux et poissons de la Mer Rouge. C’est une belle occasion, en l’absence du capitaine, pour certains des nôtres de se mettre à la barre et naviguer dans le port jordanien. Après le déjeuner, nous déambulerons dans les rues d’AQABA avant l’installation à l’hôtel où à notre grand regret, il sera pas impossible de se baigner dans la piscine fermée à 18 heures.

Mercredi 27 septembre : AQABA, MER MORTE, AMMAN.

Impossible de venir en Jordanie sans faire une halte à la Mer Morte, entre la Jordanie et Israël, c’est le point le plus bas de la planète (- 400 m), et un des endroits les plus curieux. Cette mer intérieure alimentée par le Jourdain, est un gigantesque lac salé de 65 km de long et d’une salinité exceptionnelle (25 % de sel contre 4 % pour une eau de mer normale). Les touristes viennent ici pour « flotter » et se doucher très rapidement ; la température dépasse les 40 ° et il n’y a pas d’ombre. L’essai n’est pas concluant : les Bretons sont nostalgiques du Golfe du Morbihan et de l’Océan Atlantique …, voire de la Manche où l’eau est plus fraîche… Il est temps de regagner AMMAN et l’hôtel KAYA pour la dernière nuit en Jordanie.

Jeudi 28 septembre : Lever de bonne heure et direction Aéroport d’HAMMAN où nous prenons l’avion de JORDAN Airlines pour PARIS-ROISSY et retour en car jusqu’à VANNES où nous arrivons vers minuit.

Nous remercions les membres de l’ARECMO, en particulier Anne-Marie, Patrick et les autres qui se sont beaucoup investis dans la préparation de ce voyage en Jordanie, lequel avait dû être reporté … mais qui a pu avoir lieu à une période « bénie des Dieux », quelques jours seulement avant le 7 octobre 2023, début du nouveau conflit entre Israël et le Hamas.