Ouzbékistan : Jour 10

18 mai Tachkent

Nous voici donc dans la Capitale de l’Ouzbékistan. Le soleil est revenu après la tempête de sable  qui nous avait accueillis à notre arrivée. C’est une métropole de plus de 3 millions d’habitants. La plus grande ville d’Asie centrale. Tachkent « ville de pierre » est très marquée par la période soviétique : des boulevards taillés au cordeau, des musées, de grands monuments et des infrastructures modernes. Mais aussi des parcs verdoyants, des boulevards arborés et une vie économique florissante. Mais aucune trace ne subsiste de la glorieuse époque  route de la soie : le tremblement de terre du 26 avril 1966 a détruit une grande partie de la ville.

C’est le mémorial  « monument du courage » que nous découvrons en premier lieu. Une gigantesque statue symbolisant  des habitants de Tachkent et une immense fresque représentant les différentes ethnies qui ont contribué à la très longue reconstruction de la ville.

Puis nous visitons le complexe Khasti  Imam. Le centre religieux situé dans la vieille ville est considéré comme sacré. Cet institut islamique est l’un des rares à avoir continué son activité sous le régime soviétique. Des travaux importants et très bruyants  sont en cours et nous réalisons que nous sommes dimanche…. Mais ici  pas de trêve dominicale ! C’est là que Georges croise son « sosie » en fait un touriste qui portait à peu près la même tenue… bluffant !!!

Nous arrivons dans un quartier très animé : le marché Tchorsu ou marché des quatre chemins. C’est le plus grand bazar de Tachkent. En y entrant nous sommes tout de suite étourdis par l’activité bruyante et par les énormes étals  qui révèlent bien les secrets de la vie ouzbèke : des montagnes de viandes, de fruits, de légumes, d’épices odorantes, des pyramides de pains nous donnent le tournis. De quoi se perdre… mais Féruz reste vigilant ! Un moment pittoresque et incontournable.

Nous retrouvons un peu de calme pour la visite de la Madresa Koukeldach.  Construite  XVI ème siècle, elle était devenue un bâtiment administratif sous l’administration soviétique, avant de retrouver son rôle d’enseignement de la religion. Les motifs de la façade ne sont pas sans rappeler ceux de la madrasa d’Oulough Beg . La façade est décorée de majoliques et des inscriptions islamiques ornent la voûte de l’une des entrées.

Nous parcourons le parc d’Alisher Navoï en hommage au philosophe et poète. Grand lieu de rendez-vous des habitants de la capitale, il était autrefois la limite entre la ville moderne et la vieille ville. Nous passons près du musée Amir Tumur  voué au culte de Tamerlan et à l’époque timouride, ouvert en 1996.

La place de l’indépendance, monumentale esplanade, où la plus grande statue de Lénine se dressait jusqu’en  1992.Elle a été remplacée par  un énorme globe qui  réduit la planète au seul Ouzbékistan. Devant le piédestal, figure une femme tenant un enfant dans ses bras. Des jets d’eau et des grands bassins agrémentent cet espace. Des festivités s’y déroulent le 1er septembre, de même que des grandes parades militaires. Le bâtiment du Sénat, la présidence de la République et divers bâtiments publics encadrent cette place. Au nord, le tombeau du Soldat inconnu honore la mémoire des quelques 400 000 Ouzbèkes morts pendant la seconde Guerre mondiale sous le regard d’une statue de femme symbolisant les mères ayant perdu leurs enfants.

Parmi les vestiges, le Palais des Romanov construit au  XIXème siècle a connu aussi ses heures de gloire. Mais après avoir été transformé en musée puis en lieu de réception, il semble aujourd’hui abandonné.

En fin d’après-midi nous nous lançons dans une expédition audacieuse dans le métro de Tackhent. Véritable joyau de technologie, hérité du passé soviétique, il est sensé servir d’abri atomique. On nous avait assuré que les photos y étaient interdites, mais nous avons eu toute latitude d’en faire notamment sur la station des astronautes. Pas de panique, à la sortie, Féruz a bien retrouvé toute sa troupe !

A la sortie, nous voici au Musée des Arts Appliqués installé dans l’ancien palais d’un diplomate russe. Nous y découvrons un large panel des arts appliqués d’Ouzbékistan : broderies, tapis, poteries, céramiques, mobilier, bijoux, instrument de musique… de quoi s’émerveiller encore.

Le dernier repas de notre séjour se devait d’être festif ! Nous avons dégusté un excellent « kébab sur bois » présenté sur une étroite planche des légumes cuits et de la viande de  bœuf tranchée flambée au cognac (eh ! oui !)accompagné de « boissons locales »pour une fois oublié le rituel du thé !. Nous avons célébré  notre Bretagne par des chansons  et remercié chaleureusement Féruz pour son accompagnement, ses qualités pédagogiques et ses connaissances ! Merci à toute la commission « voyages »pour la préparation. Merci aux participants qui, malgré la fatigue (parfois), la chaleur (souvent), ont fait preuve d’attention et de discipline !

Ouzbékistan : Jour 9

Samedi 17 mai

Visite de la nécropole de Chakhi Zinda qui signifie «  le roi vivant » ou immortel.

C’est un ensemble de mausolées et de mosquées dont les plus anciens datent du XI è siècle. Depuis 2021, l’ensemble du site est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO..

Nous y pénétrons par une entrée monumentale crée par Ulugh Beg, passons entre une mosquée affichant les horaires des prières et une madrasa puis nous arrivons au pied de l’escalier du paradis.

A l’époque soviétique, ce site fut transformé en musée de l’athéisme. Touristes et pèlerins y reviendront en masse après l’indépendance, car parmi les mausolées se trouve celui du cousin du Prophète, Kussam Ibn Abbas. Selon la légende, décapité alors qu’il était en prière, il se serait saisi de sa tête pour se rendre dans un puits menant à l’ Eden.

Plus de 40 mausolées médiévaux ont été érigés, beaucoup se sont effondrés au fil des siècles et ont été reconstruits mais certains, sans les décorations de majoliques.

Sur les plus beaux, les spécialistes ont retrouvé l’influence de quatre écoles d’architecture différentes. On peut y lire des inscriptions en Koufi ou en arabe comme par exemple celle-ci :

Le terre est un fardeau pour les gens et les gens sont un fardeau pour la terre.

Un mausolée attire notre attention, il n’a pas la même forme que les autres, ce mausolée octogonal est dédié à cinq femmes de la famille de Timour.

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Puis nous dirigeons vers la mosquée Bibi Khanum.

Edifiée il y a plus de 600 ans , grâce à l’argent récolté lors des campagnes en Inde, cette grande mosquée du vendredi, a subi des accidents, et des reconstructions à maintes reprises. On y entre par un portail monumental, au centre de la cour carrée, un immense lutrin entouré par des mûriers dont les troncs sont badigeonnés à la chaux comme dans toutes les villes et les villages pour les protéger contre les insectes.

Au XVIII è siècle la mosquée a été rebaptisée Bibi Khanum, du nom de l’épouse préférée de Timour qui ne lui donna pas de descendance mais qui a élevé son petit-fils l’astronome et souverain Ulugh Beg..

En quittant la mosquée nous faisons un tour dans le Siat Bazaar , où nous flânons en admirant les étals d’épices et de marchandises de toutes sortes.

Puis nous reprenons le car et nous nous arrêtons pour visiter la Cathédrale orthodoxe Saint Alexis. Cette église a été consacrée en 1912 et fut fermée en 1920.

Elle a ensuite servi à divers usages administratifs et militaires, puis fut un musée d’histoire naturelle avant d’être rendue au culte en 1996.

Après restauration, l’édifice a retrouvé une partie de sa splendeur et nous avons pu admirer un ensemble d’icônes de beaux vitraux ainsi qu’un sol et un plafond colorés.

Nous avons regagné le bus qui nous a conduits à la gare où nous devions prendre le train direction la capitale Tachkent.

Le groupe a été partagé en deux, 7 personnes avec Féruz dans le 1er train puis 40 mn plus tard, le reste du groupe dans un autre train.

Pendant le trajet, qui a duré environ 2 h et demie, nous avons vu défiler des paysages de steppe, des endroits un peu plus verts avec des cultures, des villages .

Une collation nous a même été servie.

Et tout à coup, le vent s’est levé, le ciel s’est assombri, et ce que nous avons pris pour de la brume était en fait une tempête de sable, nous nous en sommes bien rendu compte à l’arrivée à Tachkent où les gens avançaient en se protégeant le nez et les yeux. Féruz nous expliqué que ce phénomène est malheureusement de plus en plus fréquent depuis environ cinq ans. En plus de causer de graves problèmes respiratoires à la population, cela accentue le dessèchement des sols.

Nous avons dîné en arrivant à l’hôtel et nous nous sommes préparés à passer une bonne nuit avant la découverte de la capitale, dernière étape de notre voyage.

Ouzbékistan : Jour 8

Vendredi 16 mai

Le lendemain, départ matinal pour le village de Qoratori, à une demi-heure de Samarkand. C’est ici que Pouchkine Tours a choisi de poursuivre sa démarche de tourisme solidaire en apportant son financement pour l’aide à la scolarité des enfants de ce village.

Nous sommes accueillis très chaleureusement par le Directeur de l’école en place depuis 10 ans, et par l’équipe enseignante. Les élèves (maternelle, primaire et secondaire) au nombre de 500,  y sont accueillis de 8 h à 13 h ou de 13h à 18h répartis en deux demi journées. 36 Professeurs y enseignent. L’école est aussi équipée d’un stade de foot.

Nous sommes dirigés vers une salle où un groupe d’élèves (d’âge primaire et surtout collège) nous offre des chants dont quelques solos très jolis à écouter et danses ouzbèkes avec quelques petites surprises : des comptines françaises qu’ils apprennent en classe.  De très jeunes musiciennes, au son d’instruments ouzbeks,  s’exécutent sous la houlette de leur professeur. Cette école dispense également des cours de dessin et peinture. Certaines œuvres circulent aussi parmi nous, pour notre plus grande admiration.

Puis nous déposons les cadeaux (petit matériel scolaire, livres, … souvenirs de Bretagne, de France) qui sont de suite repérés et choisis par les enfants présents. Les enseignants  verront à les partager équitablement entre les classes, bien évidemment.

Nous faisons nos « curieux » pour aller voir les autres classes qui travaillent très sérieusement. Les enfants sont tous très sages et très polis.

Nous quittons l’école et nous nous dirigeons à pied, vers une ferme agricole où nous sommes accueillis par une famille au grand complet : grands parents, enfants et petits enfants. Feruz est là pour faire le lien entre la famille et nous et tout se passe pour le mieux. Nous rencontrons une famille chaleureuse et attachante, pour qui un sourire vaut plus que mille paroles.

Après la présentation de la famille, nous assistons à la préparation du plov, plat traditionnel ouzbek, réalisé à partir de riz sauté et de viande de mouton ou de bœuf accompagné de pois chiche, de raisin, d’ail…  Chaque région a  sa spécialité. Il est traditionnellement cuisiné le vendredi ainsi que pour les grandes occasions.

Avant de passer à table, nous avons le droit au cérémonial de la journée du mariage. Patrick et Christine se prêtent de bonne grâce à ce rituel. Suit le « rituel » de l’emballage du bébé : lorsque l’enfant naît, il est déposé dans un berceau et on l « emballe » comme un paquet et il peut rester jusqu’à 18 mois. Mais bien souvent il reste un peu moins longtemps. Tout est prévu pour le change. Nous avions eu le droit à une démonstration identique il y a quelques jours .Ce rituel  nous semble un peu «désuet voire barbare »  mais il a certainement des avantages !!!

 Inutile de vous préciser que nous avons fort apprécié ce copieux repas et le temps passé avec cette famille !

Après cette immersion dans la vie ouzbèke, nous visitons un atelier de papier où nous découvrons la technique du parchemin. Ce papier, réputé comme étant l’un des plus lisses et résistants au monde, est fabriqué depuis le IXème siècle. La technique de fabrication est ancestrale.

Avant de rentrer nous nous arrêtons dans une cave pour une dégustation de 6 vins  (chardonnay, merlot, … ) accompagnée d’une petite assiette garnie d’aliments « solides » et pour finir une petite dose de vodka. Moment agréable au frais.

La mer d’Aral est alimentée par 2 fleuves : Le Syr Daria et l’Amou Daria. Avec 66 000 km² en 1960 la mer d’Aral était la quatrième plus grande mer intérieure de la planète. En 1990, le niveau des eaux avait baissé de 16,5 m, sa surface était réduite de moitié, le volume d’eau avait décru des deux tiers et l’eau était 4 fois plus salée. La catastrophe écologique dont la mer est victime s’étend aux terres avoisinantes : des millions de tonnes de sel et de sable sont transportées par le vent chaque année désertifiant de nouvelles terres. Tout l’écosystème de la région s’en trouve déséquilibré. Tous les acteurs économiques s’en rendent compte mais si la culture intensive du coton n’est plus privilégiée, d’autres cultures se mettent en place progressivement (arbres fruitiers, légumes….). Ils correspondent davantage aux besoins et au climat.

Ouzbékistan : Jour 7

Jeudi 15 mai Samarkand- Shakhrisabz

Nous quittons l’hôtel en voiture particulière à la découverte de Shakhrisabz : «  la ville verte » la ville natale de Tamerlan et des Timourides. En effet, pour des raisons de sécurité, la route est interdite aux bus …

Nous empruntons une route sinueuse, un peu cabossée vers  le col  de Takhtakaracha (ça ne s’invente pas !) qui culmine à 1600m. La route traverse  des villages qui semblent coupés du monde. A  des intervalles réguliers des stands sont installés au bord de la route et  les villageois y proposent leurs produits : légumes, fruits, boules de fromage…… Après le col, nous observons des paysages très minéraux, puis plus bucoliques avec des champs, des petits troupeaux de vaches, des agriculteurs  qui récoltent le foin. A chaque changement de région un check point est installé.

Visite de Do out Tilavat : Cette maison de la méditation et de la contemplation a été construite par Tamerlan en 1373. La ressemblance des deux coupoles surmontant les deux mausolées est frappante. Son nom « Dôme bleu » en référence au dôme immense est recouvert de carreaux de céramique bleue. L’ensemble fut achevé par Oulough Beg. Dans la cour centrale on peut y admirer des arbres pluri centenaires et  une belle  fontaine à ablutions.

Nous découvrons également la mosquée Kok Gumbaz (1435-1436) traduite par la coupole bleue. Elle fût construite par Ulugh Beg , le petit-fils de Tamerlan dans l’enceinte du Dorout Tilavat. Le père de Tamerlan et son conseiller spirituel reposent tous les deux  dans un mausolée voisin. Plus loin nous voici face au mémorial qui comptait parmi les créations les plus grandioses de Tamerlan. Richement décoré d’or et d’azur, le mausolée dispose dune inscription sur le fronton : « Le sage agit avec de nobles intentions tandis que l’idiot compte sur de nobles intentions ». Jehangir, le fils de Tamerlan et son second fils Omar Sheikh y sont inhumés. Le Conquérant voulait s’y faire enterrer. En fait, mort à Otrar, son corps a été inhumé à Samarkand au Gur-I- Mir.  En 1943, la crypte prévue pour recevoir sa dépouille a été découverte à proximité et un caveau en marbre s’y trouve.

Nous utilisons de petits bus électriques pour nous rendre au restaurant créé dans un ancien caravansérail. Au dessert, Marie-Renée  a  eu le droit à un incident « diplomatique »  réglé de main de maître par Féruz et Patrick par quelques tours de passe-passe et un défilé de mode improvisé.

Ak Sarai : le palais blanc réalisé au début de l’époque timouride sous les ordres de Timour fut détruit  par l’émir de Boukhara .le mot « ak » a été traduit par blanc alors que le vrai sens est « noble ».les dégradations sont anciennes et ont des origines diverses ( jalousies,conflits, fragilité du sol..) Il n’a pas été possible de reconstituer les vertigineuses tours d’entrée (65m de h.) ni les intérieurs : murs tapissés d’or et de faïence bleue, plafonds peints, jardins luxuriants…) seuls quelques vestiges sont protégés et  montrés au public à l’extérieur. Une grande statue de Tamerlan semble veiller aujourd’hui sur les lieux.

Tamerlan aurait voulu faire de sa ville natale un lieu prestigieux mais  sa vie très courte et ses soifs de conquêtes ont mis à mal cette ambition.

Au  retour nous sommes un peu surpris par des  troupeaux de petites vaches qui semblent rentrer  sans berger au bercail. D’instinct, elles doivent connaître l’heure et le chemin à suivre.

A notre retour nous visitons l’Observatoire d’Ulugh Beg. Construit en 1420 par ce petit-fils de Tamerlan son successeur, l’observatoire est considéré comme un monument historique. Gouverneur passionné par la science. Il a su s’entourer des plus grands maîtres de l’époque. Mais  il fût assassiné par le peuple qui n’appréciait pas son régime politique et son manque d’assiduité au pouvoir. Sur le site, on peut apercevoir l’emplacement d’un sextant géant d’un rayon de 40m. , laissant imaginer la grandeur de l’édifice qui l’abritait.  Le sextant avait été construit sous terre pour le protéger des tremblements de terre.

Le sextant

Le musée adjacent nous relate l’importance de la science dans la vie de cet homme dont on retient les qualités de bâtisseur et de savant.

Le soir nous dînons dans un superbe restaurant où nous avons le droit à un  concert folklorique suivi d’un duo de jeunes violonistes. Un vrai bon moment très agréable où nous nous sommes invités sur la piste de danse.

Ouzbékistan : Jour 6

Mercredi 14 mai

Nous voici à Samarcande «  la ville bleue »

Cité millénaire et ancienne capitale de l’empire Timouride, elle fut aussi capitale de l’Ouzbékistan de 1924 à 1931, elle est réputée pour la splendeur de ses édifices religieux mausolées et nécropoles.

Le mausolée Gur Emir (ou tombeau du roi)

construit au début du XV è, est une splendeur. Son dôme cannelé, le portail immense, les couleurs bleu et or, les peintures, les matériaux utilisés (onyx, marbre, jade), tout contribue à en faire un chef d’œuvre

d’architecture.

Amir Timour le conquérant, dit Tamerlan, ses deux fils et ses deux petits-fils y sont inhumés. Cependant, les tombes que l’ont voit sont des cénotaphes (monuments funéraires vides) leurs corps se trouvant sans la crypte fermée.

Redoutable chef de guerre, Tamerlan avait aussi un côté raffiné et savait s’entourer d’artistes et d’architectes souvent réquisitionnés dans les pays conquis.

Commencé par Tamerlan, l’édifice fut terminé par son petit-fils Ouloughbek.

La place réghistan

En arrivant face à cette place, nous ne pouvons qu’être admiratifs devant cet ensemble grandiose et harmonieux qui l’est plus encore le soir avec les lumières qui le mettent en valeur. Elle est d’ailleurs une sorte de carte de visite de la ville et même du pays pour attirer touristes et investisseurs .

Les trois medersas, celle d’Ouloughbek, Chir-Dor et Tilla Kari entourent cette place construite à un endroit qui était autrefois une steppe semi-désertique traversée par une rivière. Le mot réghistan signifie « place de sable » en Perse, et était autrefois un lieu d’exécution et de châtiments corporels.

Construites à des époques différents, elles ont accueilli des étudiants, une mosquée , des salles d’études , un caravansérail, puis certaines parties sont tombées en ruine.

Restaurées au XIX et XXè siècles certaines cellules destinées aux étudiants abritent aujourd’hui des commerces.

En quittant la place, nous rencontrons une joyeuse bande d’étudiants qui s’apprêtent à se faire photographier pour clore leur année de droit.

Visite du Musée archéologique d’Afrasyab , ancien nom de Samarcande, autrefois située sur la colline du même nom, au VII siècle avant J.-C., avant la conquête de la région par Gengis Khan. Le musée retrace la vie, les traditions, la culture des habitants de l’époque. Les archéologues qui y ont travaillé ( dont des français) ont rapporté des fresques, des objets de la vie quotidienne, statuettes bijoux, ossuaires …

Il est temps de rentrer prendre le repas, précédé d’un apéritif offert par l’agence de Féruz, car nous devons être à l’heure pour assister à un spectacle au théâtre Merosi.

En 12 épisodes, nous découvrons les traditions et les coutumes à travers les siècles, sous forme de danses à la chorégraphie raffinée interprétées par des acteurs qui nous éblouissent dans leurs costumes multicolores.

Ce fut un enchantement. Nous rentrons à l’hôtel de belles images dans la tête.

Ouzbékistan : Jour 5

Mardi 13 mai

Pour ce dernier jour à Boukhara, nous visitons les coupoles des marchands. Au nombre de quatre, elles ont été construites au XIVème siècle. Le temps où Boukhara (Buxoro à l’époque) hébergeait 40 bazars, outre ses 24 caravansérails et ses bourses d’échanges. Ces coupoles sont reconnaissables à leur portail très haut permettant aux marchands d’y faire entrer leurs chameaux et leurs caravanes. Maintenant les vendeurs de souvenirs ont remplacé les marchands d’autrefois, mais ces marchés sous coupole conservent un parfum particulier. Des étals de produits de coton, des fabricants et des revendeurs de tapis, des fabricants ou vendeurs en tous genres attirent les touristes. Outre les l’effervescence des lieux marchands, on y trouve une  fraîcheur bien agréable due à la qualité de l’architecture. Plus loin nous arrivons au grand Tok-I Sarrafon ancien marché des changes et le marché des chapeliers.

Lyab-I Hauz

Ce lieu de vie s’organise autour d’un bassin bâti en 1620. Il était conçu pour alimenter la ville en eau « potable ». Aujourd’hui c’est un quartier animé et très agréable à toute heure de la journée. Entouré de mûriers pluri centenaires qui offrent un ombrage bienvenu, se dessinent les somptueuses façades de la madrasa et de la khanaka . Le bassin est une commande du grand vizir Nadir Divanbegi ainsi que la mosquée et l’hôtellerie pour les pèlerins. De l’autre côté le khan a inauguré par erreur un caravansérail comme madrasa qui a gardé ce nom. Deux oiseaux mythologiques ornent le portail tenant une colombe dans leurs serres. C’est là que nous avons admiré le spectacle mode-folklore il y a 2 jours.

La madrasa Ulugbeg  située dans le centre historique de Boukhara fut édifiée au XVème  siècle par le souverain  astronome du même nom, petit-fils de Timour (Tamerlan).Elle jouait le rôle d’Université.  Les étudiants  suivaient prioritairement des cours de théologie mais aussi d’astronomie, de mathématiques et de philosophie.

Sur une place, trône une statue de Khoja Nasreddin, saint et bouffon soufi dont les histoires et bons mots continuent d’enchanter le monde islamique. Claude se fera un plaisir, au cours d’un dîner, de nous raconter quelques histoires de son répertoire.

 Au sud de Lyab-I Hauz, nous entrons dans le quartier juif. Les Juifs sont arrivés à Boukhara dès le XIVème siècle. Ils y ont joué un rôle majeur. Autrefois forte de plus de 4 000 personnes, cette communauté a, en grande partie, opté pour le départ en Israël. Une synagogue et un cimetière, symboles de ce passé sont actuellement des lieux préservés.

L’après-midi nous prenons le TGV pour rejoindre Samarkand (250km). Pas de couchette cette fois. Pas beaucoup de grandes variétés de paysages , des steppes, quelques rares troupeaux et… beaucoup de désert !

Alors que nous allons « résider » quatre nuits dans un magnifique hôtel, Féruz est particulièrement heureux de nous présenter « sa ville » et de belle manière : en nous faisant découvrir les illuminations de la place du Registan ! Merci Féruz !

Ouzbékistan : jour 4

Carnet de route 12 mai

C’est une journée bien chaude et bien remplie qui nous attend. Aussi Féruz décide de modifier le programme pour notre confort ! Merci Féruz mais fallait nous  prévenir !!!

Nous commençons la journée par la Nécropole Tchor Bakr,  à l’ouest de Boukhara, construite en 1560. Peu de monde à cette heure, nous pouvons nous installer à l’ombre d’un mûrier. Cette nécropole abrite le tombeau et d’Abou Bark Saad d’Abou-Bakhr Ahmad descendants de Mahomet. L’ensemble est composé d’une mosquée, d’une khanqah et d’une madrasa construites sur le même alignement.  Elles font face à une importante nécropole.

Tchor Bakr était , à l’origine , un lieu de refuge pour les derviches qui soutenaient les Khans. Les quatre Bakr étaient les descendants du Prophète y sont enterrés. La secte des derviches s’est installée autour des tombes plus anciennes. Au centre on y trouve des dakhmas et des pierres tombales. Sont réalisés sous formes de portails autour d’arcades tandis que les façades latérales sont formées de loggias. Le lieu était appelé la cité des morts.

Féruz profite de cet environnement pour nous faire connaître les rites propres aux sépultures dans la religion islamique : les musulmans sont  enterrés enveloppé dans un linceul blanc. Le visage du défunt doit être tourné vers la Mecque.  On a ressenti beaucoup de respect  pour cette tradition.

Pour le déjeuner nous dégustons un plov, agrémenté du thé habituel et…pourquoi pas d’une bière ou d’un petit verre de vin blanc local ! Le tout sur une terrasse face à un joli jardin avec de magnifiques rosiers et un grand espace potager sans oublier la plantation de mûriers. Car après le déjeuner, nous sommes invités à visiter un atelier de transformation de l’écorce de mûrier en papier de soie. Ce papier étant destiné à la réalisation de magnifiques « miniatures »

L’après-midi, nous visitons le Palais d’été des Emirs. Cet ensemble construit en 1911, dans un grand parc très agréable, comprend plusieurs bâtiments.  Une cour intérieure donne sur les salons de réception reconvertis en musées des Arts appliqués, du Costume national et de la Couture : de magnifiques costumes en tissu très riches, des bijoux, des accessoires.

On y trouve également des porcelaines chinoises et japonaises. Dans un des salons nous est fait la démonstration de « l’emballage du bébé » coutume qui nous semble un peu « barbare » mais qui perdure encore. Le dernier bâtiment  se reflète dans l’eau du bassin et à droite se trouve le Harem. Le tout  est construit en style européen avec des rappels de l’architecture persane.

Toch Minor est une madrasa dont les quatre petits minarets symbolisent les 4 points cardinaux. Sa construction a été initiée par un riche marchand turkmène (1807). Chacune de ces tours n’a jamais rempli son rôle de minaret. Selon une opinion répandue la décoration des tours représentait la conception philosophique des 4 religions du monde.

Nous passons également dans les bazars de Boukhara qui abritaient autrefois 24 caravansérails et qui, aujourd’hui sont remplacés par des vendeurs créateurs ou non mais toujours typiques et attrayants.

Le soir à l’hôtel un concert de musique classique donné par un petit orchestre : un moment très agréable. Et c’est en fin de soirée que Georges apprend la bonne nouvelle : sa valise est retrouvée et l’attend à Boukhara. Ouf !!! on part demain !

Ouzbékistan : Jour 3

Dimanche 11 mai : Boukhara,

Après un solide petit-déjeuner, les « aventurières et aventuriers » de l’Arecmo, ont pris le bus pour découvrir la ville de Boukhara.

Son ancien nom est Buxoro qui signifie : Beau visage de Dieu.

Fondée au IV ème ou V ème siècle avant J.-C., elle a été, au cours de son histoire, la ville des savants puis la ville des marchands, car idéalement située sur la route de la soie.

La ville regorge de beaux monuments malgré les bombardements de 1917 par les soviets qui en ont détruit beaucoup.

Nous avons donc pu visiter le parc et jardin botanique Ismaël Simani :

Au centre, se dresse le mausolée d’Ismaël Simani.Ce cube parfait, plus que millénaire évoque la stabilité, la coupole représente le soleil.

Autre mausolée, la source de Job ou Ayyub.La légende attribue à Job, la découverte d’une source d’eau potable .Cette eau est également réputée soigner les maladies de peau.

Dans la ville, des canaux d’irrigation amenaient de l’eau jusqu’à des bassins faisant office de réservoir où l’on ne pouvait pas se baigner, ils étaient d’ailleurs surveillés par des gendarmes. Sur 49 réservoirs à l’origine, il n’en reste que 5.

Le métier de porteur d’eau a perduré jusqu’en 1960.

Les hammams publics, à peu près au nombre de 20, étaient interdits aux personnes malades ainsi que pour les toilettes mortuaires.

La mosquée Bolo Khaouz connue pour ses 20 colonnes en bois terminées par des mugarnas (motifs en relief) soutenant son iwan (avancée avec son plafond à caissons) était une mosquée-madrassa. Sa construction date de 1712 mais la terrasse fut rajoutée au XIXème siècle. Sa grande salle pouvait accueillir 450 pèlerins.

La citadelle des émirs :

elle était habitée par les élites. Devant l’entrée principale, la grande place ou régistan, a autrefois hébergé un hôpital puis un marché, elle était aussi le lieu d’exécution des condamnés. Nous visitons une mosquée aux différentes calligraphies avec des décorations en stalactites puis nous arrivons dans la salle du couronnement.

Féruz, installé sur le trône, se prend pour un émir et nous fait des tas de promesses alléchantes mais c’est sans compter sur un dissident épris de pouvoir du nom de Jean-Michel qui lui ravit sa place avant d’être lui même pris à partie par des locaux….Décidément la stabilité politique est difficile à maintenir !

Après un déjeuner au restaurant,nous visitons le complexe architectural Po i Kalon.L’ensemble comprend la mosquée du vendredi (ou grande mosquée),la Médersa Mir-i-Arab et sa bibliothèque et le grand minaret (presque 47m) richement décoré, et magnifiquement mis en valeur par les éclairages en soirée.

En fin de journée une surprise nous attend : nous nous rendons dans une medersa pour assister à une soirée mêlant folklore et modernité. Musique, danses et défilé de mode nous sont tour à tour présentés et nous en sommes ravis.

Après le dîner où nous dégustons d’excellentes ravioles en musique, qui clôt cette journée,nous rentrons à l’hôtel enchantés.

Ouzbékistan : jour 2

Samedi 10 mai

Le lendemain, nous prenons la route pour « Toprak Kala », site archéologique sur les collines du Kyzyl Koum. Cette forteresse en ruine,  appelée « citadelle d’argile » date du 1er siècle avant JC. Elle se fait souvent attaquer par les Huns qui, pour obtenir la victoire n’ont pas hésité à détruire toutes les canalisations d’irrigation. Elle était tombée dans l’oubli avant d’être remise en valeur après la seconde guerre mondiale. Les ruines sont impressionnantes face au désert implacable. La flore est rare… juste un petit serpent pas impressionné par notre présence semble être la seule faune locale !

Nous reprenons la route vers « Ayak Kala », « la forteresse du vent », construite au sommet d’une autre colline au 4ème siècle avant JC. Ses trois citadelles sont perchées sur des hauteurs différentes. Elles offrent une vue admirable sur le désert environnant. Elles ont conservé une bonne partie de leurs murailles et quelques travaux de consolidation permettent de rester optimiste sur leur pérennité. Au pied de l’une d’entre elles, on retrouve  les vestiges d’un immense palais où des armes ont été retrouvées et même les traces d’un minaret.

Le déjeuner est pris dans une yourte près d’un grand lac  d’Ayaz voué à la plaisance.

Puis nous rentrons à Khiva et nous nous dirigeons vers la gare où nous prenons le train pour Boukhara pour un voyage de 5 heures environ. Dans des wagons couchettes, nous prenons le temps d’une pause, d’échanger ou de jouer aux cartes sérieusement ou prendre un cours de belote avec Marcelle et Irène… Le panier repas nous est donné au départ car nous arrivons sur place vers 23 heures. Le temps a passé très vite et c’est à Boukhara que nous découvrons notre nouvel hôtel qui nous hébergera pendant 3 nuits.

Sur la route, Feruz, notre guide, nous donne des renseignements sur la vie familiale en Ouzbékistan : L’homme est le « maître »  de la maison durant sa vie professionnelle. Il tutoie sa femme, sa femme le vouvoie et devient le « chef » de la famille à partir de la retraite de son mari. Les enfants vouvoient leurs parents et sont très respectueux envers eux et tous leurs proches.

 Les Ouzbèkes sont très attachés aux bonnes mœurs.

Chaque quartier a son organisation : bibliothèque, mosquée, salle de concert, et si possible un cimetière entre 2 ou 3 quartiers.

 L’âge de la retraite pour une femme est 55 ans et 60 ans pour l’homme.

A ce jour, l’espérance de vie d’une femme est  73,4 ans et celle de l’homme 71 ans.

Avant le mariage, les jeunes ne peuvent pas vivre ensemble. Le pacs n’existe pas.

 Le divorce se négocie après plusieurs rencontres avec les responsables du quartier pour être effectif.

Les jeunes peuvent se choisir mais à la campagne les proches cherchent dans le quartier. Pour ceux qui font des études à l’étranger et qui ont rencontré la personne qui leur convient, il est possible de se marier avec l’élu(e) de son coeur (6%). 

La jeune mariée va vivre chez et avec ses beaux parents.

Il y a 16 % de chômage et beaucoup vont travailler à l’étranger (Russie …)