Vendredi 29 mai 2015.

Vendredi 29 mai 2015.

Aujourd’hui nous prenons la route de Tsarskoïe Selo, dans la ville de Pouchkino, à 25 kms au sud de Saint-Pétersbourg. Nous sommes accueillis par une fanfare qui interprète des airs du folklore russe.

Ce palais a été construit sur un terrain offert par Pierre Le Grand à sa femme Catherine 1re. En 1711 elle y fit élever un petit palais. A sa mort, le domaine passa à sa fille la grande duchesse Elisabeth 1re, qui devenue impératrice en 1741, décida de transformer les bâtiments en un palais fastueux. C’est l’architecte Bartolomeo Rastrelli qui réalisa le plus gros du travail. Le palais fut baptisé Catherine, en l’honneur de la mère d’Elisabeth 1re. Plus tard Catherine II (la Grande Catherine), prit une part active à l’embellissement du domaine en confiant à des architectes la décoration et l’aménagement intérieur du palais et la réalisation de certaines constructions dans le parc. C’est également sous son règne que fut construit, pour son petit-fils Alexandre 1er, le palais Alexandre. Ce fut la résidence officielle du dernier des Romanov Nicolas II et de sa famille et c’est là qu’il se réfugia avec sa famille après son abdication en 1917. C’est de là qu’avec son épouse et ses enfants, ils furent transférés à Tobolsk puis à Ekaterinbourg où ils furent tous massacrés.

La visite de Tsarskoïe Selo est aussi une rencontre avec Alexandre Pouchkine qui y passa six années lorsqu’il étudiait au Lycée Impérial de 1811 à 1817. Il y vécut également après son mariage et trouva l’inspiration au cours de ses promenades dans le parc. Du palais, on y accédait par une arche qui franchissait la rue.

Le palais Catherine frappe par ses dimensions : plus de 300 m de long. Rastrelli sut éviter la monotonie, grâce à des variations de couleurs et de formes : des murs bleu azur, des colonnes blanches

A l’origine, les sculptures qui semblent tenir l’édifice étaient recouvertes d’or. Aujourd’hui elles sont peintes d’une couleur ocre sans éclat. Seules les dorures des grilles et celles des bulbes couronnant la chapelle sont recouvertes d’une fine couche d’or.

Notre visite commence par l’escalier d’honneur qui occupe toute la largeur du bâtiment.

Les rideaux rouges se détachent sur le fond blanc de ses murs et de ses plafonds décorés par des tableaux de maîtres italiens.

Des porcelaines chinoises et japonaises sont installées sur les consoles des murs. Une belle pendule également

A suivre, la Grande Salle. Cette pièce de 846 m2 apparait encore plus grande grâce à ses multiples miroirs, à la profusion des éléments dorés et aussi à son plafond peint.

C’est l’une des plus vastes salles de tous les palais de Saint-Pétersbourg et de ses environs aménagés par l’architecte Rastrelli pendant les années 1750. Le volume est encore augmenté par 24 grandes fenêtres au premier niveau surmontées de 24 autres au deuxième niveau.

L’élément principal du décor de cette immense salle est l’abondance d’ornements sculptés et dorés. Lors de la restauration, une partie des sculptures a été réparée, l’autre reconstituée d’après des échantillons qui s’étaient conservés, selon des techniques anciennes.

Au plafond une peinture grandiose représentant le triomphe de la Russie.

Le parquet en marqueterie contribue à la splendeur de l’ensemble.

Il faut imaginer son éclat à la lumière de 700 bougies allumées au cours des réceptions et des bals … !

Les portes de la Grande Salle mènent dans trois antichambres décorées de motifs baroques en bois ciselé et doré selon des dessins de Rastrelli.

Dans la première antichambre, on peut admirer des poêles revêtu de carreaux en faïence bleue. Le plafond peint devait être splendide, éclairé par 300 bougies

Dans la deuxième antichambre, toujours un décor de motifs en bois ciselé et doré. Des glaces qui agrandissent la pièce. Dans celle-ci une table est dressée. Elle nous montre la richesse de la vaisselle d’époque.

La troisième antichambre est décorée de colonnes dorées

Les travaux de restauration dans les antichambres débutèrent par la reconstruction des plafonds peints qui avaient disparu durant la dernière guerre après l’effondrement des combles, sous les bombardements.

La Salle des Arabesques

L’architecte Charles Caméron a commencé ces travaux dans cette salle en 1781. Elle est très lumineuse avec sa gamme de couleurs blanc-bleu et or. A mi-hauteur des murs, une corniche moulée fait tout le tour de la pièce. Au sol un magnifique tapis recouvre presque toute la surface. La salle tire son nom des ornements du plafond et des arabesques largement utilisées dans le décor des murs.

La Salle à manger des Chevaliers.

Cette salle était destinée aux réceptions des chevaliers de différents ordres. Sur les tables sont exposés trois magnifiques services, fabriqués à la Manufacture Impériale de porcelaine, qui portent les armoiries des trois ordres russes les plus importants : au centre le service de Saint-André réservé à la noblesse ; à gauche celui de Saint-Georges réservé aux officiers supérieurs ; à droite celui de Saint-Vladimir pour les personnalités civiles. Les tables ne se trouvaient pas en permanence dans la salle à manger mais y étaient apportées en cas de nécessité.

Saint-André et sa vaisselle

Saint-Georges Saint-Vladimir

La Salle à manger Blanche

C’est la salle à manger d’apparat. Les repas que l’on donnait dans cette salle étaient particulièrement splendides. La table était recouverte d’une nappe blanche ornée d’une guirlande de fleurs. Il y avait un service spécial pour ces repas, fabriqué à la Manufacture de porcelaine Feodor Gardner dont la renommée égalait celle de la manufacture impériale.

A suivre deux salons : le Salon Framboise et le Salon Vert.

Ils sont décorés de pilastres en verre sous lesquels se trouvent des paillettes de couleurs framboise et verte, d’où le nom des deux salons. La structure fait penser aux pierres précieuses. Autrefois ces salles n’avaient pas de destination spéciale. Aujourd’hui, au centre du Salon Framboise on peut voir une table de jeux sur laquelle se trouve un jeu d’échecs en provenance de Chine : les figurines sont en ivoire, incrusté de nacre.

Les grands poêles sont revêtus de carreaux peints de cobalt (ce qui les rend semblables à des carreaux de faïence)

Vient ensuite le Cabinet d’Ambre qui est la salle la plus précieuse du palais Catherine. A l’origine ce chef-d’œuvre était constitué de 6 panneaux de chêne couvrant plus de 100 m2 et incrustés de 6 tonnes d’ambre, de miroirs et de mosaïques italiennes à base de pierres précieuses. Il avait été réalisé au début du XVIIIe siècle pour le palais du roi de Prusse Frédéric 1er à Berlin. Pierre le Grand l’admire lors d’une visite dans cette ville et le fils de Frédéric lui en fait cadeau. En 1754, la chambre d’ambre est montée dans le palais de Catherine. Des artisans allemands et russes élargissent le décor pour l’adapter au nouvel espace.

Après avoir émerveillé les visiteurs pendant près de deux siècles, il est démonté par les nazis lors de l’occupation allemande et rapatrié à Königsberg. Mais lorsque les soviétiques reprennent cette ville, ils n’en découvrent aucune trace

Après trente ans de vaines recherches, le gouvernement de l’URSS décide de reconstruire à l’identique la merveille disparue. Reconstitué centimètre par centimètre pendant une vingtaine d’années par les plus éminents spécialistes de Russie, le cabinet d’Ambre fut achevé grâce à une dotation faite par une société allemande.

Le nouveau cabinet d’Ambre fut inauguré en mai 2003 pour la fête du tricentenaire de Saint-Pétersbourg par le président Poutine et le chancelier Gerhardt Schroeder. L’espoir de retrouver la décoration d’origine est réapparu en 1997 avec la découverte en Allemagne d’une mosaïque d’origine. Pour le moment le mystère demeure … !

Nous n’avons pas l’autorisation de prendre des photos dans cette pièce. Sur internet je prends une photo de cette chambre qui rend compte du travail réalisé … !

La Salle des Tableaux

L’élément principal de cette salle est un ensemble de tableaux, accrochés les uns à côté des autres. Rastrelli recouvrit entièrement les murs de 130 toiles dues à des peintres d’Europe occidentale des XVIIe et XVIIIe siècles.

La Petite Salle à manger Blanche

Ses meubles et son plafond

Le Salon d’Alexandre 1er

La Salle à manger Verte

Elle fut décorée par Charles Cameron. Sur le fond vert clair des murs, des moulures sont mises en relief.

Avant de visiter le jardin nous passons devant des clichés qui font découvrir l’état du palais à la fin de la seconde guerre mondiale. En les visionnant, on mesure le travail fourni pour sa restauration … !

Le Parc Catherine.

C’est un vaste parc de près de 300 ha qui se compose de deux parties : le vieux jardin, face au palais Catherine et le parc paysager à l’anglaise, organisé autour d’un grand étang.

Traversé d’allées rectilignes, le vieux jardin est orné de statues. De part et d’autre de l’allée centrale, deux petits étangs. Près de l’un d’entre eux, le Pavillon des Bains Supérieurs qui se reflète dans les eaux de l’étang et qui était réservé à la famille impériale. Il abrite maintenant des expositions temporaires.

Le vieux jardin est délimité au sud par un ensemble de bâtiments, œuvre de Charles Cameron. Nous profitons des escaliers d’accès aux constructions pour faire une photo de groupe.

Le parc paysager s’organise autour d’un grand étang. En son milieu, une île qui abrite un pavillon que l’on devine entre les arbres. Construit par Rastrelli au milieu du XVIIIe siècle, elle servit de salle de repos et de refuge aux musiciens qui jouaient tandis que l’impératrice et ses invités faisaient une promenade en barque.

Toujours en bordure du grand étang, le Pavillon des Bains Turcs fut construit en 1852. Monument célébrant la victoire qui conclut la guerre russo-turque de 1828-1829, le bâtiment évoque une mosquée avec son minaret.

La Grotte qui fut construite sur un projet de Rastrelli en 1749.

Elle servait de lieu de repos lors des promenades en bateau.

Catherine II aimait y passer très tôt le matin. Nous y entendons un groupe de chanteurs russes.

Dans l’axe des bains turcs , émergeant des eaux, la Colonne de Tchesmé, érigée en 1776, en l’honneur de la victoire navale remportée par la Russie sur les Turcs en 1770, dans la baie de Tchesmé, en mer Egée.

Haute de 25 m, elle est ornée de rostres et couronnée de l’aigle bicéphale dominant le croissant turc.

En quittant le parc, nous passons devant l’Amirauté. Construite en 1777, elle était destinée à abriter les barques et les petits bateaux de plaisance d’où le nom de l’ensemble.

A l‘étage supérieur se trouvait une salle de repos.

Ici se termine notre visite de ce palais, impressionnés par son histoire et admiratifs devant le travail de restauration entrepris pour lui redonner tout le lustre qu’il a aujourd’hui.

Après le déjeuner sur le bateau, nous partons pour une visite libre dans la ville de Saint-Pétersbourg. Notre car nous dépose sur la Place des Arts, non loin de l’Avenue Nevski et c’est cet axe qui traverse une grande partie de la ville que certains d’entre nous décident d’aller explorer. Nous l’avons déjà parcouru en bus lors de notre visite panoramique de la ville, mais cette fois nous allons à pied à la découverte de certains monuments ou de certaines curiosités.

Nous remontons l’avenue jusqu’au Pont Anitchkov. Il porte le nom de l’ingénieur militaire Mikhaïl Anitchkov qui dirigea les travaux du premier pont en bois sur la Fontanka, l’un des bras de la Neva. Il fut ensuite remplacé par le pont actuel et aux quatre coins du pont on peut voir des sculptures représentant les quatre phases du dressage d’un cheval sauvage. La petite histoire raconte aussi que le sculpteur Piotr Klodt, pour se venger de l’amant de sa femme, sculpta le portrait de celui-ci à la place du sexe de l’un des chevaux… !

Au pont nous rebroussons chemin en direction de la Neva.

Une construction dotée d’une énorme verrière, abrite la plus célèbre épicerie fine de la rue.

Elle appartint jadis aux riches marchands Elisseïev, propriétaires de nombreux magasins d’alimentation, maisons et auberges.

Conçu en 1903, l’édifice est très particulier avec son revêtement en granit et ses grandes sculptures représentant le Commerce, l’Art, la Science et l’industrie.

A l’intérieur on y vend des charcuteries, fromages, boissons, confiseries.

En face, sur la place Ostrovski, une grande statue de Catherine II, réalisée en 1873 par Mikhaïl Mikechine, avec en arrière plan le théâtre Alexandra que nous avons vu sous la pluie lors de notre balade nocturne à Saint-Pétersbourg. Elle a été conçue et réalisée par Carlo Rossi, l’un des architectes les plus brillants de Russie. Ce qui n’était qu’un terrain vague fut transformé par l’architecte en une des places les plus belles de la ville. Appelée jadis place Alexandra, elle porte depuis 1923 le nom du grand dramaturge russe Alexandre Ostrovski.

Légèrement en retrait de la perspective Nevski, l’église Sainte-Catherine. Construite entre 1763 et 1782 par les architectes Vallin de La Mothe et Rinaldi, elle possédait avant la révolution une belle décoration intérieure et une belle bibliothèque. Théophile Gauthier, Honoré de Balzac et Alexandre Dumas vinrent s’y recueillir. On y célébra la messe funéraire pour Auguste de Montferrand, l’architecte de la cathédrale Saint-Isaac.

Transformée en entrepôt sous le régime soviétique, elle a été rendue à la communauté catholique en 1992.

Du même côté de la rue Nevski, la Maison de la société Singer construite pour la firme des machines à coudre du même nom. A des fins publicitaires, cette compagnie voulait posséder un immeuble de dix étages sur l’artère principale de la ville. La municipalité s’y opposa en vertu de la loi en vigueur à l’époque, qui fixait comme hauteur maximale de tous les édifices, celle du palais d’hiver. La société dut se contenter d’un bâtiment plus modeste, mais contourna l’interdiction en faisant couronner l’édifice d’un dôme surmonté d’un globe de verre. Bâti entre 1902 et 1904, cet immeuble abrite sur deux étages la plus grande librairie de la ville.

Lui faisant face, la Cathédrale Notre Dame de Kazan

Elle fut édifiée entre 1801 et 1811 pour abriter l’icône miraculeuse de la ville de Kazan, qui selon la légende assura la victoire des Russes sur les envahisseurs polonais en 1612, ce qui allait permettre au premier Romanov, Mikhaïl Fiodorovitch, d’accéder au trône.

Depuis lors, l’icône fut considérée comme la protectrice de la famille. C’est Pierre le Grand qui la fit transférer de Kazan à Saint-Pétersbourg en 1710. Elle fut alors placée dans l’église de la nativité de la Vierge, principale église de la nouvelle capitale, que Paul 1er décida de remplacer par une cathédrale. Sur les conseils du comte Stroganov, celui-là même qui fit construire un palais tout près dans la même rue, Paul 1er confia son édification à des artistes exclusivement russes. Ce fut Andreï Voronikhine qui fut choisi pour diriger les travaux.

Inspirée de Saint-Pierre de Rome, elle est caractérisée par son dôme de 76m de haut et ses 96 colonnes en hémicycle.

A l’intérieur, on peut observer des colonnes monolithes en granit rose de Finlande. Il y a une queue impressionnante de personnes venues en cet après-midi de mai, vénérer l’icône.

Après la victoire des Russes sur Napoléon en 1812, la cathédrale devint un monument à la gloire de la Russie. On y exposa les étendards des régiments vaincus, les clés des forteresses prises par les Russes, ainsi que le bâton du maréchal Davout, saisi sur le champ de bataille.

Devant la cathédrale deux monuments en bronze. Le premier à la gloire du feld-maréchal Mikhaïl Koutouzov, commandant en chef de l’armée russe pendant la guerre avec Napoléon et le deuxième, à la gloire de Barclay de Tolly, autre héros de la guerre de 1812. D’origine française, mais émigré à la révolution, après avoir vu guillotiner une partie de sa famille, il combattit du côté des Russes.

Avec l’alphabet russe que nous avons reçu, vous pouvez traduire les deux plaques.

En 1932 la cathédrale fut transformée en un musée de l’Athéisme qui exposa de nombreux objets saisis au clergé. Elle fut rendue au culte au début des années 1990.

Légèrement en retrait se dresse l’une des églises non orthodoxes de Saint-Pétersbourg : le Temple luthérien Saint-Pierre. Conçue par l’architecte Alexandre Brioullov, elle fut édifiée entre 1833 et 1838.

L’église accueillait une importante communauté évangélique jusqu’en 1936. Elle fut alors transformée en entrepôt pour légumes. A partir des années 1950 elle fut réaménagée en piscine pour une société de sport amateur. Gravement endommagée par ces affectations incongrues, elle fut rendue au culte dans les années 1990.

Le palais Stroganov.

A l’angle de la rue Nevski et de la Moïka sur laquelle nous avons navigué, ce palais rose et blanc est un exemple de baroque russe. Il fut construit en 1753-1754 par l’architecte Bartolomeo Rastrelli pour le comte Stroganov, richissime propriétaire des usines et des salines de l’Oural.

Nous passons ensuite sur le pont vert avec de part et d’autre une perspective sur le canal que nous avons emprunté en bateau.

En continuant de remonter l’avenue Nevski, nous arrivons, non loin de la Volga, sur la place du palais de l’Ermitage. Nous l’avons déjà découverte rapidement en bus, mais aujourd’hui nous avons le temps de nous y arrêter et d’admirer cet espace.

La vaste place d’une superficie de 8 ha, avec au milieu la colonne Alexandre et à gauche la façade du palais d’hiver, l’Ermitage, dont nous avons déjà visité une partie du musée.

Dressée au centre de la place du Palais en l’honneur de la victoire remportée en 1812, cette colonne érigée entre 1830 et 1834 porte le nom d’Alexandre 1er, le vainqueur de Napoléon. C’est la plus haute colonne du monde puisque, avec son pièdestal et l’ange doré à son sommet, elle atteint 47,50 m de haut.

Une des particularités de ce monolithe de granit pesant près de 600 tonnes, est qu’il tient sur son piédestal, sans fixation aucune, comme un verre sur une table. Pas d’inquiétude pourtant. Ni les bombes allemandes, ni les défilés soviétiques n’ont réussi jusqu’à présent à l’ébranler. Un paradoxe : ce monument à la gloire de la Russie fut construit par un français, Auguste de Montferrand, ancien soldat de Napoléon, décoré de l’ordre de la Légion d’Honneur.

Sur cette même place, faisant face au palais de l’Ermitage, le monument de l’Etat-major général. Sa façade courbe atteint 580 m de longueur. Bâti entre 1819 et 1829, les deux ailes en hémicycle sont reliées par un majestueux arc de triomphe. L’arc est surmonté d’une Gloire Ailée dressée sur son char et évoque la victoire russe sur l’armée de Napoléon.

Nous rejoignons l’avenue Nevski en passant sous l’arc de triomphe. Avant de rejoindre le lieu de rendez-vous, un petit détour par la cathédrale Saint-Sauveur sur le sang versé. On ne se lasse pas de regarder cet édifice avec ses décorations multiformes et multicolores.

Le but ultime de notre promenade, la place des Arts, cœur de la vie artistique. Ce quartier rassemble de nombreux théâtres, salles de concerts et de nombreux musées.

L’un d’entre eux, le Musée Russe possède l’une des plus riches collections de l’art russe du pays. On y découvre les trésors de la peinture, de la sculpture et de l’art populaire russe, rassemblés en ce lieu. C’est pourquoi on en voit peu dans les autres musées.

Il a été construit entre 1818 et 1825 par Carlo Rossi pour le grand-duc Michel, un fils de Paul 1er.

Sur cette place des Arts, la statue de Poutchkine.

Cet écrivain est né à Moscou en 1799. Il fit des études au lycée impérial dont nous avons vu les bâtiments ce matin. Auteur d’innombrables poèmes, drames et œuvres en prose. Epris de liberté, proche des décembristes, ce groupe d’officiers qui en 1825 réclamaient l’abolition du servage, il a souvent connu l’exil.

Il fut tué en duel à l’âge de 38 ans, à Saint-Pétersbourg, en 1837. Il est considéré comme le véritable fondateur de la littérature russe.

C’est au pied de sa statue, colonisée par les pigeons en cette fin d’après-midi, que nous attendons notre ange-gardien Inna. Elle doit nous reconduire au bateau pour une heure précise : aujourd’hui nous quittons Saint-Pétersbourg pour suivre le cours de la Neva en direction de Moscou, but ultime de notre voyage.

Retour au bateau avec un dernier aperçu du pont à haubans près duquel nous sommes restés amarrés pendant notre séjour dans la ville.

Ainsi se termine notre visite de Saint-Pétersbourg et de ses environs.

Notre bateau est amarré sur la Neva, à l’est de la ville. Nous ne sommes donc pas tributaires de la levée des ponts et pouvons appareiller à 19h précises. Un dernier au-revoir aux quais et au pont à haubans, la croisière peut commencer … !

Dans la salle de conférences nous avons une présentation du commandant et de son équipage, avec un cocktail de bienvenue.

Après le diner, dans la même salle, un concert est donné par les animateurs de la croisière : Alexeï à l’accordéon, Victor au piano et Catherine t ? aux chants russes.

A la tombée de la nuit, nous passons près de la Forteresse Chlisselbourg.

Elle est inscrite au patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Située sur l’embouchure de la Neva sur le lac Ladoga, à 35 km à l’est de Saint-Pétersbourg, elle a d’abord été construite en bois en 1323. Puis entre 1330 et 1353, elle fut reconstruite en pierres. Les Suédois s’en emparent en 1611. Les Russes, sous Pierre le Grand, la reprennent en 1702. Elle reçut alors son nom actuel.

A l’époque de la Russie Impériale, elle fut une prison politique. Ivan VI y fut assassiné en 1764 et le frère de Lénine pendu en 1887. Actuellement c’est un musée.

Avant d’aller dormir, un dernier coup d’œil sur le lac Ladoga où des pêcheurs tentent leur chance aux derniers rayons du soleil.

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