Ouzbékistan : Jour 3

Dimanche 11 mai : Boukhara,

Après un solide petit-déjeuner, les « aventurières et aventuriers » de l’Arecmo, ont pris le bus pour découvrir la ville de Boukhara.

Son ancien nom est Buxoro qui signifie : Beau visage de Dieu.

Fondée au IV ème ou V ème siècle avant J.-C., elle a été, au cours de son histoire, la ville des savants puis la ville des marchands, car idéalement située sur la route de la soie.

La ville regorge de beaux monuments malgré les bombardements de 1917 par les soviets qui en ont détruit beaucoup.

Nous avons donc pu visiter le parc et jardin botanique Ismaël Simani :

Au centre, se dresse le mausolée d’Ismaël Simani.Ce cube parfait, plus que millénaire évoque la stabilité, la coupole représente le soleil.

Autre mausolée, la source de Job ou Ayyub.La légende attribue à Job, la découverte d’une source d’eau potable .Cette eau est également réputée soigner les maladies de peau.

Dans la ville, des canaux d’irrigation amenaient de l’eau jusqu’à des bassins faisant office de réservoir où l’on ne pouvait pas se baigner, ils étaient d’ailleurs surveillés par des gendarmes. Sur 49 réservoirs à l’origine, il n’en reste que 5.

Le métier de porteur d’eau a perduré jusqu’en 1960.

Les hammams publics, à peu près au nombre de 20, étaient interdits aux personnes malades ainsi que pour les toilettes mortuaires.

La mosquée Bolo Khaouz connue pour ses 20 colonnes en bois terminées par des mugarnas (motifs en relief) soutenant son iwan (avancée avec son plafond à caissons) était une mosquée-madrassa. Sa construction date de 1712 mais la terrasse fut rajoutée au XIXème siècle. Sa grande salle pouvait accueillir 450 pèlerins.

La citadelle des émirs :

elle était habitée par les élites. Devant l’entrée principale, la grande place ou régistan, a autrefois hébergé un hôpital puis un marché, elle était aussi le lieu d’exécution des condamnés. Nous visitons une mosquée aux différentes calligraphies avec des décorations en stalactites puis nous arrivons dans la salle du couronnement.

Féruz, installé sur le trône, se prend pour un émir et nous fait des tas de promesses alléchantes mais c’est sans compter sur un dissident épris de pouvoir du nom de Jean-Michel qui lui ravit sa place avant d’être lui même pris à partie par des locaux….Décidément la stabilité politique est difficile à maintenir !

Après un déjeuner au restaurant,nous visitons le complexe architectural Po i Kalon.L’ensemble comprend la mosquée du vendredi (ou grande mosquée),la Médersa Mir-i-Arab et sa bibliothèque et le grand minaret (presque 47m) richement décoré, et magnifiquement mis en valeur par les éclairages en soirée.

En fin de journée une surprise nous attend : nous nous rendons dans une medersa pour assister à une soirée mêlant folklore et modernité. Musique, danses et défilé de mode nous sont tour à tour présentés et nous en sommes ravis.

Après le dîner où nous dégustons d’excellentes ravioles en musique, qui clôt cette journée,nous rentrons à l’hôtel enchantés.

Ouzbékistan : jour 2

Samedi 10 mai

Le lendemain, nous prenons la route pour « Toprak Kala », site archéologique sur les collines du Kyzyl Koum. Cette forteresse en ruine,  appelée « citadelle d’argile » date du 1er siècle avant JC. Elle se fait souvent attaquer par les Huns qui, pour obtenir la victoire n’ont pas hésité à détruire toutes les canalisations d’irrigation. Elle était tombée dans l’oubli avant d’être remise en valeur après la seconde guerre mondiale. Les ruines sont impressionnantes face au désert implacable. La flore est rare… juste un petit serpent pas impressionné par notre présence semble être la seule faune locale !

Nous reprenons la route vers « Ayak Kala », « la forteresse du vent », construite au sommet d’une autre colline au 4ème siècle avant JC. Ses trois citadelles sont perchées sur des hauteurs différentes. Elles offrent une vue admirable sur le désert environnant. Elles ont conservé une bonne partie de leurs murailles et quelques travaux de consolidation permettent de rester optimiste sur leur pérennité. Au pied de l’une d’entre elles, on retrouve  les vestiges d’un immense palais où des armes ont été retrouvées et même les traces d’un minaret.

Le déjeuner est pris dans une yourte près d’un grand lac  d’Ayaz voué à la plaisance.

Puis nous rentrons à Khiva et nous nous dirigeons vers la gare où nous prenons le train pour Boukhara pour un voyage de 5 heures environ. Dans des wagons couchettes, nous prenons le temps d’une pause, d’échanger ou de jouer aux cartes sérieusement ou prendre un cours de belote avec Marcelle et Irène… Le panier repas nous est donné au départ car nous arrivons sur place vers 23 heures. Le temps a passé très vite et c’est à Boukhara que nous découvrons notre nouvel hôtel qui nous hébergera pendant 3 nuits.

Sur la route, Feruz, notre guide, nous donne des renseignements sur la vie familiale en Ouzbékistan : L’homme est le « maître »  de la maison durant sa vie professionnelle. Il tutoie sa femme, sa femme le vouvoie et devient le « chef » de la famille à partir de la retraite de son mari. Les enfants vouvoient leurs parents et sont très respectueux envers eux et tous leurs proches.

 Les Ouzbèkes sont très attachés aux bonnes mœurs.

Chaque quartier a son organisation : bibliothèque, mosquée, salle de concert, et si possible un cimetière entre 2 ou 3 quartiers.

 L’âge de la retraite pour une femme est 55 ans et 60 ans pour l’homme.

A ce jour, l’espérance de vie d’une femme est  73,4 ans et celle de l’homme 71 ans.

Avant le mariage, les jeunes ne peuvent pas vivre ensemble. Le pacs n’existe pas.

 Le divorce se négocie après plusieurs rencontres avec les responsables du quartier pour être effectif.

Les jeunes peuvent se choisir mais à la campagne les proches cherchent dans le quartier. Pour ceux qui font des études à l’étranger et qui ont rencontré la personne qui leur convient, il est possible de se marier avec l’élu(e) de son coeur (6%). 

La jeune mariée va vivre chez et avec ses beaux parents.

Il y a 16 % de chômage et beaucoup vont travailler à l’étranger (Russie …)

Ouzbékistan, jour 1

Premier jour : 9 mai 2025

Nous débarquons à l’aéroport d’Ourguentch après quelques 20 heures de voyage : bus, avion, escale, avion et enfin atterrissage à Ourguentch et 3 heures de décalage horaire. Le dépaysement est total : 30° sans ombre. Féruz notre guide est déjà là et prend les choses en main. Nous le reconnaîtrons facilement avec sa calotte authentique (sic !) la doppa et son drapeau ouzbèke. « Salam Aleikoum » :c’est et ce sera notre salutation quotidienne auquel nous répondons par « Aleikoum salam ».

 Nous ne sommes pas dans les meilleures conditions d’écoute mais peu importe : en route vers Khiva… sans la valise de Georges !

Nous sommes le 9 mai date de célébration de la mémoire et du souvenir de 1948 sur toute l’Asie centrale.  L’Ouzbékistan est indépendant depuis le 1er septembre 1991. C’est une démocratie marquée par les traditions ouzbèkes. Après avoir subi le despotisme russe depuis 1917 et après 70 années sous l’occupation bolchévique, la libération est venue du démantèlement du bloc russe. La constitution et  le drapeau ont été approuvés le 18 novembre 1991. Le  pays est un état laïc. La religion pratiquée est un islam modéré où les coutumes priment sur les dogmes.

Khiva était, pour la route de la soie, une étape caravanière importante à l’ouest, un point de départ vers le nord et le sud-ouest. A peine le temps de se changer, une toilette de chat, et nous voici parés pour une première visite. La vieille  ville de Khiva. Sa légende attribue sa fondation  à Sem le fils de Noé qui y aurait trouvé une source. Itchan Kala, la vieille ville, est une forteresse avec  des remparts  du XVIIIème siècle d’une longueur de 2200m ouverts par quatre portes monumentales. Les remparts ont une épaisseur de 5 à 6 m et une hauteur de 8 à 10m et permettaient de se protéger des pillards. Le soleil de plomb  nous assomme littéralement et nous nous regroupons sous  le moindre recoin d’ombre pour mieux capter les commentaires  de Féruz. S’ouvre à nous une succession de monuments dignes de décors de cinéma, un vrai musée à ciel ouvert. Tout est très propre : une armée de « balayeuses » entretient les espaces publics.  

 La citadelle Kounya Ark date du VIIème siècle était l’ancienne résidence des Khans (rois de l’époque). Ce complexe merveilleux par son décor de faïence bleu glacier comprend une mosquée d’été, un harem et une salle de trône. Nous retiendrons aussi de Khiva son minaret inachevé  Kalta Minor construit en 1851 qui « culmine » seulement  à 29 m au lieu des 70 m prévus et  qui est magnifique couvert de carreaux de majolique . Le mausolée de Pakhlavan Makhmoud où est inhumé le poète lutteur saint patron de la ville décédé en 1325. C’est un lieu vénéré et de nobles souverains y sont aussi enterrés. Se dresse à 45 m, Le minaret Islam Khoja et la madrasa  qui comprenait 42 cellules actuellement transformée en musée. Le  minaret  bleu et blanc, est le lieu d’appel à la prière 5 fois par jour mais aussi un poste d’observation idéal pour prévenir les attaques et  un point de repère : d’où l’importance de sa hauteur. Le palais Tach Khovli le «  palais de pierre »qui abritait le harem  avec  5 iwans : 4 pour les épouses légitimes et le 5ème pour le Khan. Les carreaux de faïence, les plafonds peints et  plus de 200 pièces concentrées sur 3 cours forment un ensemble somptueux avec une avant-cour entourée de bâtiments à coupoles. La madrasa Rakhim Khan, la plus grande de Khiva. Elle comportait 125 cellules accueillant 260 étudiants.  Elle disposait  de salles d’études et d’une bibliothèque jadis la plus grande école coranique. Nous déambulons dans le site historique. A chaque détour se dessinent un minaret, des coupoles bleutées mais aussi des patios avec de magnifiques parterres des fleurs. Nous sommes étonnés des rencontres fortuites avec notamment la jeunesse qui se prête volontiers et même sollicite une photo, nous salue et toujours avec le sourire. Des sourires qui illumineront nos albums.

L a mosquée Djouma n’attire pas le regard au passage mais surprend lorsqu’on y pénètre par une imposante porte à double battants et qu’on y découvre une forêt de colonnes de213 piliers de  bois sculptés  qui semblent raconter chacun une histoire.

C’est largement suffisant pour aujourd’hui. Cette perle du désert nous envoûte littéralement  et c’est un autre monde que nous découvrons magique et un hors du temps.

 C’est face au minaret Islam Khodja que nous dînons et nous profitons des lumières de la ville pour regagner l’hôtel. Quelques uns ont profité des bienfaits de la piscine extérieure …mais une bonne nuit s’avère nécessaire pour tous !