Le Tyrol, septembre 2024, par Marie-Jo Le Goff.

Photos de Armelle et Georges

             CIRCUIT de DÉCOUVERTE au TYROL  11 au 18 septembre 2024

Et d’aventures en aventures… certains en rêvent, d’autres franchissent le pas. Cette fois, ce sera une parenthèse post-estivale au Tyrol. Mercredi 11 septembre, 37 globe-trotters arecmistes, partent vers NANTES pour un vol Luftansa direction MUNICH. “Kenavo, Breizh ma bro, Guten Abend München! ”   

Mercredi 11 septembre : départ différé,arrivée vers 21:30 à MUNICH ; accueil par Maria, Mexicaine, guide accompagnatrice. Elle dit être ravie de pratiquer notre langue car a peu l’occasion d’escorter des Français. Départ pour Fügen (Tyrol), trajet d’environ 2 h en car et installation à l’hôtel Malerhaus où un buffet tardif a été prévu.

 Jeudi 12 : Excursion aux chutes de Krimml et dans la vallée du Zillertal. Un car jaune vif, repérable sur tous les parkings, nous attend avec Johan aux commandes. Nous partons vers Krimml, commune  située dans le Land de Salzburg, bien connue pour ses magnifiques chutes de 385 mètres, les 5èmes les plus hautes du monde.

Il pleut : l’achat de parapluies ou de capes étanches est une valeur sûre. Puis, direction Mayrhofen, capitale touristique régionale et station de ski située au fond de la vallée de la Ziller ; ici de nombreux hôtels de luxe, appartements cossus et grands chalets aux fenêtres et balcons garnis de géraniums en pleine floraison. Le long des routes en lacets, des paysages magnifiques : vallées impressionnantes, pelouses à l’aspect velours, forêts de conifères ; plus loin, des sommets déjà recouverts de neige. Déjeuner à Mayrhofen dans un restaurant typique, puis promenade en train à vapeur jusqu’à Kaltenbach, au son de l’accordéon. Musique traditionnelle, quelques refrains connus tout en admirant les très beaux paysages et un «schnaps » avant de reprendre le car.

Vendredi 13 : départ de l’hôtel à 9 H pour Wattens et la visite des Mondes de Cristal Swarovski, entreprise mondialement connue. Dès l’entrée, on aperçoit, dans le jardin, l’emblème du site : la tête du célèbre Géant de verdure.

Les visiteurs sont ensuite entraînés dans les Mondes de Cristal et les 18 chambres des Merveilles, aux ambiances variées qui mettent en scène la magie du cristal. La chambre glacée «Silent Night» où la neige tombe toute l’année, le «Dôme de cristal» ici, des centaines de miroirs diffusent ou réfractent la lumière, la chambre «The Art of Performance» qui transporte les visiteurs à Hollywood, etc… Dans toutes les salles, les artistes ont donné libre cours à leur imagination pour le plus grand plaisir des visiteurs qui en sortent émerveillés… avant une halte obligatoire au magasin.  

Déjeuner à 1200 mètres dans un restaurant d’alpage où le personnel porte le costume tyrolien. A la sortie, surprise : il neige ! Tout est blanc et les flocons continuent à virevolter.  

Lors de la descente, nous longeons le plus grand lac naturel de la région : le lac d’Achensee,  connu aussi sous le nom de «mer du Tyrol», mais en raison du temps, pas d’enthousiastes pour une promenade. Le car poursuit l’itinéraire vers la plus petite ville d’Autriche : Rattenberg, cité médiévale appelée «la ville du verre». Arrêt dans un atelier où nous  observons les verriers à l’œuvre : comme autrefois, ils soufflent le verre pour fabriquer des objets qui seront exposés dans des salles annexes ou dans le magasin où certains se laisseront tenter.

Retour à Fügen et annonce d’un changement de programme pour le lendemain, en raison des conditions météorologiques : l’excursion au Grossglockner est annulée car la route d’accès, touristique et panoramique est fermée. Dommage car cette route alpine serait l’une des plus belles du monde!

Samedi 14 : visite d’une ville médiévale, Hall en Tyrol (Hall in Tirol).  Priscilla, guide française,  nous promène dans les rues étroites de la ville à laquelle le Duc Otto conféra, dès 1303, le droit de transformer le sel en or blanc. Sur le blason de la ville, figure un tonnelet à sel, de forme cylindrique tenu  par deux lions d’or couronnés sur fond rouge. Le sel (hal) était transporté par l’eau sur l’Inn et Hall devint une plaque tournante du commerce médiéval européen. Le nombre de galeries (134) est impressionnant, des millions de tonnes de sel en ont été extraites. Cela entraîna un afflux de monnaies différentes ; les pièces étaient d’abord frappées par un marteau, puis plus tard par un cylindre. La Tour de la Monnaie (aux murs de 3 m d’épaisseur) fut bâtie sous le règne de Sigismond le Riche et c’est au château de Hasegg que fut frappé le thaler qui deviendra le dollar.  

La ville compte aussi un grand nombre d’édifices religieux : Eglise Saint Nicolas de style gothique,  Chapelle St-Georges, Chapelle Ste-Madeleine. Nous nous arrêtons devant «La fresque du jugement dernier», peinture d’origine, jamais restaurée mais nettoyée à la mie de pain… Hall in Tyrol est une ville typique, les bâtiments n’étaient pas très larges (maximum 3 fenêtres) et, en raison de l’analphabétisme, ils portaient des codes couleurs selon les professions des artisans et commerçants.

Après un déjeuner au Alphhotel où des posters ont émoustillé quelques convives, départ pour la visite du Monastère de STAMS, fondé en 1273, et où vivent actuellement 14 moines cisterciens. L’abbaye est une construction de couleur jaune et blanc, de style baroque. Un guide nous accompagne; au plafond de la basilique, de nombreuses fresques très bien conservées; pour la réalisation de ces œuvres au XVIII siècle, 12 ans de travail ont été nécessaires, la chaire fut terminée en 1739. Au-dessus de l’autel : un arbre de vie avec au centre Marie, entourée de saints. Au-dessus de l’arbre, une grande horloge à laquelle il manque 6 minutes : symbole du temps qui passe très vite sur terre… Aujourd’hui, des mariages sont célébrés et des concerts sont organisés dans la basilique. Retour à Fügen : le plan B a bien fonctionné.

Dimanche 15 : Voyage, voyage : d’Autriche en Allemagne, de Fügen à Berchtesgaden, de la Bavière au Tyrol, de Salzbourg à Fügen… La journée débute par la visite des mines de sel de Berchtesgaden, en tenue de mineurs, pour un voyage sous terre : transport en petit train dans les galeries, descente vertigineuse en toboggan, traversée en radeau d’un lac souterrain illuminé, circuit pédestre de salle en salle, remontée en ascenseur et retour en wagon… Voyage intéressant dans le temps certes, mais on peut imaginer combien le travail des mineurs était difficile dans ce monde souterrain !

Déjeuner à Berchtesgaden avant de prendre la route vers Salzbourg : il pleut… il pleut à verse. Cette fois, Johan qui avait évité les petites routes en raison de la neige et des rivières agitées, opte pour un trajet plus pittoresque. La visite de la ville, à pied, avec un guide local sera de très courte durée car aucune accalmie.

Salzbourg est une ville frontière, la 4ème ville la plus peuplée d’Autriche. D’un coté de la rivière Salzach, se trouve l’Altstadt (vieille ville) avec ses bâtiments médiévaux et baroques, de l’autre coté sur la rive droite la Neustadt (nouvelle ville) qui date du XIX. Sur les hauteurs, l’importante forteresse de Hohensalzburg surplombe la ville ; à proximité se trouve le couvent de Bénédictines Nonnberg où a été tournée la comédie musicale La Mélodie du Bonheur (The Sound of Music) avec Julie ANDREWS, dans le rôle principal de Maria. Mais Salzbourg est surtout la « ville de Mozart », la Place MOZART porte le nom du musicien et des statues le représentent : l’une avec une  flûte et une autre un crayon à la main.    

Quant à nous, nous espérons que les pouvoirs magiques de la Flûte Enchantée fassent cesser la pluie et nous permettent de poursuivre notre visite. Nous nous abritons dans l’Eglise Saint-Pierre en espérant une éclaircie et aussitôt, nous nous précipitons vers la Maison natale de Mozart transformée en musée où sont exposés plusieurs instruments de musique, ses violons, son clavecin, des portraits, des manuscrits, etc… Nous en sortons «enchantés», mais convaincus que, durant ces quelques jours, nous avons vécu «Les Quatre Saisons» de Vivaldi au Tyrol. «Après la pluie, le beau temps…». Demain, le temps sera-t-il meilleur à Innsbruck?  Retour à l’hôtel à Fügen.     

Lundi 16 : Après les mines, pourquoi ne pas tutoyer les sommets? La journée débute par la visite du tremplin olympique du saut à ski du Bergisel à Innsbruck. Le premier tremplin de 1920 était en bois, puis pour les jeux olympiques de 1964, un tremplin de saut à ski homologué a été construit, avec une rampe de 98 mètres ; les dernières modifications datent de 2003. Pour accéder au sommet, nous empruntons une télécabine et un ascenseur. De là-haut, la vue est panoramique et une dizaine de Bretons têtus s’y attardent car un skieur s’apprête à descendre du haut du tremplin et à sauter ; inimaginable de rater le spectacle! Nous le verrons s’élancer du sommet puis, plus tard en bas, après un second saut, glissant sur la pelouse et ainsi pouvons applaudir le sportif.

Au centre d’Innsbruck, nous nous engouffrons dans le nouveau funiculaire du Hungerburg qui, en quelques minutes, escalade une montagne de 900 mètres avant de s’arrêter à la station de télécabines que nous prendrons pour accéder aux hauteurs du «Seegrube», à 1905 mètres, où se trouve le restaurant. Ici, impossible d’admirer à l’extérieur le  panorama réputé être à couper le souffle car le tapis de neige est trop épais…  Nous nous contenterons d’apprécier le déjeuner servi.    

Retour au centre ville d’Innsbruck pour la visite du Palais Impérial où nous attend Bernadette, guide originaire de Saint-Malo, vivant en Autriche. Le Tyrol est l’une des 9 régions fédérales, chaque fédération a sa propre autonomie politique et un gouvernement régional ; les élections législatives ont lieu le 29 septembre 2024 : les députés seront élus pour 5 ans… C’est un véritable cours de géographie, d’histoire et de géopolitique, passionnant mais trop long à résumer que nous dispense Bernadette. Le Palais Impérial, un château gothique à l’origine, est transformé en palais baroque par l’Impératrice Marie-Thérèse de Habsbourg (1717-1780),  archiduchesse d’Autriche, reine de Hongrie et de Bohême, qui épouse François III, duc de Lorraine en 1736. Elle va gouverner pendant 43 ans et donner naissance à 16 enfants (11 filles et 5 garçons). Ses fils, Joseph II et Léopold II seront empereurs et l’une de ses filles, Marie-Antoinette (15èmeenfant) deviendra reine de France en épousant Louis XVI…  Les filles serviront à consolider les alliances, mariages de raison mais non d’amour ; le verbe « aimer » est le plus difficile à conjuguer en Français : au présent il devient imparfait, au passé se change en plus-que-parfait et au futur se mue en conditionnel…  Au palais sont exposés de nombreux portraits de toute la famille impériale de Marie-Thérèse, dont son époux François-Joseph, son père, Charles VI. Le palais Royal est l’un des bâtiments les plus fastueux et importants d’Autriche… L’histoire continue… en 1956, l’Autriche devient un pays neutre.   

Nous visitons ensuite la cathédrale Saint-Jacques : sous les Habsbourg, la majorité des habitants sont catholiques ; l’église est le seul endroit qui reste aux pauvres pour rêver, les églises gothiques sont baroquisées pour séduire le peuple, les vitraux sont décorés. Le symbole d’Innsbruck : le célèbre «Petit Toit d’Or», balcon en encorbellement orné de 2657 bardeaux en cuivre dorés à l’or que l’empereur fit ériger au début du XVIè siècle, tend à démontrer que la pauvreté n’est qu’une rumeur. Une dernière halte a lieu à la Basilique d’Innsbruck, appelée Basilique de Wilten, une très belle église de style rococo.    

Qui vient au Tyrol ne peut passer à côté d’une soirée tyrolienne. La famille Gundolf propose aux spectateurs un dîner régional et un spectacle tyrolien haut en couleurs : musique traditionnelle, chants et danses, dont le célèbre « yodel ». Costumes colorés, instruments de musique typiques : les visiteurs internationaux et nationaux sont enchantés, rient et applaudissent. Ils seront, en retour, remerciés par les artistes qui, entonnant des refrains connus, brandiront de petits drapeaux aux couleurs des pays des convives. Belle leçon de tolérance et d’amitié entre les nations en cette période troublée. Retour à Fügen pour une dernière nuit à l’hôtel Malerhaus.

Mardi 17 : Le temps est plus clément et une promenade sur la Mer Bavaroise est appréciée, nous quittons l’Autriche pour l’Allemagne. Traversée en bateau de Prien à l’île de Herrenchiemsee où a été construit le célèbre château de Herrenchiemsee, conçu à la gloire de la France par Louis II de Bavière, grand admirateur de Louis XIV. Le début de la construction de cet édifice date de 1878, mais il est toujours inachevé. Louis II a visité l’île mais n’a vécu que 10 jours dans ce château, imaginé comme un petit Versailles. Ce château est une exposition, une grande mise en scène.

Nous serons guidés par Constantin. Dans l’entrée, le sol est en marbre d’Italie et l’escalier impressionnant, en stuc. Toutes les salles sont plus grandes qu’au château de Versailles, même la galerie des Glaces fait 10 m de plus ; les lustres aux nombreuses bougies sont immenses. La chambre à coucher du Roi est la pièce la plus importante, mais n’a jamais servi. Plus loin, sa chambre privée de couleur bleue meublée d’un lit de 2 mètres décoré de feuilles d’or. Les salles privées sont de style baroque tandis que dans les autres pièces, le style rococo a été privilégié. Dans le bureau, une horloge astronomique et le lustre le plus lourd : 500 kg ; le lustre en porcelaine, le plus précieux, se trouve dans la salle à manger où il est possible, grâce à un mécanisme de poulies, de faire descendre par une trappe  la table à l’étage inférieur en environ 30 minutes.

Dans ce château hors du temps, seulement 20 salles sont achevées et les travaux ont coûté plus de 16 millions de marks. Louis II avait certes un goût raffiné pour l’art et la beauté, mais aussi le goût de la démesure et de l’extravagance. «Auf Wiedersehen Tirol». Retour en bateau puis Johan reprend le volant du car et nous conduit vers Munich, destination finale.     

      Mercredi 18 : A Munich, accompagnée de Valérie, nous profitons de la matinée, pour une promenade pédestre à travers les rues de la vieille ville : brasserie célèbre (propriété de l’état de Bavière), place Marienplatz et le nouvel Hôtel de Ville… Munich a été fondée par Henri Le Lion, duc de Saxe et de Bavière, il octroie à la ville le droit d’avoir un marché et de vendre le sel. La récolte est partagée en 3 : 1/3 pour l’empereur, 1/3 pour l’archevêque et 1/3 pour le Duc; le marché au sel doit être près de la résidence des moines (munchen). Arrêt Place Max Joseph : 1er roi de Bavière qui n’a jamais porté de couronne mais a conduit de nombreuses réformes : école obligatoire, récupération des biens de l’église catholique, dons d’argent aux soldats mutilés en Russie… Une visite panoramique en car nous permet de voir l’Eglise Saint-Louis, l’université humanistique, la bibliothèque, les musées : la nouvelle et l’ancienne Pinacothèque, la Pinacothèque d’Art moderne…

Mais, l’histoire de Munich est aussi liée au nazisme où Hitler, sdf, entre dans l’armée bavaroise en 1914, fonde le parti et est condamné pour un coup d’état en 1923, puis élu chancelier le 30 janvier 1933… Son ascension, son règne et la suite sont hélas bien connus. Désormais, tous les élèves allemands, à l’âge de 15 ans, font obligatoirement une visite d’un camp de concentration.  

Munich est également réputée pour l’Oktoberfest : fête de la Bière, 6 grandes brasseries produisent à Munich, célèbre aussi pour les voitures BMW : le constructeur de moteurs pour l’aviation militaire va fabriquer des voitures et le musée BMW est fondé en 1916. Le Parc olympique (toiture de 80 000 m2) nous rappelle l’attentat durant les jeux olympiques de 1972. Enfin, le Bayern de Munich est une référence pour certains.   

Notre circuit se termine au Château de Nymphenburg datant du XIV, le plus grand château de centre ville d’Allemagne détruit à 80 % par les bombardements de la seconde guerre mondiale puis reconstruit (130 salles de mélange de styles) et son vaste parc. Dans une partie de ce château vit actuellement le Duc Franz de Bavière, de la famille Wittelsbach, nonagénaire né en 1933. La visite du château n’est pas au programme et nous ne rencontrerons donc pas Franz de Bavière, mais ce voyage nous a permis de croiser la route de Lord and Lady of Glencoe, from Highlands, Scotland avec qui nous avons sympathisé et que nous espérons revoir. 

Nous partons pour l’aéroport de Munich d’où nous nous envolerons vers Nantes, puis retour vers Arradon en car et la parenthèse pré-automnale se ferme.

Merci à Armelle et Martine, nos interlocutrices pendant le circuit et organisatrices des plans B, ainsi qu’aux «penseurs», membres de la commission Voyages de l’Arecmo.   

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