17 juin, découverte de Malestroit

Découverte de Malestroit

Le 17 Juin 2025, 39 arecmistes se sont retrouvés près de la salle des fêtes de Malestroit (petite cité de caractère) où les attendait  Mr Emile Dolo, guide local. Sous sa houlette, nous sommes partis à la découverte de la charmante ville millénaire, au riche patrimoine. La cité est née au pied d’une motte féodale commandant un pont et un port sur l’Oust d’où  le nom de « Maël Trecht » qui signifie passage du seigneur ; Port réputé dès le XVème siècle, les travaux de  canalisation  le feront déboucher  en amont. Le halage, puis, la voie ferrée devenue voie verte, témoignent encore de la vocation commerciale et fluviale de la petite ville.

Ce fut ensuite la visite de l’église paroissiale St Gilles. Cet édifice est composé de deux églises accolées et de styles différents. Elle fut construite sur une chapelle primitive en grès local datant sans doute de la fondation de la cité en 987 puis rehaussée au XIIème siècle de dalles de schistes du pays. Elle renferme de nombreux et magnifiques vitraux disparates, tel en bordure de la nef gothique, un groupe de crucifixion et derrière l’autel, une grande verrière représentant 3 épisodes de la vie de St Gilles, une rosace avec le Christ et les apôtres. Autour de cette dernière, des statues de  saints liés aux noms des quartiers de Malestroit : St Julien, Ste Madeleine, St Michel, St Gilles, saint patron de Malestroit. La chaire à prêcher de style baroque, en forme de proue de bateau, surprend par l’absence d’escalier visible, celui-ci se situe en fait dans la sacristie. Quelques vitraux sont toutefois plus contemporains. L’église est aussi ornée de fresques peintes sur la voûte (datant fin du XIIème siècle et début du XIIIème siècle) figurant un centaure, une licorne et un éléphant ; ces fresques découvertes sous 4 enduits successifs ont été restaurées en 2013. On y voit aussi des statues monochromes ainsi qu’une belle pietà sauvée des saccages de la révolution. De part et d’autre du portail latéral, on distingue des sculptures du XIIème siècle : Samson au lion, le taureau de St Luc et au sud, un bœuf à grandes cornes.

La ville, ceinte de remparts du XVème siècle démantelés à la Révolution, conserve aujourd’hui des maisons médiévales bordant des rues étroites et pavées, comme la maison de la Truie-qui-file symbolisant  la débauche, la gueule du loup-garou, la sorcellerie ou encore le lièvre jouant de la veuze, considérée comme « instrument du diable ». Depuis 2015, cet édifice abrite la maison des Lapins Crétins unique au monde. La Maison du Pélican évoque le passé florissant de la cité. Symbole du Christ, la sculpture du pélican, dont le bec a été remanié, est représentée avec les ailes recourbées en signe de protection et avec sa pitié, se perçant le ventre pour nourrir ses petits.

La visite de Malestroit ne serait pas complète sans un passage à la clinique des Augustines. Pendant la 1ère guerre mondiale, elle servait de clinique pour soigner les blessés. En 1944, la communauté a caché des parachutistes alliés en les habillant en religieuses, acte de résistance qui a valu, à la supérieure générale, Mère Yvonne-Aimée et à sa communauté, d’être décorées.

Après la découverte de la petite cité de Malestroit , élue 2ème village préféré des français aujourd’hui ! nous nous sommes retrouvés autour d’une très bonne table au restaurant « La parenthèse »

à Saint Marcel, haut lieu la résistance en Bretagne. En effet, c’est aux abords de cette petite commune du Morbihan que s’est constitué pendant la 2ème guerre mondiale un maquis mobilisateur sans équivalent. En vue de reprendre la lutte pour la libération de notre territoire, des milliers de jeunes Résistants bretons furent  équipés et armés grâce au plus grand parachutage organisé par les alliés en France occupée. Les combats qu’ils ont livrés contre l’armée allemande le 18 juin 1944, 4 ans après l’appel à la Résistance lancé depuis Londres par le Général De Gaulle, sont restés dans les mémoires. Cette « bataille de Saint Marcel » restera comme un exemple unique de fraternité d’arme entre les parachutistes SAS de la France Libre, largués quelques jours auparavant pour armer la Résistance et harceler l’ennemi, et les jeunes maquisards bretons soutenus et ravitaillés par les habitants du territoire au mépris des dangers. Accompagnés d’un guide et grâce à une scénographie récente et de nombreux audiovisuels, nous nous sommes immergés au cœur de la Bretagne occupée mais résistante.

Visite très intéressante chargée d’histoire et d’émotion.

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