Sortie culturelle en Bourgogne

                                      Sortie culturelle en Bourgogne

                                                                          Du 1er au 4 décembre 2023

             Il fait encore bien sombre en ce matin du 1er décembre lorsque nos amis Arecmistes, amateurs de culture et d’histoire prennent la route en direction de la Bourgogne.

A mi-parcours, un arrêt  à  Melun est  programmé pour une visite du château de Vaux-le-Vicomte.

    Le château de Vaux-le-Vicomte est l’œuvre de Nicolas Fouquet, surintendant des Finances de Louis XIV. Pour sa construction qui a duré 5 ans (1656-1661), il fit  appel aux meilleurs artistes de l’époque : Louis Le Vau, architecte, Charles Le Brun, peintre et André Le Nôtre, jardinier.

    Après la visite détaillée  des extérieurs, nous découvrons les différentes salles du château richement ornées avec, pour  plusieurs, des plafonds peints à l’italienne, un Grand Salon circulaire surmonté d’une coupole, nouveauté de l’époque. Les décorations de Noël mises en place pour l’occasion  y ajoutent une atmosphère féérique surprenante.

    Vaux-le Vicomte est qualifié de « Petit Versailles »  mais il serait plus judicieux de dire que « Versailles est un grand Vaux-le-Vicomte » car c’est bien ici qu’est née la culture des arts : peinture, musique, théâtre…. De nombreux artistes ont fréquentés les lieux : Molière, La Fontaine, Lully…et beaucoup d’autres encore. François Vatel y a conçu de somptueux buffets et développé l’art de recevoir.

    L’Histoire raconte que le 17 août 1661, Fouquet offrit en son château une réception somptueuse mêlant promenade dans les jardins à la Française, souper, comédie, feux d’artifice…. Le roi Louis XIV en prit ombrage et blessé dans son orgueil décide d’évincer Nicolas Fouquet. Trois semaines plus tard, le 5 septembre 1661, (jour de l’anniversaire du roi), D’Artagnan arrête Fouquet à Nantes sur ordre du roi. Après jugement, il sera envoyé à la prison de Pignerol dans le Piémont italien où il meurt en 1680.

     Aujourd’hui, le château est la propriété de la famille De Vogüé.

Enchantés par cette découverte, nous prenons la direction de Dijon.

Samedi 2 Décembre

    La visite  commence dans  le quartier médiéval. De magnifiques maisons à colombage bordent les ruelles, l’une d’elles  nous précise notre guide, a servi de décor au film Cyrano de Bergerac .Elle attire notre attention sur un contrefort de l’Eglise Notre-Dame, une chouette, emblème de la ville est gravée sur une pierre. A la veille des examens, les étudiants dijonnais ne manquent pas de venir la caresser en évitant de regarder la salamandre toute proche qui elle, porte malheur.

    Plus loin, on aperçoit l’Hôtel De Vogüé  à la toiture richement décorée de tuiles vernissées. Construit par Etienne Bouhier, conseiller au Parlement de Bourgogne, l’Hôtel est édifié en pierre de Dijon rose et jaune. Dans la cour intérieure, on peut admirer des sculptures Renaissance.

   Notre guide nous entraîne en direction de  l’église Notre-Dame ornée de 50 chimères représentant les vices et les vertus des Dijonnais. De la rue Musette, toute proche, on aperçoit dans le beffroi, le jacquemart à 4 personnages  qui rythment les journées des citadins. Au détour d’une rue, nous découvrons les Halles centrales construites en 1875 à l’emplacement du couvent des Jacobins sur des plans proposés par Gustave Eiffel mais réalisées finalement par l’architecte Louis-Clément Weinberger. Elles sont inscrites aux monuments historiques depuis 1975.On raconte que Gustave Eiffel, enfant du pays, fut emprisonné à Dijon pour corruption. Très vite blanchi, il quitta définitivement la région.

  Rue des Forges se dresse l’hôtel particulier de Simone Sauvegrain, nourrice de Charles Le Téméraire duc de Bourgogne .

     Dans le jardin du palais des  Ducs de Bourgogne, place de La Libération, se dresse la statue de Philippe Le Bon reconnaissable à sa coiffure flamande, son écharpe, sa robe noire et au collier de la Toison d’Or, ordre créé pour défendre la foi chrétienne et la chevalerie. Ce somptueux palais à la façade flamboyante fut entièrement reconstruit par Philippe Le Bon à partir de 1365 à l’emplacement du vieux château ducal au cœur de Dijon.

     Le musée des Beaux Arts  occupe une aile du palais .Il met à l’honneur dans son entrée des personnages célèbres de la région. : Bossuet, Vauban, Crébillon, Monge, Prud’hon.

     A l’intérieur, nous découvrons la Nativité, tableau du peintre flamand Robert Campin d’après les Évangiles apocryphes. Nous poursuivons notre visite en admirant les triptyques en bois de tilleul sculpté représentant la vie du Christ. La dernière salle contient les gisants monumentaux de marbre et d’albâtre de Philippe Le Bon et de son épouse.

Dimanche 3 décembre

    Le soleil a daigné faire son apparition mais la température est encore bien fraîche quand nous arrivons aux Hospices de Beaune. Les magnifiques toitures de tuiles vernissées rouges et jaunes, brunes et vertes resplendissent dans la lumière du jour. Nous pénétrons dans l’Hôtel-Dieu pour écouter avec grand intérêt les explications de notre guide. Construits à partir de 1443 par Nicolas Rolin, chancelier des Ducs de Bourgogne et son épouse Guigone de Salins, ils furent destinés à accueillir les «  pôvres  » et les miséreux durant la Guerre de 100 ans pour restaurer « les corps et les âmes ».

    Nous poursuivons notre visite en traversant la Salle Saint-Hugues réservée aux hommes et  la salle Saint-Nicolas,  salle des remèdes concoctés par les moines.

Savez-vous d’où vient l’expression « casser sa pipe  »?

     A l’ époque où  les amputations se faisaient sans anesthésie, les chirurgiens plaçaient une pipe en porcelaine dans la bouche de leur patient. Malheureusement, beaucoup mouraient durant l’intervention et laissaient tomber la pipe qui se cassait, d’où l’expression « casser sa pipe ».

Et « se faire dorer la pilule ? »

Lors de la fabrication des pilules, les plus riches de l’époque pouvaient s’offrir l’enveloppe de celles-ci recouvertes d’une feuille d’or.

    Dans la salle Saint-Louis, notre œil est attiré par le polyptique du Jugement dernier en 15 panneaux, œuvre du peintre flamand Rogier Van Der Weyden (1443-1452) commandé par Nicolas Rolin. A l’origine, il était exposé au-dessus de l’autel dans la salle des malades pour que ceux-ci  puissent le voir pendant les offices.

    Les Hospices de Beaune, classés aux monuments historiques depuis 1862 sont devenus un musée d’histoire de la médecine en 1971.

    La journée se poursuit par la visite du Clos de Vougeot fondé par les moines de l’abbaye de Cîteaux vers 1110.

     Dotés de bâtiments viticoles et ceint d’un mur de d’environ 3 km, le domaine devient château de Clos de Vougeot en 1551.Durant la seconde guerre mondiale, une épidémie de phylloxera détruit tout le vignoble .Ce n’est qu’en 1949 que la vigne est replantée. Le domaine devient la propriété des Chevaliers du Tastevin en 1944.Le cellier pouvant contenir 2500 fûts sert de salle de réception pour la confrérie à l’occasion de leurs chapitres qui a lieu 16 à 18 fois l’an.

Leur devise : « Jamais en vain, toujours en vin ! »

    Nous nous arrêtons ensuite dans la «  cuverie » où autrefois les raisins étaient égrappés  et écrasés pour obtenir un jus qui fermentait dans les cuves. Nous découvrons ensuite le puits, la cuisine Renaissance sans oublier l’œnothèque.

Une dégustation d’un grand cru nous aurait été agréable mais malheureusement les tarifs appliqués ne nous l’ont pas permis !

Lundi 4 décembre

    Lever matinal pour cette ultime étape qui nous conduit à Colombey-les-deux églises où nous attend une visite guidée de La Boisserie.

    Un grand parc arboré entoure la propriété acquise en 1934 par le Général De Gaule .Situé entre Paris et Strasbourg, c’est le lieu que le général avait choisi pour vivre au calme avec sa famille.

    Nous découvrons au rez-de-chaussée de cette belle demeure, la salle à manger où le général prenait ses repas en famille, le salon peu fréquenté car il avait servi de chambre funéraire au décès d’Anne sa seconde fille, la bibliothèque qui était un lieu de vie. Le général détestait le téléphone aussi l’avait-il relégué sous l’escalier. De nombreux cadeaux personnels et portraits de chefs d’État étrangers y sont exposés .Notre guide nous précise au passage, que seul  le chancelier Adenauer eut le privilège d’être invité à la Boisserie afin de discuter du rapprochement de la France et de l’Allemagne. Attenant à la bibliothèque se trouve le bureau avec de très belles vues sur le parc, seul le chat nous dit-on, pouvait y pénétrer sans s’annoncer ! Des photos de famille, les lunettes du général, un stylo posé sur la table donnent à ce lieu un caractère intime où l’on  peut aisément se représenter la  haute stature  du  général.

      Charles De Gaule est décédé dans sa propriété le 9 novembre 1970 d’une rupture d’anévrisme. Il est inhumé dans le petit cimetière de Colombey-les-deux églises, très simplement selon son souhait. Yvonne, son épouse l’y a rejoint en 1979.

     Dans l’église paroissiale du village, Notre-Dame de l’Assomption, on peut encore voir la plaquette indiquant la place que le Général De Gaule occupait lorsqu’il assistait à la messe.

          Après un déjeuner fort apprécié au restaurant du village et des souvenirs de beaux moments partagés plein la tête, nous prenons la route du retour sous la houlette de Philippe notre excellent et sympathique chauffeur.