Dimanche 31 mai 2015

Dimanche 31 mai 2015

Image associée

Pendant la soirée d’hier et la nuit nous avons parcouru les 278 km qui séparent Mandrogui de Kiji, en traversant le lac Onega du sud au nord.

Kiji (ou « Kizhi », selon la translittération officielle) est connue pour son musée qui rassemble des exemples de l’architecture typique de la Russie du Nord.

Les monuments que l’on peut admirer ont été collectés dans toute la région et sont dispersés sur la pointe est de l’île. La visite se transforme alors en une agréable balade sur des sentiers battus.

Cette réserve historique est un des premiers musées à ciel ouvert de Russie. Il est célèbre pour son ensemble architectural, fait des églises de la Transfiguration et de l’Intercession de la Vierge, dont les coupoles en sont les éléments les plus marquants. Mais le plus impressionnant reste leur construction : toute en bois, elles ne comportent ni clou, ni vis, tous les éléments sont imbriqués les uns dans les autres.

Ce qui nous frappe en arrivant, ce sont les bulbes des deux églises : la cathédrale de la Transfiguration avec ses 22 bulbes recouverts de tremble et, plus modeste l’église de l’Intercession-de-la-Vierge qui n’en compte que 9.

La légende attribue au charpentier Nestor la réalisation de ce que les Caréliens appellent la huitième merveille du monde. Après avoir fixé le dernier aisseau (bardeau) de tremble, en jetant sa hache dans le lac, il aurait proféré : « Il n’y en a jamais eu, il n’y en a pas et il n’y en aura plus de pareil »

Le premier bâtiment que nous visitons est une maison typique : l’isba d’un paysan riche, la plus grande du musée, ayant appartenu à Ochenev, et qui date de 1876. La particularité du musée est d’avoir reconstitué les intérieurs traditionnels, de sorte que le visiteur comprenne aisément le mode de vie, souvent modeste, des paysans russes jusqu’au 20e siècle.

Le poêle qui servait à la cuisine et réchauffautles pièces de la maison.

La vaisselle et le samovar qui permettait de garder le thé à bonne température. L’icône qui protégeait la maison, la broderie

Un peu à l’écart de l’isba, un charpentier nous fait la démonstration de la confection d’un de ces aisseaux de tremble dont il aura fallu en fabriquer 32 000 pour recouvrir les bulbes de la cathédrale de la Transfiguration.

Près de la maison, une petite cabane au bord du lac : le sauna qui permettait aux gens de se laver et de se purifier.

Un peu plus loin, la chapelle de l’Archange-Saint-Michel. Elle vient d’un village voisin et date de la fin du XVIIIe siècle. Elle est constituée de trois parties. Elle a un joli bulbe recouvert d’aisseaux. Dans son petit clocher belvédère octogonal, un carillonneur nous interprète un air russe que nous écoutons avec attention.

A deux pas de là, la petite chapelle de la Résurrection de Lazare qui est le plus vieux lieu de culte que l’on puise voir à Kiji. Elle était à l’origine dans la région de Moscou où elle avait été construite en 1391.

Tout près un moulin à vent qui a la particularité d’avoir 8 ailes … !

Revenons à l’enclos des deux églises principales et du clocher. L’église de l’intercession, avec ses neuf bulbes est la plus petite des deux. Elle date de 1764 et elle est ouverte à la visite

Sa galerie d’entrée mène au chœur où nous découvrons des icônes peintes sur bois, très colorées. Trois popes nous interprètent un chant religieux russe de leur répertoire

Deuxième bâtiment de l’enclos, un clocher dans lequel sont exposées quelques cloches et au pied, un petit cimetière avec la croix orthodoxe

Le joyau de l’enclos, la cathédrale de la Transfiguration n’est pas ouverte au public parce qu’elle est en travaux. Elle a été édifiée en 1714, en remplacement d’une église précédente ravagée par la foudre.

Après cette incursion dans la partie la plus septentrionale de notre voyage, nous regagnons Le Leonid Krasin pour poursuivre notre croisière.

Cette région de forêts et de lacs est peuplée depuis l’Antiquité. Aujourd’hui, à Kiji, ils sont une cinquantaine, essentiellement occupés à sauvegarder l’ensemble architectural que nous venons de découvrir. Ces habitants restent coupés du monde pendant les sept mois d’hiver, ravitaillés par motoneige, vivant de la culture de leurs quelques arpents de terre pendant l’été.

Après cette visite à pied du musée de l’architecture en bois, retour au bateau et appareillage pour Goritsy. Nous y arriverons demain à 13h.

Pour occuper notre temps sur le bateau, Elisabeth, notre représentante du groupe Salaun à bord du Léonid Krasin nous propose une conférence sur l’histoire de la Russie.

Pour introduire son exposé, elle nous explique que si les russes ont une certaine facilité à apprendre les langues étrangères, cela est dû à leur histoire. Le pays s’est peuplé autrefois de tribus qui se sont installées, venant de tous les coins du continent. Les plus importantes se sont installées à Kiev, berceau de l’ancienne Russie en l’an 800.

En 957 la princesse Olga de Kiev accompagne un groupe de marchands jusqu’à Constantinople, capitale chrétienne de l’Orient. Elle est tellement impressionnée par la ville et le mode de vie des gens, qu’elle décide d’embrasser la foi chrétienne. En 988, son successeur, le prince de Kiev, Vladimir le Grand se pose à son tour la question de la foi, mais plusieurs choix s’offrent à lui et il ne se précipite pas pour prendre sa décision. Non seulement il veut connaitre l’Eglise de Constantinople et celle de Rome, mais en plus il souhaite étudier l’islam et le judaïsme. Il convoque à la Cour les représentants de ces quatre religions. Chacun est invité à exposer ses arguments. Le défilé commence par les juifs. Mais ceux-ci, comme les musulmans qui leur succèdent, ne font pas une bonne impression, quand ils évoquent devant leurs auditeurs la circoncision et l’interdiction de consommer de l’alcool et du porc. Quand vient leur tour, les émissaires de Rome se font fort de rassurer Vladimir en lui certifiant que la circoncision est inconnue dans l’Eglise chrétienne et que celle-ci n’interdit ni le porc ni l’alcool. Mais quand ils abordent le jeûne obligatoire, Vladimir leur ordonne de quitter les lieux sur le champ.

Egalement consultés, les Grecs de Constantinople se gardent bien d’évoquer de quelconques interdits et l’engagement de Vladimir aux côtés de Byzance est formalisé par son baptême en 990.

Ce choix aura une influence considérable sur la suite de l’histoire du peuple russe.

Sous Iaroslav le Sage, fils de Vladimir qui règne de 1019 à 1054, la Russie devient un grand état proche de ceux de l’Europe Occidentale. Mais des incursions mongoles viennent détruire cette belle organisation et la Russie passe sous le joug tatare jusqu’à la fin du XVe siècle.

Alexandre Nevski reconnait la suprématie militaire des Tatars et se soumet à eux. Une fois établie, la domination tatare se traduit principalement par la collecte des taxes. Les occupants ne cherchent pas à imposer leur culture et les habitants de Moscou comprennent qu’ils sont à même de conserver un véritable pouvoir à condition de verser régulièrement leur tribut à la Horde d’or.

Petit à petit Moscou prend de l’importance et se libère de la domination tatare. Sous le règne d’Ivan III, la Russie est réunifiée en un grand état. Il adopte comme emblème l’aigle bicéphale de Byzance qu’il ajoute à Saint Georges, emblème de Moscou. Il proclame sa volonté de faire de sa capitale « la troisième Rome ».

En 1613, Mikhaïl Fiodorovitch est déclaré premier tsar de la dynastie des Romanov qui ne prend fin qu’en 1917. Son petit-fils Pierre 1er prend les rênes du pays en 1682. Grand par la taille : 2m 03, il le fut aussi par le rôle qu’il joua, favorisant l’évolution du pays, l’ouvrant vers l’occident. Dans son adolescence il a été marqué par le meurtre de son oncle et de sa tante. Il s’est marié une première fois à Eudoxie Lopoukhine dont il aura trois enfants. Puis après avoir « cloîtré » cette première femme dans le couvent Novodievitchi à Moscou, il se marie avec celle qui deviendra Catherine 1re et qui lui succèdera à sa mort en 1725.

Pierre le Grand a beaucoup voyagé pour prendre des idées dans les autres pays. Comme nous l’avons déjà vu il a fondé Saint-Pétersbourg pour avoir une ouverture vers la mer et l’occident. Il a rencontré Louis XIV et a voulu marier sa fille Elisabeth avec lui.

Lui-même s’est remarié avec une allemande, Augusta, qui se convertit et pris le nom de Catherine. Elle lui succéda en 1725 à son décès. Viendront ensuite Pierre II son petit-fils (1727-1730) puis Anne sa nièce (1730-1740), puis sa fille Elisabeth (1741-1762). Enfin Catherine II, dite la Grande, épouse allemande de son petit-fils Pierre III, que sans doute elle fit tuer pour monter plus vite sur le trône. Elle s’efforce de donner une image d’une impératrice éclairée : amie des encyclopédistes français, elle correspond avec Voltaire et invite Diderot en Russie.

Sous son règne, le servage est établi en Russie. Elle a donné des terres à des vassaux et elle a signé une loi empêchant le déménagement : les serfs appartiennent aux vassaux. A l’époque le vassal décidait pour tous. Cela a donné aux russes une habitude de passivité.

Avec la Grande Catherine se termine notre conférence pour aujourd’hui.

Après le déjeuner nous sommes invités à visiter la passerelle du bateau. Nous sommes au milieu du lac Onega et le capitaine a mis le pilote automatique.

Michel et Inna préparent la visite

C’est avec beaucoup d’attention que nous écoutons le commandant bateau nous expliquer le rôle des différents instruments de la passerelle.

Il nous explique aussi dans le détail le fonctionnement des écluses.

A suivre un cours de langue russe et découverte des rudiments de l’alphabet … ! Ce n’est pas encore demain que nous lirons la Pravda dans le texte … !

Après le diner, un concert de musique instrumentale.

Samedi 30 mai 2015

Samedi 30 mai 2015

Hier soir nous avons quitté Saint-Pétersbourg et avant l’heure du coucher nous sommes arrivés à l’embouchure de la Neva, sur le lac Ladoga. Ce lac est le plus grand d’Europe avec une superficie de 17 900 km2.

293 km séparent Saint-Pétersbourg de Mandrogui. Pendant la nuit notre bateau a progressé sur le lac. A cette latitude, et à cette époque les nuits sont très courtes ; 4 h à peine… !A 3h de matin le jour se lève … !

Après le petit déjeuner, Elisabeth nous réunit à 9h 30 pour des informations générales concernant notre croisière.

A 10h30, alerte générale. Exercice d’enfilage de gilets de sauvetage, dans la bonne humeur comme toujours… !

Avant le repas de midi, nous passons la première des 17 écluses qui nous permettront de rejoindre Moscou à 162 m au dessus du niveau de la mer Baltique.

Pendant notre voyage nous effectuerons toujours une montée d’écluse, sauf une fois.

Pour gravir une dizaine de mètres à chaque fois, en passant du bief inférieur au bief supérieur, le processus est toujours le même.

La porte du sas en amont est fermée, le bateau entre dans l’écluse et s’amarre sur l’un des côtés de la chambre, pour éviter d’être déplacé et déséquilibré quand le sas se remplit d’eau une fois la porte aval refermée .

Quand la manœuvre d’accroche est faite on ferme la porte en aval et on introduit l’eau dans la chambre.

Le bateau se soulève et quand le niveau est atteint, on ouvre la porte amont. Au feu vert on fait entrer le bateau dans le bief supérieur.

Vers 13h30 nous arrivons à Mandrogui. Des lamaneurs sont à la manœuvre pour amarrer le bateau au quai.

Notre visite commence par une partie du site occupée par des maisons en bois dans lesquelles on nous présente des objets de l’artisanat fabriqués sur place.

Dans ce petit village de Carélie, incendié pendant la guerre 1939 – 1945 et complètement abandonné dans les années 1960, des artisans, en 1996, ont rebâti dans le style traditionnel russe, des maisons d’habitation en bois. Aujourd’hui le village compte 150 habitants, et plus de 200 personnes y travaillent et viennent tous les matins pour repartir le soir. Des maisons d’hôtes sont aussi proposées aux personnes en recherche de calme.

Les familles vivent dans leurs isbas au premier étage et au rez-de-chaussée, pendant la saison touristique, elles proposent des objets de leur fabrication : peintures sur bois, tissage, broderies, sculptures. Comme d’habitude à l’ARECMO, les femmes furètent et les hommes patientent … !

Notre déjeuner est servi sous une structure en bois qui nous donne l’impression de pique-niquer, tout en profitant d’un bon confort… !

Retour à bord vers 17h et appareillage pour Kiji.

Avant le diner nous avons une animation sur l’histoire de l’artisanat russe avec la possibilité d’acheter sur le bateau des objets présentés.

Sur le pont le spectacle est permanent au fil de l’eau.

En cette fin d’après-midi, nous naviguons en direction du lac Onega. Demain matin nous arrivons au nord du lac, dans le village de Kiji.

Vendredi 29 mai 2015.

Vendredi 29 mai 2015.

Aujourd’hui nous prenons la route de Tsarskoïe Selo, dans la ville de Pouchkino, à 25 kms au sud de Saint-Pétersbourg. Nous sommes accueillis par une fanfare qui interprète des airs du folklore russe.

Ce palais a été construit sur un terrain offert par Pierre Le Grand à sa femme Catherine 1re. En 1711 elle y fit élever un petit palais. A sa mort, le domaine passa à sa fille la grande duchesse Elisabeth 1re, qui devenue impératrice en 1741, décida de transformer les bâtiments en un palais fastueux. C’est l’architecte Bartolomeo Rastrelli qui réalisa le plus gros du travail. Le palais fut baptisé Catherine, en l’honneur de la mère d’Elisabeth 1re. Plus tard Catherine II (la Grande Catherine), prit une part active à l’embellissement du domaine en confiant à des architectes la décoration et l’aménagement intérieur du palais et la réalisation de certaines constructions dans le parc. C’est également sous son règne que fut construit, pour son petit-fils Alexandre 1er, le palais Alexandre. Ce fut la résidence officielle du dernier des Romanov Nicolas II et de sa famille et c’est là qu’il se réfugia avec sa famille après son abdication en 1917. C’est de là qu’avec son épouse et ses enfants, ils furent transférés à Tobolsk puis à Ekaterinbourg où ils furent tous massacrés.

La visite de Tsarskoïe Selo est aussi une rencontre avec Alexandre Pouchkine qui y passa six années lorsqu’il étudiait au Lycée Impérial de 1811 à 1817. Il y vécut également après son mariage et trouva l’inspiration au cours de ses promenades dans le parc. Du palais, on y accédait par une arche qui franchissait la rue.

Le palais Catherine frappe par ses dimensions : plus de 300 m de long. Rastrelli sut éviter la monotonie, grâce à des variations de couleurs et de formes : des murs bleu azur, des colonnes blanches

A l’origine, les sculptures qui semblent tenir l’édifice étaient recouvertes d’or. Aujourd’hui elles sont peintes d’une couleur ocre sans éclat. Seules les dorures des grilles et celles des bulbes couronnant la chapelle sont recouvertes d’une fine couche d’or.

Notre visite commence par l’escalier d’honneur qui occupe toute la largeur du bâtiment.

Les rideaux rouges se détachent sur le fond blanc de ses murs et de ses plafonds décorés par des tableaux de maîtres italiens.

Des porcelaines chinoises et japonaises sont installées sur les consoles des murs. Une belle pendule également

A suivre, la Grande Salle. Cette pièce de 846 m2 apparait encore plus grande grâce à ses multiples miroirs, à la profusion des éléments dorés et aussi à son plafond peint.

C’est l’une des plus vastes salles de tous les palais de Saint-Pétersbourg et de ses environs aménagés par l’architecte Rastrelli pendant les années 1750. Le volume est encore augmenté par 24 grandes fenêtres au premier niveau surmontées de 24 autres au deuxième niveau.

L’élément principal du décor de cette immense salle est l’abondance d’ornements sculptés et dorés. Lors de la restauration, une partie des sculptures a été réparée, l’autre reconstituée d’après des échantillons qui s’étaient conservés, selon des techniques anciennes.

Au plafond une peinture grandiose représentant le triomphe de la Russie.

Le parquet en marqueterie contribue à la splendeur de l’ensemble.

Il faut imaginer son éclat à la lumière de 700 bougies allumées au cours des réceptions et des bals … !

Les portes de la Grande Salle mènent dans trois antichambres décorées de motifs baroques en bois ciselé et doré selon des dessins de Rastrelli.

Dans la première antichambre, on peut admirer des poêles revêtu de carreaux en faïence bleue. Le plafond peint devait être splendide, éclairé par 300 bougies

Dans la deuxième antichambre, toujours un décor de motifs en bois ciselé et doré. Des glaces qui agrandissent la pièce. Dans celle-ci une table est dressée. Elle nous montre la richesse de la vaisselle d’époque.

La troisième antichambre est décorée de colonnes dorées

Les travaux de restauration dans les antichambres débutèrent par la reconstruction des plafonds peints qui avaient disparu durant la dernière guerre après l’effondrement des combles, sous les bombardements.

La Salle des Arabesques

L’architecte Charles Caméron a commencé ces travaux dans cette salle en 1781. Elle est très lumineuse avec sa gamme de couleurs blanc-bleu et or. A mi-hauteur des murs, une corniche moulée fait tout le tour de la pièce. Au sol un magnifique tapis recouvre presque toute la surface. La salle tire son nom des ornements du plafond et des arabesques largement utilisées dans le décor des murs.

La Salle à manger des Chevaliers.

Cette salle était destinée aux réceptions des chevaliers de différents ordres. Sur les tables sont exposés trois magnifiques services, fabriqués à la Manufacture Impériale de porcelaine, qui portent les armoiries des trois ordres russes les plus importants : au centre le service de Saint-André réservé à la noblesse ; à gauche celui de Saint-Georges réservé aux officiers supérieurs ; à droite celui de Saint-Vladimir pour les personnalités civiles. Les tables ne se trouvaient pas en permanence dans la salle à manger mais y étaient apportées en cas de nécessité.

Saint-André et sa vaisselle

Saint-Georges Saint-Vladimir

La Salle à manger Blanche

C’est la salle à manger d’apparat. Les repas que l’on donnait dans cette salle étaient particulièrement splendides. La table était recouverte d’une nappe blanche ornée d’une guirlande de fleurs. Il y avait un service spécial pour ces repas, fabriqué à la Manufacture de porcelaine Feodor Gardner dont la renommée égalait celle de la manufacture impériale.

A suivre deux salons : le Salon Framboise et le Salon Vert.

Ils sont décorés de pilastres en verre sous lesquels se trouvent des paillettes de couleurs framboise et verte, d’où le nom des deux salons. La structure fait penser aux pierres précieuses. Autrefois ces salles n’avaient pas de destination spéciale. Aujourd’hui, au centre du Salon Framboise on peut voir une table de jeux sur laquelle se trouve un jeu d’échecs en provenance de Chine : les figurines sont en ivoire, incrusté de nacre.

Les grands poêles sont revêtus de carreaux peints de cobalt (ce qui les rend semblables à des carreaux de faïence)

Vient ensuite le Cabinet d’Ambre qui est la salle la plus précieuse du palais Catherine. A l’origine ce chef-d’œuvre était constitué de 6 panneaux de chêne couvrant plus de 100 m2 et incrustés de 6 tonnes d’ambre, de miroirs et de mosaïques italiennes à base de pierres précieuses. Il avait été réalisé au début du XVIIIe siècle pour le palais du roi de Prusse Frédéric 1er à Berlin. Pierre le Grand l’admire lors d’une visite dans cette ville et le fils de Frédéric lui en fait cadeau. En 1754, la chambre d’ambre est montée dans le palais de Catherine. Des artisans allemands et russes élargissent le décor pour l’adapter au nouvel espace.

Après avoir émerveillé les visiteurs pendant près de deux siècles, il est démonté par les nazis lors de l’occupation allemande et rapatrié à Königsberg. Mais lorsque les soviétiques reprennent cette ville, ils n’en découvrent aucune trace

Après trente ans de vaines recherches, le gouvernement de l’URSS décide de reconstruire à l’identique la merveille disparue. Reconstitué centimètre par centimètre pendant une vingtaine d’années par les plus éminents spécialistes de Russie, le cabinet d’Ambre fut achevé grâce à une dotation faite par une société allemande.

Le nouveau cabinet d’Ambre fut inauguré en mai 2003 pour la fête du tricentenaire de Saint-Pétersbourg par le président Poutine et le chancelier Gerhardt Schroeder. L’espoir de retrouver la décoration d’origine est réapparu en 1997 avec la découverte en Allemagne d’une mosaïque d’origine. Pour le moment le mystère demeure … !

Nous n’avons pas l’autorisation de prendre des photos dans cette pièce. Sur internet je prends une photo de cette chambre qui rend compte du travail réalisé … !

La Salle des Tableaux

L’élément principal de cette salle est un ensemble de tableaux, accrochés les uns à côté des autres. Rastrelli recouvrit entièrement les murs de 130 toiles dues à des peintres d’Europe occidentale des XVIIe et XVIIIe siècles.

La Petite Salle à manger Blanche

Ses meubles et son plafond

Le Salon d’Alexandre 1er

La Salle à manger Verte

Elle fut décorée par Charles Cameron. Sur le fond vert clair des murs, des moulures sont mises en relief.

Avant de visiter le jardin nous passons devant des clichés qui font découvrir l’état du palais à la fin de la seconde guerre mondiale. En les visionnant, on mesure le travail fourni pour sa restauration … !

Le Parc Catherine.

C’est un vaste parc de près de 300 ha qui se compose de deux parties : le vieux jardin, face au palais Catherine et le parc paysager à l’anglaise, organisé autour d’un grand étang.

Traversé d’allées rectilignes, le vieux jardin est orné de statues. De part et d’autre de l’allée centrale, deux petits étangs. Près de l’un d’entre eux, le Pavillon des Bains Supérieurs qui se reflète dans les eaux de l’étang et qui était réservé à la famille impériale. Il abrite maintenant des expositions temporaires.

Le vieux jardin est délimité au sud par un ensemble de bâtiments, œuvre de Charles Cameron. Nous profitons des escaliers d’accès aux constructions pour faire une photo de groupe.

Le parc paysager s’organise autour d’un grand étang. En son milieu, une île qui abrite un pavillon que l’on devine entre les arbres. Construit par Rastrelli au milieu du XVIIIe siècle, elle servit de salle de repos et de refuge aux musiciens qui jouaient tandis que l’impératrice et ses invités faisaient une promenade en barque.

Toujours en bordure du grand étang, le Pavillon des Bains Turcs fut construit en 1852. Monument célébrant la victoire qui conclut la guerre russo-turque de 1828-1829, le bâtiment évoque une mosquée avec son minaret.

La Grotte qui fut construite sur un projet de Rastrelli en 1749.

Elle servait de lieu de repos lors des promenades en bateau.

Catherine II aimait y passer très tôt le matin. Nous y entendons un groupe de chanteurs russes.

Dans l’axe des bains turcs , émergeant des eaux, la Colonne de Tchesmé, érigée en 1776, en l’honneur de la victoire navale remportée par la Russie sur les Turcs en 1770, dans la baie de Tchesmé, en mer Egée.

Haute de 25 m, elle est ornée de rostres et couronnée de l’aigle bicéphale dominant le croissant turc.

En quittant le parc, nous passons devant l’Amirauté. Construite en 1777, elle était destinée à abriter les barques et les petits bateaux de plaisance d’où le nom de l’ensemble.

A l‘étage supérieur se trouvait une salle de repos.

Ici se termine notre visite de ce palais, impressionnés par son histoire et admiratifs devant le travail de restauration entrepris pour lui redonner tout le lustre qu’il a aujourd’hui.

Après le déjeuner sur le bateau, nous partons pour une visite libre dans la ville de Saint-Pétersbourg. Notre car nous dépose sur la Place des Arts, non loin de l’Avenue Nevski et c’est cet axe qui traverse une grande partie de la ville que certains d’entre nous décident d’aller explorer. Nous l’avons déjà parcouru en bus lors de notre visite panoramique de la ville, mais cette fois nous allons à pied à la découverte de certains monuments ou de certaines curiosités.

Nous remontons l’avenue jusqu’au Pont Anitchkov. Il porte le nom de l’ingénieur militaire Mikhaïl Anitchkov qui dirigea les travaux du premier pont en bois sur la Fontanka, l’un des bras de la Neva. Il fut ensuite remplacé par le pont actuel et aux quatre coins du pont on peut voir des sculptures représentant les quatre phases du dressage d’un cheval sauvage. La petite histoire raconte aussi que le sculpteur Piotr Klodt, pour se venger de l’amant de sa femme, sculpta le portrait de celui-ci à la place du sexe de l’un des chevaux… !

Au pont nous rebroussons chemin en direction de la Neva.

Une construction dotée d’une énorme verrière, abrite la plus célèbre épicerie fine de la rue.

Elle appartint jadis aux riches marchands Elisseïev, propriétaires de nombreux magasins d’alimentation, maisons et auberges.

Conçu en 1903, l’édifice est très particulier avec son revêtement en granit et ses grandes sculptures représentant le Commerce, l’Art, la Science et l’industrie.

A l’intérieur on y vend des charcuteries, fromages, boissons, confiseries.

En face, sur la place Ostrovski, une grande statue de Catherine II, réalisée en 1873 par Mikhaïl Mikechine, avec en arrière plan le théâtre Alexandra que nous avons vu sous la pluie lors de notre balade nocturne à Saint-Pétersbourg. Elle a été conçue et réalisée par Carlo Rossi, l’un des architectes les plus brillants de Russie. Ce qui n’était qu’un terrain vague fut transformé par l’architecte en une des places les plus belles de la ville. Appelée jadis place Alexandra, elle porte depuis 1923 le nom du grand dramaturge russe Alexandre Ostrovski.

Légèrement en retrait de la perspective Nevski, l’église Sainte-Catherine. Construite entre 1763 et 1782 par les architectes Vallin de La Mothe et Rinaldi, elle possédait avant la révolution une belle décoration intérieure et une belle bibliothèque. Théophile Gauthier, Honoré de Balzac et Alexandre Dumas vinrent s’y recueillir. On y célébra la messe funéraire pour Auguste de Montferrand, l’architecte de la cathédrale Saint-Isaac.

Transformée en entrepôt sous le régime soviétique, elle a été rendue à la communauté catholique en 1992.

Du même côté de la rue Nevski, la Maison de la société Singer construite pour la firme des machines à coudre du même nom. A des fins publicitaires, cette compagnie voulait posséder un immeuble de dix étages sur l’artère principale de la ville. La municipalité s’y opposa en vertu de la loi en vigueur à l’époque, qui fixait comme hauteur maximale de tous les édifices, celle du palais d’hiver. La société dut se contenter d’un bâtiment plus modeste, mais contourna l’interdiction en faisant couronner l’édifice d’un dôme surmonté d’un globe de verre. Bâti entre 1902 et 1904, cet immeuble abrite sur deux étages la plus grande librairie de la ville.

Lui faisant face, la Cathédrale Notre Dame de Kazan

Elle fut édifiée entre 1801 et 1811 pour abriter l’icône miraculeuse de la ville de Kazan, qui selon la légende assura la victoire des Russes sur les envahisseurs polonais en 1612, ce qui allait permettre au premier Romanov, Mikhaïl Fiodorovitch, d’accéder au trône.

Depuis lors, l’icône fut considérée comme la protectrice de la famille. C’est Pierre le Grand qui la fit transférer de Kazan à Saint-Pétersbourg en 1710. Elle fut alors placée dans l’église de la nativité de la Vierge, principale église de la nouvelle capitale, que Paul 1er décida de remplacer par une cathédrale. Sur les conseils du comte Stroganov, celui-là même qui fit construire un palais tout près dans la même rue, Paul 1er confia son édification à des artistes exclusivement russes. Ce fut Andreï Voronikhine qui fut choisi pour diriger les travaux.

Inspirée de Saint-Pierre de Rome, elle est caractérisée par son dôme de 76m de haut et ses 96 colonnes en hémicycle.

A l’intérieur, on peut observer des colonnes monolithes en granit rose de Finlande. Il y a une queue impressionnante de personnes venues en cet après-midi de mai, vénérer l’icône.

Après la victoire des Russes sur Napoléon en 1812, la cathédrale devint un monument à la gloire de la Russie. On y exposa les étendards des régiments vaincus, les clés des forteresses prises par les Russes, ainsi que le bâton du maréchal Davout, saisi sur le champ de bataille.

Devant la cathédrale deux monuments en bronze. Le premier à la gloire du feld-maréchal Mikhaïl Koutouzov, commandant en chef de l’armée russe pendant la guerre avec Napoléon et le deuxième, à la gloire de Barclay de Tolly, autre héros de la guerre de 1812. D’origine française, mais émigré à la révolution, après avoir vu guillotiner une partie de sa famille, il combattit du côté des Russes.

Avec l’alphabet russe que nous avons reçu, vous pouvez traduire les deux plaques.

En 1932 la cathédrale fut transformée en un musée de l’Athéisme qui exposa de nombreux objets saisis au clergé. Elle fut rendue au culte au début des années 1990.

Légèrement en retrait se dresse l’une des églises non orthodoxes de Saint-Pétersbourg : le Temple luthérien Saint-Pierre. Conçue par l’architecte Alexandre Brioullov, elle fut édifiée entre 1833 et 1838.

L’église accueillait une importante communauté évangélique jusqu’en 1936. Elle fut alors transformée en entrepôt pour légumes. A partir des années 1950 elle fut réaménagée en piscine pour une société de sport amateur. Gravement endommagée par ces affectations incongrues, elle fut rendue au culte dans les années 1990.

Le palais Stroganov.

A l’angle de la rue Nevski et de la Moïka sur laquelle nous avons navigué, ce palais rose et blanc est un exemple de baroque russe. Il fut construit en 1753-1754 par l’architecte Bartolomeo Rastrelli pour le comte Stroganov, richissime propriétaire des usines et des salines de l’Oural.

Nous passons ensuite sur le pont vert avec de part et d’autre une perspective sur le canal que nous avons emprunté en bateau.

En continuant de remonter l’avenue Nevski, nous arrivons, non loin de la Volga, sur la place du palais de l’Ermitage. Nous l’avons déjà découverte rapidement en bus, mais aujourd’hui nous avons le temps de nous y arrêter et d’admirer cet espace.

La vaste place d’une superficie de 8 ha, avec au milieu la colonne Alexandre et à gauche la façade du palais d’hiver, l’Ermitage, dont nous avons déjà visité une partie du musée.

Dressée au centre de la place du Palais en l’honneur de la victoire remportée en 1812, cette colonne érigée entre 1830 et 1834 porte le nom d’Alexandre 1er, le vainqueur de Napoléon. C’est la plus haute colonne du monde puisque, avec son pièdestal et l’ange doré à son sommet, elle atteint 47,50 m de haut.

Une des particularités de ce monolithe de granit pesant près de 600 tonnes, est qu’il tient sur son piédestal, sans fixation aucune, comme un verre sur une table. Pas d’inquiétude pourtant. Ni les bombes allemandes, ni les défilés soviétiques n’ont réussi jusqu’à présent à l’ébranler. Un paradoxe : ce monument à la gloire de la Russie fut construit par un français, Auguste de Montferrand, ancien soldat de Napoléon, décoré de l’ordre de la Légion d’Honneur.

Sur cette même place, faisant face au palais de l’Ermitage, le monument de l’Etat-major général. Sa façade courbe atteint 580 m de longueur. Bâti entre 1819 et 1829, les deux ailes en hémicycle sont reliées par un majestueux arc de triomphe. L’arc est surmonté d’une Gloire Ailée dressée sur son char et évoque la victoire russe sur l’armée de Napoléon.

Nous rejoignons l’avenue Nevski en passant sous l’arc de triomphe. Avant de rejoindre le lieu de rendez-vous, un petit détour par la cathédrale Saint-Sauveur sur le sang versé. On ne se lasse pas de regarder cet édifice avec ses décorations multiformes et multicolores.

Le but ultime de notre promenade, la place des Arts, cœur de la vie artistique. Ce quartier rassemble de nombreux théâtres, salles de concerts et de nombreux musées.

L’un d’entre eux, le Musée Russe possède l’une des plus riches collections de l’art russe du pays. On y découvre les trésors de la peinture, de la sculpture et de l’art populaire russe, rassemblés en ce lieu. C’est pourquoi on en voit peu dans les autres musées.

Il a été construit entre 1818 et 1825 par Carlo Rossi pour le grand-duc Michel, un fils de Paul 1er.

Sur cette place des Arts, la statue de Poutchkine.

Cet écrivain est né à Moscou en 1799. Il fit des études au lycée impérial dont nous avons vu les bâtiments ce matin. Auteur d’innombrables poèmes, drames et œuvres en prose. Epris de liberté, proche des décembristes, ce groupe d’officiers qui en 1825 réclamaient l’abolition du servage, il a souvent connu l’exil.

Il fut tué en duel à l’âge de 38 ans, à Saint-Pétersbourg, en 1837. Il est considéré comme le véritable fondateur de la littérature russe.

C’est au pied de sa statue, colonisée par les pigeons en cette fin d’après-midi, que nous attendons notre ange-gardien Inna. Elle doit nous reconduire au bateau pour une heure précise : aujourd’hui nous quittons Saint-Pétersbourg pour suivre le cours de la Neva en direction de Moscou, but ultime de notre voyage.

Retour au bateau avec un dernier aperçu du pont à haubans près duquel nous sommes restés amarrés pendant notre séjour dans la ville.

Ainsi se termine notre visite de Saint-Pétersbourg et de ses environs.

Notre bateau est amarré sur la Neva, à l’est de la ville. Nous ne sommes donc pas tributaires de la levée des ponts et pouvons appareiller à 19h précises. Un dernier au-revoir aux quais et au pont à haubans, la croisière peut commencer … !

Dans la salle de conférences nous avons une présentation du commandant et de son équipage, avec un cocktail de bienvenue.

Après le diner, dans la même salle, un concert est donné par les animateurs de la croisière : Alexeï à l’accordéon, Victor au piano et Catherine t ? aux chants russes.

A la tombée de la nuit, nous passons près de la Forteresse Chlisselbourg.

Elle est inscrite au patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Située sur l’embouchure de la Neva sur le lac Ladoga, à 35 km à l’est de Saint-Pétersbourg, elle a d’abord été construite en bois en 1323. Puis entre 1330 et 1353, elle fut reconstruite en pierres. Les Suédois s’en emparent en 1611. Les Russes, sous Pierre le Grand, la reprennent en 1702. Elle reçut alors son nom actuel.

A l’époque de la Russie Impériale, elle fut une prison politique. Ivan VI y fut assassiné en 1764 et le frère de Lénine pendu en 1887. Actuellement c’est un musée.

Avant d’aller dormir, un dernier coup d’œil sur le lac Ladoga où des pêcheurs tentent leur chance aux derniers rayons du soleil.

Jeudi 28 mai 2015

Jeudi 28 mai 2015

Ce matin notre journée commence par la visite du Château de Peterhof, l’un des premiers palais construits dans les environs de Saint-Pétersbourg. Il est situé à 30 kms de la ville, sur le Golfe de Finlande au bord de la mer Baltique.

Nous sommes accueillis au son de la Marseillaise, sous un crachin, digne de la Bretagne… ! Pendant le voyage en car notre guide nous a raconté l’histoire de ce palais.

Il est né d’une petite demeure en bois, édifiée en 1705, qui permettait à Pierre 1er de faire une halte lors de quelques voyages. En 1709, il décide d’élever une résidence digne d’un grand souverain. Il en dessine lui-même les plans, y compris ceux du canal maritime, du jardin et des fontaines. . En 1717, lors de son voyage en France, il est impressionné par sa visite à Versailles et il confie à Jean-Baptiste Leblond, lui-même élève de Le Nôtre, le soin de créer son propre Versailles sur la côte de la Baltique

L’inauguration a lieu le 15 août 1723. Il fut par la suite agrandi sous le règne de Catherine II, sous la direction de l’architecte italien Bartolomeo Rastrelli.

Durant deux siècles il fut la résidence officielle d’été des empereurs de Russie.

Après la révolution d’octobre 1917, il fut transformé en musée. Presque entièrement détruit pendant la seconde guerre mondiale, il fut reconstruit et à nouveau ouvert au public.

Nous accédons au palais par le jardin supérieur. A l’époque de Pierre le Grand, ce terrain était occupé par un potager et au milieu du XVIIIe siècle, il devint un parc servant de cour d’honneur à la résidence des tsars.

Pour visiter l’intérieur du palais, le port des chaussons s’impose pour éviter d’abimer le plancher. A l’intérieur, les photos sont interdites.

Dans cette construction de 238 m de long, se succèdent des salles d’apparat comme la salle de danse de 270 m2 dont l’immensité est soulignée par l’abondance des glaces. Puis des salles de réception, d’audience, salle à manger, appartements impériaux, le tout décoré de moulures, de dorures, de draperies, de tapisseries. Des collections d’objets d’art de diverses provenance : porcelaines chinoises, meubles incrustés de laques. Les parquets sont en bois précieux et dans plusieurs pièces, des poêles en céramique sont du plus bel effet.

Après l’intérieur, visite du Parc inférieur. Pendant la visite, la pluie s’est arrêtée et nous pouvons profiter pleinement de la visite du jardin.

C’est un parc à la mode française avec une symétrie parfaite.

La terrasse devant le palais offre une superbe vue sur la Grande Cascade, prolongée par le canal qui s’élance vers la mer Baltique. Trente-sept statues en bronze doré en composent le décor.

Au milieu de la vasque centrale la statue de Samson déchirant la gueule du lion représente le héros biblique, en lutte contre un fauve enragé, crachant un jet d’eau de 20 m de haut. Cela symbolise la victoire de la Russie sur la Suède dont les armoiries sont ornées d’un lion.

Autour, différentes statues célébrant la victoire, jettent et soufflent de l’eau qui tombe dans le canal pour rejoindre la Baltique

Du pont jeté à travers le canal s’ouvre une magnifique vue : en face le Grand Palais et la Grande Cascade, derrière le golfe de Finlande et de part et d’autre l’allée de Marly qui mène vers d’autres beautés à découvrir mais que nous n’empruntons pas, faute de temps.

Dans le parc, des photos qui nous montrent l’état du palais après la deuxième guerre mondiale. A la vue de ces clichés, on mesure mieux le travail accompli pour remettre en état les monuments et les jardins.

Après le déjeuner pris sur le bateau, nous poursuivons nos visites par celle de la Cathédrale Saint Isaac. De dimensions colossales, c’est l’une des plus grandes cathédrales du monde et la troisième d’Europe, après Saint Pierre de Rome et Saint Paul de Londres. 111 m de long, 97,60 m de large surmontée d’une coupole culminant à 101,50 m. Elle a été construite en l’honneur de l’apôtre byzantin du IVe siècle qui était fêté le jour de l’anniversaire de Pierre Le Grand. La cathédrale actuelle est la quatrième construite sur ce lieu.

A l’intérieur des maquettes en bois nous montrent les différentes constructions qui se sont succédées. Les deux premières églises, bâties au bord de la Neva tombèrent vite en ruine à cause de l’instabilité du sol. Le troisième édifice s’avéra trop petit.

Il fut alors organisé un concours pour le meilleur projet de reconstruction. C’est le français Auguste de Montferrand qui l’emporta. Parfaitement inconnu jusqu’alors, il fut nommé architecte en chef de la reconstruction de la cathédrale. Né en 1755 dans le Puy de Dôme, il entreprit des études d’architecture qu’il alterna avec le service armé dans les troupes napoléoniennes. En 1816 il fait un voyage à Saint-Pétersbourg et présente un projet au tsar Alexandre 1er. Son projet est accepté et il est nommé architecte de la Cour.

La première pierre est posée le 26 juillet 1819. Les travaux pour les fondations commencent juste après et durent 5 années. Il fallut enfoncer 24 000 pilotis dans le sol marécageux de la Neva. La terre se tassa si fortement qu’elle put supporter le poids de la cathédrale.

A l’extérieur et à l’intérieur il fallut dresser des colonnes monolithiques, dont certaines en granit provenant de Finlande. L’érection de ces colonnes nécessita toutes sortes d’appareils ingénieux. Notre guide nous montre la maquette du dispositif qui permit à l’époque de lever, en 45 mn, ces colonnes, dont plusieurs atteignaient 15 m de hauteur… !

La première fut mise en place le 20 mars 1828. Les murs et les piliers intérieurs sont terminés en 1836 et en 1840 on finit de dorer la coupole du dôme. Il faudra encore 10 ans pour terminer l’ensemble. Elle a été inaugurée le 30 mai 1858, en présence de la famille impériale et des plus hauts dignitaires de l’empire. Jusqu’en 1917, ce fut l’église principale de la capitale … avant de devenir un musée de l’Athéisme

Ce fut le dernier chantier important de l’époque du servage : on y employa presque exclusivement des serfs et des paysans affectés sur les terres de l’Etat. Sur les 400 000 ouvriers qui participèrent à la reconstruction de la cathédrale, près d’un quart moururent de maladie ou d’accident.

Auguste de Montferrand mourut le 10 juillet 1858. Il voulait être enterré dans la cathédrale Saint Isaac, mais comme il était catholique, ce n’était pas envisageable dans une église orthodoxe. La cérémonie eut lieu dans la cathédrale Saint Catherine, puis le cortège fit trois fois le tour de Saint Isaac en hommage à son constructeur. Son inhumation eut lieu au cimetière de Montmartre à Paris le 9 novembre 1858. Dans la cathédrale on peut voir son buste.

Les travaux de décoration intérieure durèrent 7 ans.

On peut admirer la polychromie du revêtement des murs, le pavement du sol, les sculptures dorées, les mosaïques. Pour cette décoration on utilisa 400 kg d’or, 1000 tonnes de bronze, 16 000 kg de malachite. Pour le revêtement des murs et des piliers et le pavement des sols, on employa du marbre de toutes les couleurs : jaune, gris, rose, vert, rouge ….

L’iconostase principale.

Ses colonnes, aux allures de monolithes, sont en fait creuses. Placées sur des bases en bronze, elles sont recouvertes de fines plaquettes de pierres précieuses, soigneusement combinées entre elles suivant leur dessin et leur couleur. Le maître-autel est décoré d’un vitrail qui représente la Résurrection du Christ. De part et d’autres de la porte sacrée, les icones principales : la Vierge , le Christ, Saint Isaac

La coupole est décorée d’une vaste composition de 800 m2 rappelant le triomphe de la Vierge et fut exécutée par le peintre Karl Brioullov.

Deux chapelles latérales aux iconostases moins grandes et pour terminer la visite, un arrêt devant l’une des grandes portes intérieures en bronze exécutées par un artiste qui s’inspira des portes d’or du baptistère de Florence

En sortant, un dernier coup d’œil à ces colonnes monolithes de granit dont la levée se faisait en 45 mn … !

Notre visite de la ville se termine aujourd’hui par la Forteresse Pierre-et-Paul.

Au début du XVIIe siècle, le royaume de Suède s’empare du delta de la Neva. Après la guerre du nord, la Russie reprend ces terres qui lui assurent le débouché sur la mer. Sous la menace d’une nouvelle invasion, Pierre 1er entreprend d’ériger une citadelle sur l’une des îles du delta, afin de protéger les terres nouvellement reconquises. C’est sur la petite Île aux Lièvres qu’il choisit d’établir sa forteresse pour protéger le delta de la Neva contre les Suédois. Cette île semblait spécialement destinée à l’édification d’une citadelle : de dimensions réduites (moins de 700 m de long et 400 m de large), elle était protégée au sud et à l’ouest par le fleuve. Au nord et à l’est par des marécages

Le 16 mai 1703, jour où fut posée la première pierre de la Forteresse Pierre-et-Paul est considéré comme la date officielle de la fondation de la ville. Les travaux avancent très vite. Au prix d’un effort qui entraina des dizaines de milliers de morts parmi les paysans, artisans et soldats transplantés en ces lieux, le delta est asséché, les rives consolidées. On commence par construire des bâtiments en bois, mais très vite on les refait en pierre. Pour accélérer les travaux, le tsar interdit pendant plusieurs années la construction d’édifices en pierre dans le reste du pays. Un impôt spécial est même instauré : chaque péniche descendant le cours de la Neva, chaque chariot entrant dans la ville doit apporter une quantité déterminée de pierres.

Dès l’origine la forteresse répondait aux plus grandes exigences de l’art des fortifications. Suivant les contours de l’île, elle a la forme d’un hexagone étiré, avec six bastions aux angles, reliés par des courtines.

Nous entrons dans la citadelle par la porte Saint Nicolas.

Cette forteresse n’a jamais eu à soutenir de siège et dix ans après sa fondation, elle était déjà utilisée comme prison. Le premier détenu fut le tsarévitch Alexis, propre fils de Pierre 1er, accusé d’avoir participé à un complot contre son père. Condamné à mort, le jeune homme mourut avant l’exécution de la sentence. Après lui de nombreux écrivains comme Dostoïevski, des décembristes (ces officiers souvent issus de l’aristocratie qui réclamaient l’abolition du servage en décembre 1825), des anarchistes, des révolutionnaires démocrates y furent détenus.

Quelques membres de la famille Romanov jetés dans ses cachots avant d’être fusillés, font partie des derniers prisonniers, ainsi que nombre d’anonymes incarcérés entre 1917 et 1924, date où la prison fut définitivement fermée.

Edifiée entre 1714 et 1733 la Cathédrale Pierre-et-Paul remplaça l’église de bois construite au cœur de la forteresse. On procéda en premier lieu à la construction du clocher. D’une hauteur de 122,5 m, il fut longtemps l’édifice le plus haut du pays. Il reste aujourd’hui le point architectural le plus élevé de la ville.

Cette cathédrale est le lieu de sépulture des tsars. Jusqu’au XVIIIe siècle ils étaient enterrés dans la cathédrale de l’Archange Saint-Michel à Moscou. La dernière volonté de Pierre 1er était d’être inhumé au cœur de sa capitale.

Quand il mourut en 1725, la construction de l’église n’était pas achevée. Sa dernière volonté fut néanmoins respectée : son corps fut embaumé et enterré dans la cathédrale six ans plus tard. Depuis tous les empereurs et membres de leurs familles, à quelques exceptions près, y ont été enterrés, y compris le dernier souverain Nicolas II.

Le nom de Nicolas II évoque une page tragique de la famille Romanov. Dans la nuit du 17 juillet 1918, Nicolas II, sa femme Alexandra Fiodorovna et leurs cinq enfants furent assassinés à Iekaterinbourg, en compagnie de leurs trois serviteurs et de leur médecin. La fille ainée Olga avait 23 ans et le fils cadet Alexis en avait 14. Les restes furent retrouvés en 1979 et identifiés en 1991. Après des tests génétiques, les dépouilles furent inhumées dans la cathédrale. Les descendants des Romanov, le président Elsine et des représentants des autorités étrangères assistèrent à la cérémonie, le 17 juillet 1998, jour du 80e anniversaire de l’assassinat.

L’intérieur lumineux de la cathédrale contraste avec l’atmosphère sombre des églises orthodoxes. Des colonnes roses et vertes, des dorures, des lustres étincelants lui donnent un air de fête. Autre trait inhabituel, l’abondance de tableaux, la tradition n’autorisant que les fresques et les icones.

L’influence occidentale est confirmée par la présence insolite pour une église orthodoxe, d’une chaire. Elle est décorée de peintures des apôtres Pierre et Paul et des quatre évangélistes.

Le sanctuaire est séparé du reste de la cathédrale par une magnifique iconostase réalisée en bois doré.

La nef de la cathédrale est le panthéon des Romanov. De Pierre le Grand à Nicolas II, tous les souverains reposent ici, à l’exception de Pierre II et Ivan VI. Les tombeaux, des sarcophages d’une extrême simplicité sont exécutés en marbre blanc de Carrare, ornés d’une croix en bronze doré et pour ceux des Romanov qui ont régné, de quatre aigles bicéphales.

Les tombeaux des empereurs du XVIIIe siècle se trouvent devant la partie droite de l’iconostase.

Dans la deuxième rangée, directement devant l’iconostase, reposent de droite à gauche, Anna Ivanovna, Pierre III et sa femme Catherine II (la Grande Catherine)

Dans la première rangée de droite à gauche : Pierre 1er avec un buste de l’empereur, son épouse Catherine 1re et leur fille Elisabeth 1re. Ces tombes ont été fleuries la veille de notre visite par le premier ministre venu à Saint-Pétersbourg pour une commémoration.

De l’autre côté de la porte sainte se trouvent les sépultures des empereurs du XIXe siècle.

Dans la deuxième rangée, directement devant l’iconostase, de gauche à droite : l’empereur Paul 1er, (une gerbe de fleurs blanches sur son tombeau), son épouse Maria Fiodorovna, leur fils Alexandre 1er et son épouse Elisabeth Fiodorovna.

Dans la première rangée, de gauche à droite le tombeau de Nicolas 1er, le troisième fils de Paul 1er, côtoyant celui de son épouse Alexandra Fiodorovna.

Le dernier tombeau est celui de la fille ainée de Pierre 1er, la grande duchesse Anne, qui n’a pas régné, mais qui fut la mère de Pierre III. Vous pouvez remarquer que sur son tombeau on voit la croix orthodoxe, mais pas les quatre aigles bicéphales.

Dans la nef nord on peut voir deux tombeaux qui diffèrent des autres : il s’agit de la sépulture d’Alexandre II et de celle de son épouse Maria Alexandrovna. Le sarcophage d’Alexandre est taillé dans du jaspe vert d’Altaï et celui de Maria dans de la rhodonite rose de l’Oural. Les deux sarcophages ont été installés en 1906, à l’occasion du 25e anniversaire du tsar Alexandre II, le tsar « libérateur », célèbre pour avoir aboli le servage.

Dans la même rangée se trouvent les tombeaux d’Alexandre III et de son épouse Maria, mère de Nicolas II. Cette princesse danoise réussit à échapper aux massacres de la révolution en émigrant au Danemark. En 2006 sa dépouille fut ramenée en Russie et inhumée aux côtés de son époux.

Dans la chapelle Sainte Catherine, le 17 juillet 1998 a eu lieu la cérémonie funéraire des obsèques de Nicolas II, avec sa famille et ses serviteurs assassinés à Iekaterinbourg en 1918.

Après la visite des bâtiments, nous faisons une promenade sur l’esplanade.

Lui faisant face, l’hôtel de la monnaie. Cet édifice néoclassique fut construit en 1805 et servit depuis lors à frapper la monnaie. Il ne cessa jamais de fonctionner et aujourd’hui encore on y frappe des pièces commémoratives, des médailles et des décorations.

La statue de Pierre 1er.

Inaugurée en 1991, cette statue en bronze est l’œuvre de Mikhaïl Chemiakine. Elle va à l’encontre des représentations habituelles : assis dans un fauteuil, le tsar semble las de porter l’immense fardeau de ses réformes. La disproportion du corps ajoute à la controverse provoquée par l’œuvre : les mains et les pieds énormes du personnage contrastent avec sa petite tête, inspirée du masque mortuaire de Pierre 1er réalisé par Bartolomeo Rastrelli.

Nous terminons notre visite en écoutant des chants russes, religieux et profanes, chantés par un groupe de musiciens qui nous proposent ensuite leurs CD.

A 20h nous nous retrouvons dans une salle pour assister à un spectacle folklorique. Pendant près de deux heures une troupe de musiciens, musiciennes, chanteurs, chanteuses, danseurs, danseuses, nous fera vivre au son des chants et des danses cosaques. Un vrai bonheur… !

Après ce spectacle, diner sur le bateau et repos. Demain matin nous allons visiter le Palais de Catherine la Grande à Pouchkino.

Mercredi 27 mars 2015

Mercredi 27 mai 2015

Ce matin le départ pour une visite de la ville est prévu à 8h00. Après un réveil musical en douceur et un petit déjeuner pris à bord, nous partons en bus avec Julia qui sera la guide locale pour Saint-Pétersbourg.

Cette ville appelée la « Venise du Nord » est née au milieu des marécages, de la volonté du tsar Pierre le Grand. Elle est située en partie sur de nombreuses îles, à l’embouchure de la Neva dans le golfe de Finlande, en mer Baltique. Au fur et à mesure qu’elle s’est développée, des cours d’eau et des canaux furent comblés et des îles réunies. Il en reste aujourd’hui une quarantaine.

Au début du XVIIe siècle, le royaume de Suède s’empare du delta de la Neva. C’est après la guerre du Nord qui éclate en 1700 que la Russie reprend ces terres qui lui assuraient le débouché sur la mer. Sous la menace d’une nouvelle invasion, Pierre 1er entreprend d’ériger une forteresse sur l’une des îles du delta, afin de protéger les terres nouvellement conquises.

Le 16 mai 1703, jour où fut posée la première pierre de la forteresse Pierre et Paul, est considéré comme la date officielle de la fondation de la ville. Pierre 1er décide d’élever ici la nouvelle capitale de la Russie, baptisée Saint-Pétersbourg en l’honneur du saint patron du souverain. Il concrétise son rêve d’ouvrir une fenêtre sur l’Occident en construisant un port. Sa volonté de « moderniser » la Russie médiévale aura un coût très élevé : on estime à 100 000 le nombre de serfs et d’ouvriers qui mourront de maladie ou dans des accidents lors de l’édification de la nouvelle capitale.

Tour à tour, chacun des tsars a cherché à imprimer sa marque sur la cité impériale, démolissant, reconstruisant et transformant les bâtiments, mais à la fin du XIXe siècle Saint-Pétersbourg est devenue celle qu’avait rêvée son fondateur : un centre culturel et scientifique de premier ordre.

En 1914, le tsar Nicolas II rebaptise la capitale du nom russe de Petrograd. En 1918, les bolchéviks au pouvoir déplacent la capitale à Moscou et en 1924, les communistes remplacent le nom de Petrograd par celui de Leningrad, rendant ainsi hommage au père de la révolution. Pendant la deuxième guerre mondiale la ville fut assiégée pendant près de 3 ans et vit mourir près d’un million de civils sous les bombardements nazis.

Mais avant de commencer la visite de la ville dont la construction et le développement sont très liés à la dynastie des Romanov, un petit aperçu sur l’arbre généalogique de cette famille qui régna sur la Russie depuis Pierre le Grand fondateur de la ville en 1703 jusqu’à Nicolas II qui disparût tragiquement en 1918.

Dynastie des ROMANOV

Alexis 1er

Nicolas II

14 : (1894-1918)

Alexandre III

13 : (1881-1894)

Alexandre II

12 : (1855-1881)

Nicolas 1er

11 : (1825-1855)

Alexandre 1er

10 : (1801-1825)

Paul 1er

9 : (1796-1801)

Pierre III

7 : (1762-1762)

Catherine II

(la grande)

8 : (1762-1796)

Elisabeth 1re

6 : (1741-1762)

Ivan VI

5 : (1740-1741)

Anne 1re

4 :(1730-1740)

Pierre II

3 : (1727-1730)

Alexis Petrovich

Catherine 1re

2 : (1725-1727)

Anna Pétrovna

Ivan V

Eudoxie

Lopoukhine

Pierre 1er(le Grand)

: (1682- 1725)

Notre visite panoramique en bus fait une première étape au monastère Smolny et sa cathédrale de la Résurrection. A l’origine, ce quartier abritait de vastes entrepôts de goudron (smola en russe) destiné au calfatage des navires de la flotte russe alors en plein essor. En 1723 les entrepôts furent déplacés pour laisser place à la résidence d’été d’Elisabeth 1re, fille de Pierre le Grand. Devenue impératrice, elle ordonna de construire à cet endroit un couvent pour veuves de la noblesse, où elle pensait elle-même se retirer à la fin de sa vie. En 1748 elle confia les travaux à Bartolomeo Rastrelli.

La cathédrale a des clochers à bulbes traditionnels et des murs bleus soulignés par des colonnes blanches. Mais la tsarine mourût avant la fin de la construction et la Grande Catherine qui lui succéda fit arrêter les travaux dès son accession au trône en 1762. Elle décida de créer un pensionnat pour les jeunes filles de la noblesse.

Au moment de notre visite un pope est venu faire tinter la grande cloche installée sur le parvis de la cathédrale

Nous nous dirigeons ensuite vers l’Eglise du Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé. Egalement appelée Eglise de la Résurrection-du-Christ cet édifice est un exemple de style néorusse avec ses coupoles torsadées et ses bulbes multicolores.

Pittoresque avec ses colonnettes et ses tuiles polychromes, l’église produit une impression de gaieté et de fête. Sa construction est pourtant liée à un événement tragique : l’assassinat du tsar Alexandre II en 1881. Ce tsar, surnommé le « libérateur » pour avoir aboli le servage fut tué par une bombe lancée par un membre d’un groupe terroriste dont ce fut le huitième attentat contre le souverain.

Pour immortaliser la mémoire de son père, Alexandre III décréta la construction d’une église sur le lieu même de l’attentat.

Commencés en 1883, les travaux durèrent 24 ans. L’architecte procéda au rétrécissement du canal, afin que l’autel soit situé à l’endroit exact où le tsar fut tué.

L’église est un chef-d’œuvre de l’art des mosaïstes russes. En effet des mosaïques magnifiques couvrent une grande partie des façades.

Sur les plaques de granit brun, en bas de l’édifice, sont gravés les événements mémorables du règne d’Alexandre II. Les 144 blasons en mosaïque dans les niches carrées du clocher représentent les villes et les provinces russes qui firent des offrandes pour sa construction.

Fermée en 1930, l’église servit d’entrepôt pour stocker des pommes de terre jusqu’en 1970, lorsqu’elle devint l’annexe de la cathédrale Saint Isaac. Après 30 ans de restauration, elle a rouvert ses portes en 1997.

Nous prenons ensuite la direction de la Cathédrale Saint-Nicolas-des-Marins.

Elle fut jadis élevée dans ce quartier peuplé de marins et consacrée à leur patron saint Nicolas. Avec ses cinq dômes, représentant le Christ et les quatre évangélistes, son fronton d’où partent des rayons du soleil, ses fenêtres cintrées, ses murs bleus et ses colonnades blanches, elle est du style baroque russe.

Elle fut construite entre 1752 et 1762 par un élève de Rastrelli, sur commande de l’impératrice Elisabeth 1re.

Selon la tradition russe, la cathédrale se compose de deux églises. L’inférieure, basse de plafond, éclairée par la lueur des veilleuses et des cierges, est destinée aux services quotidiens.

C’est ici également que se déroulent les baptêmes et les enterrements. Nous ne visiterons que cette église

L’église du premier étage est réservée aux offices du samedi et du dimanche, ainsi qu’à la célébration des mariages et des fêtes.

Un clocher à quatre niveaux se dresse face à la porte d’entrée principale.

Cette cathédrale est la seule qui soit restée ouverte au culte pendant toute la période soviétique.

Nous aurons l’occasion ultérieurement de voir cet ensemble lors d’une balade nocturne dans la ville de Saint-Pétersbourg.

Ensuite nous nous dirigeons vers la Neva et l’île Vassilievski.

A la pointe de l’île, deux colonnes de granit rouges, hautes de 32 m. Ce sont les colonnes rostrales qui servaient autrefois de phares pour guider les bateaux qui arrivaient au port.

Erigées à la gloire de l’Empire, elles sont décorées selon la tradition romaine de « rostres » (éperons de navires), symboles de victoires navales.

Les figures sculptées sur les piédestaux symbolisent quatre grands fleuves russes : la Neva, la Volga, le Volkhov et le Dniepr

Devenues des points de repère de la ville, elles sont allumées lors des grandes fêtes nationales, ce qui est le cas aujourd’hui.

Après cette matinée bien remplie, nous allons déjeuner dans un restaurant le long de la Neva. Puis direction le musée de l’Ermitage.

Ce musée doit sa renommée à plusieurs titres. D’un côté l’ensemble architectural dans lequel sont réparties ses collections, de l’autre les collections elles-mêmes et enfin son passé historique étroitement lié à la naissance, l’épanouissement et le déclin de la résidence impériale de Saint-Pétersbourg.

Pierre le Grand fut le premier à avoir choisi le quai de la Neva pour la construction d’un premier palais d’hiver. Sa fille Elisabeth continua l’œuvre, puis Catherine II, montée sur le trône en 1762 fit ajouter le Petit et le Vieil Ermitage, ainsi que le Théâtre. C’est ainsi que se constitua à l’époque de Catherine II, l’ensemble architectural que nous visitons (en partie) aujourd’hui. Le dernier bâtiment de cet ensemble fût initié par Nicolas 1er et s’appelle le Nouvel Ermitage.

Certains bâtiments furent endommagés par un incendie en 1837, et les salles furent restaurées. La seconde guerre mondiale apporta à l’Ermitage de nouvelles épreuves. L’été 1941, avant le blocus de la ville par les allemands, la majeure partie des collections furent évacuées par train vers l’Oural. Cependant une partie des collections resta dans les salles du rez-de-chaussée et le caves de l’Ermitage, où pendant les 900 jours que dura le blocus, malgré le froid, la famine et les bombardements, elle fut gardée par les collaborateurs du musée.

La visite commence par l’escalier d’honneur. On l’appelait encore l’escalier des Ambassadeurs ou l’escalier du Jourdain. La famille impériale l’empruntait tous les ans le jour du baptême du Christ pour assister à la bénédiction des eaux de la Neva. Créé par Bartolomeo Rastrelli, il fut restauré par Vassili Stassov qui lui rendit, après l’incendie de 1837, son aspect baroque.

Impressionnant par l’abondance de son décor – sculptures, peintures, moulures, dorures -, il occupe un espace de 22 m de haut, encore agrandi par la peinture du plafond représentant les dieux de l’Olympe

Les portes du palier supérieur donnent sur l’enfilade de cinq salles destinées aux grandes cérémonies de la Cour

Salle Pierre le Grand, petite salle du trône. Elle fut aménagée en 1833 par Auguste de Montferrand en l’honneur de l’Empereur Pierre 1er, fondateur de l’empire russe. Après l’incendie de 1837, elle fut restaurée d’après d’anciens dessins. L’espace s’organise autour d’une niche semi-circulaire au fond de laquelle se trouve un tableau : Pierre le Grand conduit par la déesse Minerve à de nouveaux exploits

Salle des armoiries, due à Vassili Stassov, symbolisait l’organisation administrative de l’état russe.

Les principaux éléments de son décor sont des écussons avec les armes des gouvernements de la Russie qui décorent les lustres et autrefois ornaient les étendards des chevaliers sculptés dans la salle.

D’une superficie de 1000 m2 elle est l’une des plus vastes du palais.

De chaque côté, une colonnade corinthienne, entièrement dorée, contribue à la beauté de ce lieu destiné aux grandes cérémonies

La galerie militaire de 1812 est la plus célèbre parmi les salles commémoratives. Elle est consacrée à la gloire de l’armée russe. Inaugurée le 25 décembre 1826, jour anniversaire de la libération de la Russie de l’invasion française, ses murs sont décorés de 332 portraits de généraux qui ont pris part à la guerre. Ces portraits ont été peints par un peintre anglais George Dawe.

La Salle Saint-Georges ou la Grande Salle du Trône. Aménagée à l’époque de Catherine II, après l’incendie de 1837, les colonnes furent revêtues de marbre blanc de Carrare provenant d’Italie.

Le trône est surélevé et décoré d’aigles bicéphales.

Le plafond est constitué de feuilles de cuivre et de fer maintenues par un système spécial.

Il est décoré de motifs en cuivre doré qui se répètent dans le dessin du parquet, pour lequel on a utilisé 16 bois précieux différents.

Après le palais d’hiver nous passons dans les salles du Petit Ermitage. C’est à un architecte français Jean-Baptiste Vallin de La Mothe et à un architecte russe Iouri Velten que le Petit Ermitage doit sa conception.

La salle du pavillon

Cette salle luxueuse associe motifs classiques et mauresques, arcades ouvragées, colonnes de marbre, reliefs moulures dorées, galeries à balustrades ajourées lui confèrent un aspect romantique.

Au sol, la reproduction d’une mosaïque découverte en 1780 dans les environs de Rome

Dans cette salle on peut voir également la fameuse horloge Le Paon

Cette horloge est l’œuvre d’un horloger anglais James Coxe. Achetée en 1780 par le Prince Potemkine, l’un des favoris de Catherine II, l’horloge fut rachetée par la même Catherine à la mort du prince.

Elle est dotée de figures mécaniques qui se mettent en mouvement toutes les heures. Malheureusement elle n’est remontée que très rarement et nous devons nous contenter d’un petit film pour la voir en action.

La nativité du Christ en majolique, Vierge à la fleur

Faïence italienne du XV° siècle Léonard de Vinci (1478)

Salle Léonard de Vinci La Vierge à l’Enfant

Léonard de Vinci (1480)

Réception de l’ambassadeur de France à Venise

Le Carnaletto (1740)


Nous faisons une halte au palier supérieur de l’escalier d’honneur du Nouvel Ermitage. Une plaque commémorative nous indique que le tsar Nicolas 1er a été à l’origine de la construction de cette partie du musée.

Nous poursuivons notre visite vers des salles où sont exposées des peintures des maîtres espagnols.

Le déjeuner Portrait de l’actrice Antonia Sarate

Diego Vélasquez (1617) Francisco Goya (1811)

Puis la salle des peintres hollandais avec Rembrandt

Un premier tableau, un portrait de sa femme Saskia. (1634). Il représente la jeune femme de Rembrandt sous les traits de la déesse des plantes et des jardins. Le peintre la revêt d’une splendide robe de fête et lui ceint la tête d’une couronne de fleurs. Pour Rembrandt c’était la meilleure époque de sa vie : riche et célèbre, il était aimé de Saskia. Pour le malheur du peintre, elle mourut très tôt. Après sa mort, il perdit la célébrité et ce qui était plus grave, les commandes.

Plongé dans la misère et le désespoir, Rembrandt crée cependant un autre chef d’œuvre, Danaé. (1636) Ce tableau a connu une histoire dramatique : le 15 juin 1985 il fut aspergé d’acide sulfurique et abimé de deux coups de couteaux. Le travail de restauration dura 12 ans et aujourd’hui il a repris sa place dans l’exposition

Son dernier tableau, le Retour de l’enfant prodigue (1669) semble dresser le bilan de la vie de Rembrandt : seul, pauvre et malade, il ne lui restait qu’une seule joie, celle de créer.

On peut observer sa curieuse paire de mains : une féminine et une masculine. Il y consacra les douze dernières années de sa vie. Cette toile est considérée comme le sommet de son art et le testament spirituel du peintre, incarnant ses idées de la charité et de la miséricorde.

Dans une autre salle, des œuvres françaises.

Céramiques de Bernard Palissy Paysage avec Polyphème

(1550) Nicolas Poussin (1649)

L’hiver (1771) Voltaire La Grande Catherine

Etienne Maurice Falconnet Houdon (1781)

La salle blanche

Le salon doré qui renferme une collection importante de camées et de pierres fines. Elle remonte à Catherine II qui acquit des collections entières de camées et de bijoux en pierres fines.

Le Boudoir

La petite salle à manger blanche. Sur la cheminée une horloge s’est arrêtée à 14h10, heure à laquelle le palais a été attaqué lors de la révolution d’octobre 1917.

Pour terminer, le salon de Malachite, orné de cette pierre venant de l’Oural et dont des petites plaques étaient collées sur du bois ou du cuivre. Les jonctions étaient remplies de poudre de malachite, puis toute la surface était polie.

C’est ici que se termine notre visite de l’Ermitage. Ce musée, riche de 3 millions d’œuvres dont nous avons vu une infime partie. Cependant elle nous a permis de mieux comprendre l’histoire de cette dynastie des Romanov dont chaque membre aura voulu laisser son empreinte dans ces murs, avec quand même une volonté particulière de la Grande Catherine qui œuvra beaucoup pour enrichir les collections au cours de son règne.

Un dernier coup d’œil à l’escalier d’honneur du palais d’hiver et nous quittons les lieux.

Notre journée n’est pas terminée. Après la découverte de Saint-Pétersbourg en car, nous allons découvrir la ville par bateau. Pour rejoindre le lieu d’embarquement, notre car passe par la place des Décembristes ou place du Sénat. En son milieu une statue de bronze, représentant un cavalier dont la monture foule aux pieds un serpent. C’est une œuvre du sculpteur français Etienne Falconnet, sur une commande de Catherine la Grande.

L’édification de ce monument répondait au désir de Catherine II de marquer le lien spirituel avec son illustre prédécesseur, lien dont témoigne l’inscription gravée sur le piédestal en latin d’un côté et en russe de l’autre : « PETRO primo CATHARINA seconda

MDCCLXXXII ». Le tsar ne tient pas de sceptre et il étend son bras protecteur sur son pays.

Le serpent qui se tord sous les sabots du cheval figure sur les armoiries de la Suède que Pierre 1er a chassé de son pays. Le rocher qui sert de socle à la statue fut trouvé dans les environs de la ville. Des centaines d’hommes se relayèrent pendant 9 mois pour tirer cet énorme bloc de 1600 tonnes.

Nous embarquons sur un canal, non loin de la Cathédrale Saint Isaac que nous visiterons plus tard, mais dont nous avons un aperçu, avec sur la place la statue équestre de Nicolas 1er.

Embarquement sur un petit bateau et découverte de bâtiments au fil de l’eau.

Près du pont rouge, un premier magasin qui fleure bon la France avec ses noms bien de chez nous.

Puis à l’angle du canal et de l’avenue Nevski, le Palais Stroganov. Il fut construit en 1753-1754 par l’architecte Bartolomeo Rastrelli pour le comte Stroganov, richissime propriétaire des usines et des salines de l’Oural. Près de lui, le pont vert qui enjambe l’avenue Nevski sur laquelle nous déambulerons plus tard.

Après le canal, le bateau navigue sur la Volga et nous permet d’admirer quelques bâtiments. La Forteresse Pierre et Paul, construite sur l’île aux Lièvres dont nous pouvons admirer le clocher de la cathédrale qui culmine à 122 m. Percée dans la courtine, la porte de la Neva, donne un accès direct au fleuve. Elle est surmontée d’un fronton et d’un portique à colonnes. Cette porte fut surnommée « porte de la mort » : c’est par elle que les condamnés accédaient au débarcadère d’où on les transportait vers leur lieu d’exécution ou d’emprisonnement à vie.

Le pont de la Trinité. Long de 532 m, il fut réalisé lors du rapprochement politique entre la Russie et la France et le président français Félix Faure assista à la pose de la première pierre le 12 août 1897. Construit par la compagnie française Batignolles, la même qui réalisa le pont Alexandre III à Paris. Avec ses 6 arches métalliques, ses lampadaires, il est l’un des plus beaux ponts de la ville.

Après la Neva, à nouveau un canal avec le château Michel

Construit entre 1797 et 1801 pour Paul 1er, fils de la Grande Catherine, ce château est l’un des édifices les plus mystérieux de la ville. Obsédé par la peur d’être assassiné, le tsar le conçut comme une forteresse entourée de douves, truffée de cachettes et de passages secrets. Mais ces précautions furent vaines : le malheureux ne vécut que 40 jours dans son château où il fut

assassiné le 11 mars 1801. Après sa mort, la demeure abandonnée fut rachetée par l’école du génie militaire. C’est maintenant le château des Ingénieurs.

Non loin de là, près du pont des Ingénieurs, on peut apercevoir la minuscule statue du petit oiseau appelé Tchijik-Pyjik, héros d’une chanson populaire, qui, depuis son installation ici, est devenu une star dans la ville.

Les gens aiment lui jeter des pièces pour se porter bonheur. Le jeu consiste à parvenir à mettre la pièce sur le petit socle où repose l’oiseau, mais celui-ci étant étroit, la plupart des pièces tombent à l’eau … !

Nous revenons au point de départ.

Après le diner pris sur le Leonid Krasin , nous allons faire un petit tour de Saint-Pétersbourg by night. La pluie s’est invitée ce soir, mais elle donne un charme supplémentaire à notre visite.

Le théâtre Alexandra, ainsi nommé en l’honneur de l’épouse de Nicolas 1er.

Rebaptisé théâtre Pouchkine à l’époque soviétique, il a récemment retrouvé son nom d’origine. Construit par Carlo Rossi en 1830 dans le style néo classique, l’édifice possède un portique de six colonnes, surmonté du char d’Apollon.

Il abrite la plus ancienne compagnie théâtrale de Russie et on y joue des pièces du répertoire classique.

Eglise du Sauveur sur le Sang Versé Le musée russe sur la place des Arts

Statue de Pouchkine Saint Nicolas des Marins Saint Isaac

Nous terminons notre balade nocturne par l’une des particularités de la ville de Saint-Pétersbourg : la levée des ponts qui enjambent la Neva pour permettre le passage des bateaux. Ces ponts levants ou basculants sont relevés tous les soirs d’avril à novembre, entre 1h et 4h du matin pour permettre le passage des navires dans les deux sens. C’est d’ailleurs une contrainte pour certains habitants qui doivent prévoir leurs déplacements pour ne pas être dans l’obligation d’attendre l’abaissement du pont pour regagner leur domicile. Avec un peu d’humour, notre guide nous raconte que cette contrainte a été l’alibi de certains maris volages pour regagner tardivement leur foyer … !

Le premier, le pont de la Trinité, réplique de notre pont Alexandre III.

Ce qui nous étonne, en plus de la magie de ces ponts illuminés qui libèrent le passage pour les bateaux, c’est le nombre de spectateurs. Nous sommes un jour de semaine, la pluie aurait pu en dissuader plus d’un et les quais de la Neva sont encombrés de spectateurs … !

Le pont Bolsheohtinsky, avec la cathédrale Smolny en arrière plan.

Ainsi se termine notre première journée à Saint-Pétersbourg, avec une idée plus précise de cette ville, riche en histoire et en architecture, bâtie au bord de la Neva.

De Saint Petersbourg à Moscou Par Yvette Prigent

Voyage en Russie

avec l’ARECMO

du 26 mai au 6 juin 2015

Textes et Photos : Yvette Prigent

Le voyage qui nous est proposé commence à Saint-Pétersbourg que nous visiterons pendant trois jours. Puis un bateau nous mènera jusqu’à Moscou, au fil de l’eau, avec des étapes sur des îles ou dans des villes. Une croisière de 1700 kms sur des fleuves, rivières canaux, avec le passage spectaculaire de 17 écluses pour franchir les 162 m de dénivelé entre Saint-Pétersbourg et Moscou. Au terme de la croisière, la visite de Moscou.

Ce 25 mai 2015 au soir, 46 arecmistes prennent le car à Vannes, direction Paris. Le vol pour Saint-Pétersbourg, avec escale à Amsterdam, est prévu à 9h30. La nuit dans le bus sera courte pour certains.

Nous décollons à 9h30, direction Amsterdam et après une courte escale, nous nous envolons pour Saint-Pétersbourg. Nous sommes accueillis par Inna qui sera notre ange gardien pendant notre voyage. Un bus nous conduit jusqu’au bateau ЛЕОНИД КРАСИН (Léonid Krasin) du nom d’un ancien dirigeant bolchevick russe. Ce sera notre moyen de transport et notre hôtel pendant tout le séjour.

A l’arrivée sur le bateau, nous sommes accueillis par le rite du pain et du sel.

L’offrande du pain et du sel est l’une des plus anciennes traditions de l’hospitalité russe.

Encore aujourd’hui on les présente posés sur une serviette brodée, tenue par une jeune fille. Il faut rompre un morceau de pain, le tremper dans le sel et le manger.

Au pied de la passerelle du bateau, nous sacrifions au rituel, au son de l’accordéon d’Alexis qui nous interprète des mélodies russes. Nous sommes tout de suite dans l’ambiance.

Notre bateau a été construit en 1989, en RDA. C’est un navire à 5 ponts, d’une longueur de 129 m et d’une largeur de 17 m. Les cabines, bien que petites, sont équipées d’une salle de bain avec douche et toilettes. La salle à manger est très agréable, avec les tables le long des fenêtres, ce qui permet de profiter du paysage, tout en mangeant.

Elisabeth, qui est la correspondante du voyagiste sur le bateau, nous donne un certain nombre de renseignements sur le déroulement de la croisière et des visites. Après le pot de bienvenue du commandant et le diner, chacun regagne sa cabine. La nuit précédente a été très courte et demain il faut se lever tôt …

Voyage en Inde, par Yvette Prigent

Voyage en Inde

du 13 au 26 mars 2012

Voici la carte de cette partie de l’Inde où nous sommes allés du 13 au 26 mars 2012. Voyage organisé par notre association l’ARECMO pour les retraités de l’enseignement catholique du Morbihan.

Visite de la région de Delhi et du Nord-Ouest du pays : le Rajasthan.

Vaste programme, comme les 2800 kms que nous avons parcourus dans notre bus sur des routes parfois très chaotiques, encombrées de took-took, de rickshaws, d’attelage tirés par des dromadaires, des ânes, des buffles, sans compter sur les vaches sacrées qui réglementent le tout, maitresses des lieux, qu’on ne peut déranger. Seuls quelques coups de klaxons, bruits récurrents dans ce pays, vont leur faire accélérer le pas, les dissuader de traverser la route.

Mardi 13 mars 20012

Lever à 2h du matin. Boucler la valise, attendre les amis Georges et Marie-Thérèse qui viennent nous rejoindre à Lanester, direction Vannes, où le bus nous prendra pour nous mener à Nantes où l’avion nous attend.

A Vannes, le bus est au complet.

Direction l’aéroport de Nantes. La nuit se prolonge pour certains alors que d’autres pensent déjà à ce pays dont nous allons découvrir une petite partie.

A 10h30, avec presque une heure de retard parce qu’à Paris le brouillard gène un peu le trafic, nous décollons de Nantes.

Une heure plus tard, arrivée à Roissy. Notre attente sera de courte durée avant d’embarquer pour Delhi.

Dans le Boeing 747, nous sommes au large. L’avion est loin d’être plein et après le décollage, nous pouvons prendre nos aises. Un repas nous sera servi à bord au départ et un autre pour l’arrivée.

Nous débarquons à Delhi à 24h (heure locale).

Premières photos (interdites parait-il) de l’aéroport avec cette main qui nous souhaite la bienvenue.

Notre guide Roy nous attend avec notre bus, notre chauffeur et le bagagiste qui nous accompagneront pendant tout le voyage. Bienvenue avec un collier de fleurs.

Nous arrivons très tard dans notre hôtel, sans nous soucier de l’endroit où nous sommes.

Dans notre chambre le décor est planté : Lit très large, corbeille de fruits, salle de bain très en rapport avec l’aspect de la chambre.

Un petit coup d’œil à la fenêtre nous montre que le décor extérieur est un peu moins « classe » que l’ambiance de notre chambre.

Mercredi 14 mars 2012

Réveil à 7h. Après le petit déjeuner, première prise de contact avec la rue en attendant notre bus.

Notre hôtel est situé en face d’un « parking » réservé aux « took-took », ces taxis indiens qui sillonnent les rues et font un vacarme incessant avec leurs klaxons… ! Ils ne sont pas les seuls à se signaler en permanence. On nous avait prévenus que le bruit des klaxons était assourdissant, mais à ce point, il faut l’entendre pour le croire… ! Le premier matin je n’ai pas osé photographier ce parking, avec des cochons qui fouillaient dans les ordures mais je garderai longtemps dans ma mémoire cette remarque de Patrick Zéo nous disant : « je n’ai pas gagné au loto, mais j’ai quand même beaucoup de chance de ne pas être né ici… ! »

Notre première visite ce matin à Delhi sera pour la mosquée de Jama Masjid.

En plein cœur du bazar du vieux Delhi, cette immense mosquée (1650 – 1656) est la plus vaste de l’Inde. Erigée sur l’ordre de Shah Jahan, elle demanda 6 années et mobilisa 5 000 ouvriers pour être achevée.

Les musulmans sont 150 millions à l’intérieur de l’Inde. Ils ont régné sur une partie de cette région à l’époque médiévale et moderne.

L’histoire des rapports entre hindous et musulmans remonte à l’arrivée d’un premier islam marchand, pacifique et maritime. Puis avec l’installation en Inde du grand empire moghol a fait que les relations entre les deux communautés ont été complexes, parfois amicales, parfois hostiles. En 1947, la partition entre l’Inde et le Pakistan s’est faite dans le sang.

Pour y entrer, il faut abandonner ses chaussures aux pieds des marches qui permettent d’accéder à la cour autour de laquelle est construite la mosquée. Il faut aussi avoir une tenue décente qui nous oblige, nous femmes, à vêtir une robe pour cacher nos bras… !

La grande Mosquée accueille une grande salle de prière, toute en longueur où viennent prier les musulmans. Ils ont à leur disposition des livres du Coran.

Les musulmans sont 150 millions à l’intérieur de l’Inde. Ils ont régné sur une grande partie de cette région à l’époque médiévale et moderne mais en 1857 la communauté musulmane a été divisée entre l’Inde le Pakistan et le Bangladesh

Au milieu de la grande cour, un bassin réservé aux ablutions.

Des pigeons ont pris possession des lieux et se nourrissent de graines que des fidèles leur ont apportées.

Après la visite de la Mosquée, direction le mémorial de Gandhi. C’est à cet endroit qu’a été incinéré Gandhi.

Né à Porbandar (Gujarat) en 1869 dans une famille aisée de caste marchande, Mohandas Karamchand Gandhi reçut de son père les préceptes puritains et non violents de la secte des jaïns.

Parti à 19 ans faire son droit à Londres, il y découvre la théosophie et des penseurs spiritualistes occidentaux qui le conduisirent à réfléchir sur sa propre tradition.

Il y puisera les deux concepts fondamentaux de son idéologie : la vérité (satya) et la non-violence (ahimsa).

Rentré en Inde avec un diplôme d’avocat en 1893, il accepte une offre d’emploi en Afrique du Sud, où il se heurte aux pratiques discriminatoires qui frappe la communauté indienne immigrée. Il y passera 20 ans à lutter par des voies légales contre l’oppression raciale.

C’est en leader déjà réputé et décidé à servir la cause nationale qu’il rentre en Inde en 1915. Il lance d’abord en 1917-1918, en marge du parti du Congrès, quelques campagnes d’agitation non-violente en milieu paysan et ouvrier qui lui valent aussitôt l’adhésion des masses populaires.

En 1922 il met fin à son mouvement car celui-ci dégénère en violence.

En 1930, alors que la Grande-Bretagne prépare un nouveau statut constitutionnel pour l’Inde, il lance avec le parti du Congrés un mouvement de désobéissance en organisant une « marche du sel » qui défie le monopole gouvernemental de l’extraction du sel.

Sa troisième grande campagne est livrée en 1942, en pleine guerre mondiale pour forcer la Grande-Bretagne à promettre l’indépendance. Il est jeté en prison. Libéré en 1944, Gandhi se donne désormais pour tâche prioritaire de réconcilier Hindous et musulmans car les massacres intercommunautaires se multiplient.

L’indépendance est proclamée en 1947.

En janvier 1948 il est assassiné à Dehli par un fanatique hindou, sur le chemin de son assemblée de prière quotidienne.

Après la visite du mémorial de Gandhi, direction l’India Gate.

Sur la route, une rencontre insolite :

en pleine ville de Delhi, un éléphant et ses trois passagers.

Nous aurons au cours du voyage l’occasion de monter sur le dos de cet animal pour une balade au pied du fort d’Amber

En route vers l’Arc de Triomphe.

Il a été élevé à la mémoire des

100 000 soldats indiens tombés pendant la première guerre mondiale. Leurs noms y sont gravés.

Sous cet arc flottent les drapeaux des trois armées : air, terre, mer.

Sous l’arc, on aperçoit la tombe du soldat inconnu. Ce lieu de mémoire est un but de visite pour les indiens. Près de nous un groupe de femmes, habillées de saris très colorés, se font photographier lors de leur visite.

De cet Arc part une immense avenue longue de 3 km qui conduit à un très grand palais qui fut achevé en 1929 pour servir de résidence au vice-roi des Indes.

Après un repas pris au sous-sol d’un restaurant, direction Mandawa.

Il y a près de 300 km à faire. Nous mettrons 7h … ! La route n’est pas toujours très carrossable.

Pendant le voyage nous traversons un certain nombre de petites villes et de villages. Les étals avec une multitude de fruits et de légumes, des troupeaux de moutons qui sont maitres de la route, des vaches sacrées qui cherchent leur subsistance, des took-tooks, ces taxis prévus pour 6 personnes et qui en comptent souvent plus du double … !

Pour nous faire patienter les derniers kilomètres qui seront les plus pénibles, notre bagagiste nous fait découvrir le rhum indien-coca qui sera notre apéritif du séjour.

Nous arrivons à l’hôtel alors qu’il fait déjà nuit.

Une bonne nuit réparatrice sera la bienvenue. Cette première journée aura été longue.

Jeudi 15 mars 2012

Aujourd’hui nous commençons par la visite de la ville de Mandawa.

Comme presque tous les matins, après le petit déjeuner, vérification des valises. Pendant notre séjour, nos bagages seront déposés tous les soirs dans nos chambres et apportés au car tous les matins.

Depuis 1980, Mandawa est une petite capitale régionale qui a su attirer les touristes en leur faisant visiter ses Haveli. Ces haveli furent bâties pour la plupart au XVIII ou au début de XIXe siècle.

Au gré de notre promenade, nous rencontrons nos premières vaches sacrées. Certaines ont l’habitude, tous les matins, de venir « frapper » aux portes pour que les gens leur donnent à manger. C’est un devoir pour les indiens de les nourrir.

Sur la porte des signes qui font souvenir des aryens qui vinrent des régions montagneuses et se répandirent en Inde du Nord

Ces habitations très souvent en grès, présentent des façades richement ouvragées. On y pénètre par une porte qui très souvent est ornée de la statue de Ganesh.

De part leur agencement interne, elles étaient parfaitement adaptées aux usages sociaux comme aux impératifs familiaux de l’époque et respectaient la séparation de rigueur entre hommes et femmes.

A l’intérieur les pièces se répartissaient généralement autour de deux cours distinctes. La première était la partie d’habitation réservée aux hommes pour y recevoir les hôtes et traiter les affaires.

La deuxième, souvent dérobée aux regards indiscrets, ouvrait sur l’espace réservé aux femmes. Au rez-de-chaussée se trouvaient les pièces réservées à la cuisine et aux réserves d’eau et d’aliments. A l’étage les chambres sommairement meublées et décorées.

Au début les murs se paraient de motifs aux thèmes variés, mêlant les portraits de souverains, les combats d’animaux ou des scènes inspirées de la mythologie hindoue, des scènes de guerre et de chasse.

Puis ensuite vinrent s’ajouter des motifs traduisant d’une part l’impact des techniques nouvelles introduites en Inde au XIX e siècle et d’autre part l’influence manifeste de la présence britannique.

Au cours de notre visite des havelis de Mandawa, rencontre avec une famille de perroquets qui « discutent », perchés sur un arbre alors que des paons se promènent dans la rue. Le paon est un animal sacré, tout comme les vaches qui déambulent dans les rues en quête de nourriture

Après Mandawa, direction Navalgarth.

Aujourd’hui est jour de fête. Les femmes ont revêtu leurs beaux saris et se rendent au temple avec les enfants. Elles ont préparé des offrandes qu’elles partageront.

Après Navalgarth, départ pour Bikaner où nous nous installons au Palace Hôtel pour le déjeuner.

Il faut prendre des forces, parce que cet après-midi, après la visite du Fort de Junagarth à Bikaner, nous avons au programme une promenade à Desnocke et son temple des rats… !

Pour l’anecdote j’aurai discrètement ouvert ma valise y prendre une paire de chaussettes pour aller à la rencontre des rats.

En attendant nous allons visiter le Fort de Bikaner.

Pour entrer dans le fort de Junagarh à Bikaner, une première porte.

Cette porte a une particularité que nous reverrons bien souvent. Sur cette porte des pics très acérés qui sont fixés ’à partir de 2 mètres de hauteur.

Roy nous explique que ces pics sont là pour freiner l’ardeur des éléphants qui autrefois pouvaient charger pour ouvrir la porte

Durand des fêtes, le souverain prenait place sur la plate-forme en marbre blanc. Les courtisans pouvaient l’asperger.

Les femmes assistaient au spectacle derrière les moucharabiés qui surplombent la cour.

Donnant également sur la cour, les appartements du souverain.

Sa chambre à coucher dans la partie surélevée, a vue sur la cour.

Roy a réussi à nous faire visiter une partie du palais qui normalement n’est pas visible pour le public : la chambre d’une princesse. Nous n’avons pas l’autorisation de prendre des photos, mais nous pouvons y voir des murs avec des incrustations de miroirs et de marqueterie.

A la fin de la visite, la salle des audiences publiques élevée en 1937 par un architecte britannique. Sous les arcs impressionnants les murs sont ornés de reliefs évoquant les grandes légendes hindoues.

Cette salle conserve le trône du couronnement des Rathores (la lignée à laquelle appartient la famille royale de Bikaner)

Dans les pièces suivantes on trouve les objets personnels du souverain et en particulier, une cuillère qu’il avait fait réaliser à son usage : dotée d’un fil d’argent qui retenait les poils de la moustache, les empêchant d’être souillés par le potage.

La visite se termine par une collection de palanquins, disposés autour d’un avion de fabrication française offert à Ganga Singh par les britanniques après la première guerre mondiale.

A la sortie du Fort, une surprise nous attend. Un jeune couple, nouvellement marié, vient faire des offrandes.

La famille accompagne les mariés pour une cérémonie devant un temple qui se trouve à l’entrée du fort.

Après quelques photos, nous laisserons ce couple au rite des offrandes

A la sortie du Fort, une vache sacrée sert de rond-point et semble régler la circulation, tout en continuant sa sieste.

Après le Fort, direction Deshnoke.

Dans cette petite ville, un temple dédié aux rats : le temple de Karni Mata.

Pour voir ces petits animaux évoluer en toute liberté à vos pieds, il faut se déchausser. Malgré ma phobie des souris, j’ai joué le jeu, entrant même dans le temple les pieds nus, alors que j’avais une paire de chaussettes dans la poche … !

Dès le seuil du temple, ces petits animaux vous souhaitent la bienvenue. Des fidèles qui viennent y faire leurs dévotions, embrassent l’entrée de la cour.

Karni Mata qui est vénérée dans ce temple naquit au XVe siècle et atteignit le siècle suivant : selon la légende elle aurait vécut 151 ans, entourée de la vénération des siens, les charans, une race de guerriers respectés au Rajasthan.

Un jour un enfant de sa communauté mourut : pour le ressusciter, la sainte femme descendit au royaume de Yama, le premier mort qui régnait sur les enfers. Trop tard, il avait déjà été réincarné en gros rat blanc. Karni Mata décida alors que tous les membres de sa secte seraient réincarnés dans le corps d’un rat.

Depuis les charans défunts peuplent le temple dédié à leur protectrice sous forme de rats.

A l’entrée du temple, certains ont un mouvement de recul et ne pourront pas franchir la porte.

A l’intérieur du temple, l’odeur est très forte. Des centaines de rats grouillent. Ils ne sont pas agressifs, suffisamment nourris par des fidèles qui viennent pour certains d’entre eux leur apporter tous les jours du lait et des céréales

Dans le Saint des Saints, où les photos sont normalement interdites, les fidèles s’allongent et viennent faire leurs offrandes aux rats… !

Je crois que cette visite m’aura guérie de la phobie des souris.

Après cette visite très inhabituelle, retour à notre hôtel de Bikaner.

La chambre est très luxueuse. Nous avons presque une suite, avec un petit salon en plus de notre chambre et son lit monumental.

Le soir nous avons même le droit à un reps en plein air, avec un spectacle de marionnettes et une danseuse.

Un repos réparateur. Demain une longue route nous attend. Nous allons jusqu’à Jaisalmer, cette ville très à l’Ouest de l’Inde, non loin du Pakistan.

Vendredi 16 mars 2012

Après le petit déjeuner, un dernier coup d’œil sur les jardins de l’hôtel et de ses petits pensionnaires venus grappiller quelques miettes

Ce palace de Bikaner sera l’un des plus beaux dans lequel nous aurons séjourné.

Quel luxe si près de la misère des rues … !

En route pour Jaisalmer nous faisons deux étapes.

La première : visite d’une briqueterie.

En pleine campagne des cheminées fument. Des briqueteries artisanales, le plus souvent exploitées par des familles groupées en sorte de coopératives. Au travail, des hommes, des femmes et quelques enfants.

Les briques sont confectionnées à partir d’un mélange de sable, de terre et d’eau. Pour mouler les briques, des enfants et des femmes qui se voilent quand elles nous voient arriver. Les gestes sont mécaniques et très efficaces

Les petits sont là, non demandant des crayons, eux qui ne fréquentent sans doute pas l’école. Ils ont l’air heureux, vivant toute la journée en famille. En campagne les gens semblent plus heureux, mangeant sans doute à leur faim.

Des hommes nous expliquent le fonctionnement des fours, avec ces briques qui cuisent dans la terre.

Près des fours, la chaleur est très intense. Les briques vont cuire sous terre et on peut apercevoir le feu qui couve

Quand les briques sont cuites, on attend que le four refroidisse et on peut récupérer les briques prêtes pour la construction.

Le transport sur le site se fait avec un attelage un peu particulier : un dromadaire tire la charrette.

Cette briqueterie coopérative fait vivre plusieurs familles.

Plus loin nous faisons étape dans un café au milieu de nulle part.

Direction le fort de Pokaran où nous faisons étape pour le repas de midi.

Pokaran a été la capitale d’un petit état princier rajput. Nous déjeunons dans un hôtel qui est une ancienne forteresse.

C’est surement une façon de nettoyer les rues, mais le problème des déchets plastique qui s’accumulent partout reste entier. Nous en verrons tout au long de notre voyage

Après le repas, café à l’extérieur.

Premier écureuil gris qui vient grignoter quelques graines sous nos yeux.

Visite au bazar de la ville et première vache mangeant du carton… ! C’est probablement pour mettre directement leur lait en briques comme nous l’a dit notre ami Gérard.

C’est le premier bazar que nous visitons.

Là se mêlent les échoppes où l’on vend de tout.

Les marchands de fruits et légumes côtoient des marchands de tissus, qui te proposent sur le champ de te fabriquer un vêtement à tes mensurations, des réparateurs de vélos, de motos, des marchands de beignets en tous genres …

Dans ces rues circulent dans un bruit incessant des took-tooks, des motos, quelques rares voitures et des vaches qui déambulent.

Notre chauffeur se repose avant de reprendre la route pour Jaisalmer.

Avant de quitter les lieux, Roy nous fait visiter une partie du fort et nous raconte l’histoire de Ganesh.

Parvati et Shiva ont eu 2 fils. Ganesha aurait été fabriqué par la sueur de Parvati afin qu’il garde sa porte contre les irruptions de Shiva pendant son bain. Comme Ganesh résistait à Shiva, il le décapita, puis cédant au désespoir de la déesse, lui rendit son intégrité avec la tête du premier animal venu, qui fut un éléphant, symbole de sagesse.

On place son effigie à l’entrée des maisons et des temples, où il joue un rôle protecteur de gardien de seuil.

Après la visite du Fort, direction Jaisalmer où nous arrivons en fin de journée, avant le coucher du soleil. Mais en cours de route, un arrêt pour voir un élevage de dromadaires.

Des « bébés » dromadaires se reposent au soleil avec leurs mères. Le plus jeune d’entre eux est né il y a cinq jours et tient déjà sur ses pattes.

Après cette visite attendrissante, direction Jaisalmer.

C’est dans cette cité caravanière que, pendant près de mille ans, les caravanes chargées de soies, d’épices ou d’opium se préparaient à affronter la traversée du désert de Thar. Partagé entre l’Inde et le Pakistan, le désert de Thar couvre une superficie de 200 000 km2. Cette traversée était rendue encore plus terrible par la menace perpétuelle des pillards. Pour protéger les marchands et leurs biens, il fallait de redoutables guerriers : ce furent les Rajputs dont les princes édifièrent la puissante citadelle qui domine le paysage.

La première visite que nous ferons de Jaisalmer sera sur le site des cénotaphes de Bara Bagh.

Du site où se trouvent les cénotaphes, nous pouvons contempler la citadelle de Jaisalmer au soleil couchant. Demain nous visiterons le Fort.

C’est dans cette cité caravanière que, pendant près de 1000 ans, les caravanes chargées de soie, d’épices ou d’opium se préparaient à affronter la traversée du désert du Thar. Une épreuve rendue encore plus terrible par la menace perpétuelle des pillards. Pour protéger les marchands et leurs biens, il ne fallait rien moins que de redoutables guerriers : ce furent les Rajputs dont les princes édifièrent la puissante citadelle qui domine le paysage.

Avant la visite des cénotaphes Roy nous parle de la tradition des cérémonies mortuaires dans son pays.

En Inde il y a quatre castes et chaque caste a un endroit pour la crémation des corps. Selon la tradition hindoue, un corps n’est pas enterré, il doit être brulé. Le site que nous allons visiter est celui de la famille royale de Jaisalmer.

Lorsqu’une personne meurt, son corps doit être brulé

le jour de la mort avant le coucher du soleil et ses cendres doivent dispersées dans le fleuve sacré : le Gange.

Avant d’être incinéré le corps doit être lavé avec l’eau du Gange. Chaque famille a en réserve dans sa maison quelques gouttes provenant du Gange et qui seront versées dans l’eau qui servira à purifier le corps.

Pour l’incinération, c’est le fils aîné qui est chargé d’allumer le bucher. Les femmes sont interdites autour des cénotaphes. Pour alimenter le feu les familles riches utilisent le bois de santal et les plus pauvres le marbousier.

Le corps doit bruler complètement. Les cendres sont ramassées dans un pot et sont répandues dans le Gange si cela est possible ou alors dans une rivière ou un lac sacrés.

On ne peut pas bruler :

  • Les femmes enceintes
  • Les bébés de moins de six mois
  • Les grands prêtres de l’hindouisme qui sont directement jetés dans le Gange.

Lors de la crémation, les hommes se rasent le crane et portent pendant 12 jours un turban noir. Pendant ce temps-là, on ne mange pas dans la famille.

Après ces 12 jours les hommes enlèvent leur turban noir et portent un turban rouge et la vie reprend normalement.

Après la visite des cénotaphes nous attendons le coucher du soleil.

Ce soir, Alain et Yvette auront attendu comme nous que le soleil se couche et donne une couleur rouge à cette terre que nous chanterons tout au long du voyage :

Terre rouge, terre de feu …

Après cette visite, direction l’hôtel. Une chambre encore luxueuse où nous séjournerons deux nuits.

Samedi 17 mars 2012

Aujourd’hui au programme : visite du Fort de Jaisalmer le matin et l’après-midi, balade à dos de dromadaires.

A l’intérieur une première place avec les façades des palais royaux. Des balcons et dômes ouvragés.

Une rampe pour les guerriers, de formidables murailles, d’étroites ruelles encombrées de vaches qui déambulent à leur gré, des havelis aux facades ciselées.

Pour pénétrer dans la citadelle, il faut franchir plusieurs portes

Montée vers les remparts pour avoir un aperçu de la ville basse bâtie aux pieds de la citadelle.

De notre voyage nous retiendrons ces escaliers que nous avons montés et descendus. Les marches un peu hors norme ont mis à mal les articulations de certains.

Dans les ruelles étroites les voitures sont interdites, mais les vaches sont encore maitresses du jeu… !

Elles sont partout, seules ou en troupeau, en vous bousculent pour que vous leur fassiez place.

En descendant de la citadelle, Roy nous fait découvrir ces petites rues, avec ses petits marchands de légumes et fruits.

Nous entrons dans une petite boutique où les objets proposés sont en os de chameau

Dans la rue, alors qu’il nous donne une explication, Roy joue au torero et doit esquiver pour éviter une vache qui, malgré sa présence, continue son chemin en ligne droite.

Au détour des rues nous découvrons de magnifiques façades de maison entièrement sculptées.

Ce sont des haveli

Ces habitations, souvent en grès, présentent des façades richement ouvragées.

Elles furent pour la plupart bâties au XVIIIe ou au début du XIXe siècle avant que leurs propriétaires, souvent de riches négociants, ne soient contraints de quitter leurs régions natales et d’émigrer dans les grandes villes pour s’y reconvertir dans le commerce du textile.

Elles tirent leur beauté de l’agencement harmonieux et du décor foisonnant de leurs balcons et de leurs loggias, couronnés d’auvents et agrémentés de pierre ajourée.

Quelques rues plus loin nous entrons dans une fabrique de Patchwork où l’on nous présente des décorations murales, des housses de couettes, des dessus de lit, des écharpes, des foulards … !

Chacun écoute avec une attention plus ou moins soutenue, les femmes plus intéressées que les hommes.

Les commentaires vont bon train sur la forme, les couleurs, la texture des différents produits proposés. Où pourrais-je mettre cette tenture si je l’achète ? Cette couleur d’écharpe ira-t-elle bien avec mon nouvel ensemble ?

Certains se contentent même de contempler le spectacle d’un air amusé… ! Ce n’est pas eux qui se laisseront prendre par la faconde du marchand… !

Après la visite des ruelles du bazar de Jaisalmer, direction le lac sacré de la ville, avec dans le lointain la vue des cénotaphes que nous avons visités hier soir.

Ce lac artificiel a été creusé en 1369, auquel on accède par une porte monumentale.

Avant d’entrer dans l’aire du lac, Roy s’est arrêté pour acheter du pain de mie. Il nous fait croire que nous allons pique-niquer sur les bords du lac.

En fait il n’en est rien. Il lance le pain de mie avec un succès assuré : des dizaines de poissons-chats remontent à la surface et dévorent le pain jeté.

Au milieu du lac un pavillon a été construit au XIXe siècle par une courtisane

Après cette visite au lac sacré et un déjeuner rapide, direction le désert pour une balade à dos de dromadaires.

Même pas peur sur le dos du dromadaire … !

Annick et Simone, très à l’aise, semblent avoir utilisé ce moyen de transport pendant toute leur jeunesse … !

La caravane essayera de voir le coucher du soleil sur les dunes de sable. Nous sommes un peu trop tôt pour le voir disparaitre. Il faudra attendre.

La nuit tombe, il est temps de rentrer au bercail.

Au terme du parcours, une femme nous attend avec son enfant dans les bras. Elle est là pour nous tendre la main et le petit billet que je lui ai donné l’a fait sourire en signe de remerciement.

Après cette balade, nos deux guides nous invitent à boire un rhum indien-coca sur la terrasse d’un hôtel perdu en plein désert. Le soleil, que nous n’avons pas vu se coucher sur les dunes de sable, ne va pas tarder à disparaitre à l’horizon.

Une occasion de plus de chanter : « Terre rouge, terre de feu, terre rouge sous le ciel bleu

Terre, terre, terre de lumière…  »

Quelle belle occasion aussi d’esquisser quelques pas de danses bretonnes… !

Au retour dans le car, l’ambiance est très gaie … Le rhum-coca y est peut-être pour quelque chose.

Un bon sommeil réparateur. Demain sera un autre jour.

Le soir nous prendrons le repas à l’extérieur

Dimanche 18 mars 2012

Départ de l’hôtel à 8h15, direction Jodhpur.

Notre car a eu quelques problèmes la veille. Il a normalement été réparé la nuit précédente. La réparation aura sans doute été de fortune, parce que notre bus avance péniblement, sensible aux moindres creux et bosses qui jalonnent la route.

Aujourd’hui Jean-Yves et moi avons choisi de nous assoir sur le premier siège, avec vue sur la route

Une photo de l’habitacle de notre chauffeur et de notre bagagiste.

Nous sommes en Inde et souvenir de la Grande Bretagne, la conduite à gauche. L’occasion aussi de voir ces vaches sacrées, ici c’est plutôt un taureau, traverser la route sans se soucier de la circulation.

En cours de route un arrêt pour « les besoins essentiels », comme le disait Jean-René notre guide au Canada.

Nous sommes accueillis par un groom portant turban et moustaches impressionnantes… !

Occasion de prendre un petit café et de visiter ces lieux d’étape où vous êtes accueillis

Un peu plus loin, arrêt sur un petit marché du dimanche avec vente d’épices, de tissus, de containers pour stocker nourriture et autres choses.

Certaines remorques de tracteurs sont décorées comme pour participer à un défilé.

Direction le Fort de Mehrangarh.

Sa construction a commencé en 1459. Il a été bâti sur une colline rocheuse.

On pénètre dans ce fort une porte : Jai Pol ou porte de la victoire qui a été élevée pour commémorer la victoire de Jodhpur sur les armées de Jaipur, qui tentèrent d’enlever la ville en 1808

Encore propriété du maharaja de Jodhpur, cette citadelle aujourd’hui en partie transformée en musée, est constitué d’un ensemble de palais élevés au cours des siècles derrière une vaste enceinte fortifiée.

A l’entrée du fort, des mains sculptées rappellent le sacrifice des veuves qui se jetaient volontairement sur le bûcher funéraire de leur époux défunt. Cette pratique s’appuie sur un mythe brahmanique : Sati, l’épouse de Shiva, s’immolât elle-même sur le bûcher que son père avait allumé en l’honneur de tous les dieux à l’exception de Shiva, un parti qu’il jugeait indigne de sa fille.

Cette pratique fut vivace au Rajasthan. Elle fut interdite en Inde en 1827 par les Britanniques.

Encore aujourd’hui, il se trouve des criminels qui pour faire disparaitre leurs épouses font passer leur crime pour un sati.

La première cour est dominée par les façades du palais dont le grès rouge est presque entièrement à claire-voie.

Après la visite du Fort, descente vers la vieille ville avec son marché aux légumes et aux épices. Dans cette ville, les maisons peintes en bleu

Après les épices, une balade en Rickshaws, vers la place de la Clock Tower. Cette vaste esplanade est le centre du commerce dans la vieille ville. Elle fut aménagée sous le règne de Sadar Singh (1895-1911) qui lui légua son nom. Ce souverain moderniste voulut remplacer les ruelles anciennes par un espace ouvert à l’image des villes occidentales. Pour se mettre encore davantage à l’heure européenne, il y fit installer une cloche monumentale : la Clock Tower.

Ce soir-là, en rentrant à l’hôtel, nous nous sommes retrouvés pour une célébration, animée par notre diacre Gérard.

Après le repas pris dehors, nous avons fêté les anniversaires de trois participants au voyage : Annick Marivin, Josiane Berthe et Patrick Zéo

Lundi 19 mars 2012

Ce matin départ en 4X4 pour aller visiter un village Bishnoï

Avant de quitter l’hôtel un dernier coup d ‘œil sur le lieu de notre repas du soir et sur le balcon où nous avons célébré notre ADAP hier soir.

Sur la route nous nous arrêtons chez un artisan potier qui va nous faire découvrir son savoir faire. Pour faire tourner la grande pierre ronde sur laquelle il façonnera son objet, point besoin d’un tour électrique. Un simple bâton servira à entrainer la rotation de cette roue et la force exercée permettra à la pierre de tourner pendant tout le temps nécessaire la confection du pot qu’il réalise devant nous.

Certains essayeront d’imiter le maître, mais sans gros succès … !

Après ces leçons de poterie, en route dans les 4X4 vers le village des Bishnoïs. En cours de route nous devons encore éviter des troupeaux de moutons, nullement effrayés par nos 4X4

Les Bishnoïs sont encore appelés les écologistes du désert. Ils vivent dans un rayon de 50 km au sud de Jodhpur.

Bien que composés essentiellement de cultivateurs, cette communauté trouve son fondement non pas dans le travail agricole mais dans le respect de 29 règles de vie (bishnoï veut dire vint neuf.

L’habitat bishnoï se caractérise par des maisons en terre protégées par une enceinte élevée dans le même matériau.

Les Bishnoïs mettent en avant la protection de la nature et l’attachement à toute sorte de vie, animale ( il n’est pas rare de voir des antilopes brouter en toute quiétude aux abords d’une maison bishnoï) ou végétale.

Pendant notre visite nous aurons le droit à la cérémonie de l’opium.

Chacun pourra goûter à ce breuvage préparé à partir d’eau et quelques morceaux de feuilles d’opium qui auront été écrasées dans une sorte de mortier.

L’un d’entre eux nous expliquera, démonstration à l’appui’ la manière d’enrouler ce turban de 9 mètres de long de façon à obtenir cette coiffure bariolée qui leur va si bien.

Il n’y a pas qu’à eux d’ailleurs qu’elle va si bien … !

La preuve

Retour en 4X4 pour rejoindre notre car. Au hasard de la route nous rencontrons des groupes de femmes dont le guide nous dira plus tard qu’elles étaient employées pour la réfection de la route dans le cadre d’une obligation gouvernementale de fournir à chaque citoyen 100 jours de travail par an, moyennant une rétribution qui lui permettra de faire vivre sa famille.

Après cette visite, direction le repas de midi.

Nous sommes encore accueillis avec force fleur et point rouge sur le front, dans un décor somptueux. Le repas sera encore à base de poulet, de riz et de légumes.

Après le repas, direction Ranakpur et la visite de son temple dédié à Adinath.

Il a été construit au XVème siècle par Dharna Shah, ministre sous le règne de Rana Kumbha, avec l’aide de l’architecte Dipa Shilpi.

Il est érigé sur une massive plate-forme et entouré d’un haut mur à l’intérieur duquel se trouvent plusieurs sanctuaires.

Pour gravir les marches d’accès, première chose : enlever les chaussures et couvrir les membres dévêtus.

Avant …. Après…

Il faudra aussi, comme pour entrer dans tous les temples, abandonner nos chaussures, au risque de ne trouver que l’emplacement au retour, non pas qu’elles aient pu tenter quelqu’un mais plutôt qu’un jeune chiot un peu farceur ait entrepris de nous les cacher.

Dès l’entrée du temple nous sommes émerveillés par la finesse des sculptures réalisées dans le marbre blanc.

Au centre du temple, la salle principale qui renferme une statue de la déesse Adinath dont les quatre visages font face aux quatre points cardinaux. Nous ne sommes pas autorisés à photographier cette statue.

Dans une des salles, un éléphant monumental.

Le temple est constitué de 29 salles garnies de piliers.

Chacun des extraordinaires 1414 piliers, sculptés de motifs floraux et végétaux est différent.

Au sommet des coupoles, de magnifiques pendentifs, finement sculptés

Direction Udaipur où nous faisons étape ce soir pour deux nuits.

Passage par une région un peu montagneuse et un petit salut aux habitants des lieux : des singes et leurs petits.

Roy a prévu notre passage et pour attirer les singes il leur jette des biscuits. Ces singes semblent habitués du fait et se ruent sur cette nourriture tombée, non du ciel, mais du car … !

Sur la route un arrêt aussi pour observer le système d’irrigation utilisé afin de faire remonter l’eau pour irriguer des terres un peu en hauteur.

Un couple de bœufs tournent inlassablement et entrent dans leur parcours une roue dentée qui permet de faire tourner des godets qui vont en profondeur récupérer l’eau, la ramènent en surface et par écoulement irrigue le terrain de l’autre côté de la route.

Le soir, étape à Udaipur. Nous passons deux nuits dans ce palace.

Nous prenons le dîner dans les jardins de l’hôtel.

Avant d’aller nous coucher, je vois un lézard qui crapahute sur les murs du couloir de l’hôtel. Il parait qu’ils sont inoffensifs et sont utiles pour chasser les moustiques. Je fais davantage confiance à mon produit répulsif acheté en France.

Mardi 20 mars 2012

Aujourd’hui nous visitons la ville d’Udaipur.

Udaipur est une cité relativement récente, même si la vallée où elle s’étend fut le fief du clan rajput des Guhilots au Moyen-âge. Le fondateur de la ville actuelle, Udai Singh (1537-1572) pour échapper à l’assaut des Mohghols trouva refuge dans les collines qui entourent la ville et fut séduit par leur beauté.. Il ajouta encore au charme des lieux en édifiant un barrage qui entraîna la formation de petits lacs où se reflètent aujourd’hui les palais de la ville. Ses 21 successeurs régnèrent jusqu’en 1947, défendant farouchement leur indépendance contre les Moghols puis contre les Marathes. C’est pour échapper à l’emprise de ces derniers que les maharanas, titre des princes d’Udaipur, acceptèrent la tutelle britannique en 1818.

Première visite, celle de City Palace.

Les imposants murs de grès du majestueux City Palace sont témoins de la vie et de l’époque de celui qui fonda la ville. L’énorme édifice couvre 2 hectares d’une colline surplombant le lac Pichola d’un côté et la ville de l’autre.

Après avoir franchi 2 portes, on arrive sur l’esplanade, face à l’entrée du palais où des hommes à cheval montent la garde. Le palais est habité par Arvind Singh, né en 1947, véritable homme d’affaire qui a réussi à faire de sa ville l’une des destinations majeure du Rajasthan.

Pour entrer dans le palais, une porte surmontée d’un décor utilisé lors de mariage. Pour entrer dans le palais le mari devait taper, à l’aide d’un bâton, sur cet ouvrage

A l’entrée, un petit temple dédié à Ganesh, comme il se doit à l’entrée de toute demeure hindoue.

Puis on arrive dans une cour, la cour royale, qui est la partie la plus ancienne de l’ensemble.

Dans cette cour un pavillon du XVIème siècle est consacré à la mémoire de Pratap Singh, le fils d’Udai Singh, le fondateur de la ville

Le palais du jardin qui date de la fin du XVIIème siècle, est la partie la plus haute du complexe. La cour est plantée d’arbres : figuier sauvage, tamarinier, santal.

L’un des pavillons donnant sur la cour renferme une peinture datant de 1835, représentant le jardin à cette époque, avec une perspective très bien représentée.

Sur les murs d’un autre pavillon, une peinture des combats d’éléphants qui se déroulaient dans la cour en contre bas, la photo du dernier combat en 1931 et aujourd’hui le mur, toujours en place

Des vantaux de portes en ivoire ouvrent l’accès aux appartements du dernier souverain régnant, Bhupal Singh II. Invalide comme en témoigne son fauteuil roulant, il s’était fait aménager un ascenseur.

Nous terminons la visite par l’une des cours les plus prestigieuses du palais : la cour des paons.

Dans l’antichambre qui précède cette cour, le monument soleil doré à l’aide d’un kilo d’or, est le symbole de la dynastie des rois d’Udaipur. Il fut réalisé sous le règne de Bhupal Singh II.

Vue de l’étage, la cour est une merveille pour les yeux.

La cour doit son nom aux cinq paons qui datent du début du XIX eme siècle. En verre coloré, ils ornent les murs extérieurs de la cour.

La façade extérieure, également décorée de verres colorés, est un autre témoignage de l’habileté des artisans du royaume.

C’est dans ce cadre que le souverain aimait recevoir ses invités de marque, britanniques notamment.

Dans la mythologie hindoue, le paon serait né d’une aile de Garuda, la monture de Vishnou. Comme lui il mangerait des reptiles, et son insensibilité au venin des serpents, tant redoutés par la population des campagnes, est sans doute la cause de sa popularité en Inde.

Ses plumes multicolores sont utilisées dans les temples hindous pour éventer les statues des dieux. Il est d’ailleurs associé à plusieurs d’entre eux, notamment à Karttik dont il est la monture et à Parvati, qui, selon la légende du temple de Mylapore à Madras, aurait été changée en paon par Shiva pour ne pas avoir écouté ce qu’il disait.

La visite du City Palace offre de nombreux points de vue sur le lac Pichola et ses palais.

Au premier plan se dresse le Jag Niwas (1746), construit en marbre blanc par le maharana Jagat Singh II. C’est aujourd’hui un hôtel 7 étoiles : le lake palace

Plus loin on aperçoit le Jag Mandir (1615-1622), avec sa tour ronde élevée en grès ocre jaune et coiffée d’un dôme. Le prince Khurram, qui deviendra empereur sous le nom de Shah Jahan en 1628 y trouva refuge alors qu’il fuyait la colère de son père Jahangir, contre lequel il s’était révolté.

Fin de la visite du City Palace et embarquement sur l’un des bateaux qui sillonnent le lac Pichola, à la découverte des berges du lac, des monuments qui le bordent, des iles qui y baignent, des ghats où des pèlerins font leurs ablutions et lavent leur linge.

Au milieu du lac le Lake Palace, ou Jag Nivas occupe toute une île et parait flotter sur l’eau. Le prince Jagat Singh II, quand son père lui refusa la permission de recevoir ses amis au Jag Mandir, fit construire cette magnifique retraite estivale en 1746 sur un coup de tête.

C’est un mélange d’architecture rajpoute et moghole qui est converti aujourd’hui en un hôtel de luxe.

Puis direction l’îlot du Jag Mandir, l’autre palais de plaisance sur la rive sud du lac.

Il fut construit par Rana Karan Singh et complété au XVII eme siècle par le maharana Jagat Singh. Les murs sont en marbre blanc translucide. C’est en séjournant dans ces lieux que Shah Jahan y trouva des idées pour la construction du Taj Mahal.

Après cette visite, retour sur la terre ferme pour un déjeuner en ville.

Nous rencontrerons au cours du déjeuner un groupe de la région de Vannes, venu comme nous à la découverte de l’Inde

A la porte du restaurant, la misère des habitants des villes qui se logent tant bien que mal sous des abris de tôles et de chiffons… !

Pour finir la journée, nous visitons le jardin de Sahelion-ki-Bari.

Cet ensemble de jardins et de pavillons fut construit au XVIIIe Siècle par le maharana Sangram Singh pour le plaisir des femmes de son harem.

Elles passaient là les mois précédant la mousson (les plus chaud de l’année), au milieu d’une végétation luxuriante, parmi les fontaines et les jets d’eau. Le premier jardin, le Sawon Bhado est le plus touffu de ces jardins, rafraîchi par une fontaine.

En arrière du palais, le bassin aux lotus est entouré d’éléphants monolithes dont la trompe sert de fontaine.

L’estrade de marbre près du bassin est réservée au souverain

Le dernier jardin, aux espaces plus dégagés servait de scènes aux danseuses et aux musiciens que les femmes du harem regardaient depuis leur balcon

Au centre de ces jardins, le pavillon principal, le palais de la pluie sans nuage.

Dans le kiosque central, la pluie tombe en rideau depuis corniche.

Au sommet un pigeon, qui semble en avoir attiré d’autres, tournait sous l’effet de la pression.

Après cette visite, retour à l’hôtel pour une deuxième nuit à Udaipur.

Mercredi 21 mars 2012

Aujourd’hui, beaucoup de bus pour rejoindre Puskar. Sur la route un premier arrêt pour aller voir un champ d’opium.

La culture de l’opium est autorisée pour des fins médicales. Le gouvernement décide de consacrer des terres à cette culture.

Pour l’entretien des cultures et la surveillance, des personnes sont embauchées par l’état.

Déjeuner le midi en pleine campagne, au milieu de nulle part.

A la fin du repas, un invité surprise vient nous aider à finir les plats : un petit écureuil comme on en a vu beaucoup dans le pays

Notre restaurant, situé en pleine campagne, près d’un champ où des femmes fauchent le blé à la faucille et en font des gerbes.

Le soir nous arrivons dans un hôtel, situé en plein désert.

Les chambres sont encore très luxueuses, chacune décorée suivant un thème. Nous étions dans une chambre aux couleurs de l’Egypte … en plein désert de l’Inde.

Avant le repas, spectacle de danses et cracheur de feu.

Jeudi 22 mars 2012

Quand nous sommes arrivés hier soir il faisait déjà nuit.

Au réveil nous pouvons voir les décors extérieurs de notre hôtel, situé en plein désert. Nous avons dormi près des pyramides en plein désert d’Inde… !

Les chambres de l’hôtel sont réparties dans un grand parc et nos valises sont acheminées par charrette tirée par un dromadaire.

Notre départ est salué par une troupe d’oies.

Sans vergogne et avec beaucoup de voix, elles nous chassent pour protéger leurs petits.

Direction les ghats de Pushkar

Pushkar, qui signifie étang aux lotus, est une petite ville autour d’un lac. Seule cité indienne où l’on honore Brahma, elle est l’un des lieux saints de l’hindouisme. A l’entrée des ghats une forme humaine cachée sous des haillons.

On raconte que le dieu créateur de l’univers voulut accomplir en cet endroit une offrande.. Mais il devait d’abord débarrasser les lieux d’une divinité avide de chair humaine. Il s’empara du lotus où il était assis en sortant du nombril de Vishnou et s’en servit comme d’une arme pour abattre le démon.

Durant la lutte, un pétale de la fleur tomba à terre …. Et se transforma en lac.

C’est ainsi que tout au long de l’année les pèlerins se rendent sur les nombreux ghats pour s’immerger dans l’eau sacrée et se purifier de leurs péchés. Il est interdit de photographier et de marcher sur les rives en étant chaussés.

Un certain nombre d’entre nous ira sur les bords du ghat pour une « prière » à Brahma…

Sur cette photo, dans le lointain sur la partie droite de la photo, on devine une crémation. Nous assisterons de loin à cette cérémonie oùla famille entoure le corps qui brule et qui se jette à l’eau en même temps que l’on disperse les cendres dans l’eau.

Après les ghats, visite dans le bazar de la ville, direction le temple de Brahma. Il faudra encore se déchausser pour y entrer

Pushkar est également connue pour sa célèbre foire aux chameaux.

Pendant les dix jours que durent cette foire, des milliers de bêtes sont regroupées sur une grande étendue sablonneuse au sud de la ville.

La foire est l’occasion de nombreuses festivités : courses de chameaux somptueusement caparaçonnés, spectacles de chants et de danses donnés un peu partout.

Nous verrons quelques beaux spécimens dans la rue

Après le repas, direction le temple d’Ajmer. Au passage, dans la rue, sur le trottoir, un barbier en pleine action.

Nous visitons le Nasiyan temple. Ce temple jaïn de la seconde moitié du XIXe siècle abrite une salle abondamment décorée jusqu’aux plafonds recouverts de mosaïques de verres colorés

A l’étage, dans une salle appelée la cité d’or, on peut voir deux gigantesques maquettes en bois doré. La première est une vision de l’univers selon la cosmologie jaïne. Un disque tournant autour d’un axe et divisé en six parties, représente les différents âges de l’univers.

La seconde maquette montre le palais d’Ayodhya autour duquel le dieu Indra, descendu de ciel, organisa une procession solennelle pour célébrer la naissance d’Adinath. Les batiments sont représentés avec un luxe de détails et on peut y voir des milliers de figurines multicolores : soldats, chevaux, éléphants, danseuses, musiciens, génies célestes installées dans leurs barques volantes.

Après le temple, direction la gare d’Ajmer. Nous allons cet après-midi découvrir ce moyen de transport.

Les abords de la gare ressemblent à tous abords de gare, mais à l’intérieur, allongée parmi les voyageurs qui attendent leurs correspondances, une vache sacrée semble indifférente au brouhaha qui l’entoure.

Le train que nous prenons en première classe est confortable et surprise, notre voyage dure 1h30, et on nous sert un plateau avec 1 litre d’eau fraîche, un thé, des biscuits, des chips, quelques bonbons .. Le grand luxe… !

Descente du train à Jaïpur.

La réputation de Jaïpur en matière de pierres précieuses a fait se multiplier les ateliers de taille et de fabrication de bijoux. C’est le principal centre de taille et de polissage de diamants venus d’Afrique du Sud, du Brésil ou de Russie.

Cette industrie est fondée sur le travail de modestes artisans qui du fond de leur atelier, taillent pour des négociants les diamants, les émeraudes, les rubis et autres pierres précieuses moyennant un revenu d’une centaine de roupie par jour.

A l’entrée de l’atelier que nous visiterons, une maquette du temple des vents que nous verrons demain

Après le cours de gemmologie pour la reconnaissance des pierres et l’explication sur leur taille, visite du magasin.

Certains se laisseront tenter.

Après discussion pour marchander un prix, il faut quand même passer à la caisse … !

Après cette visite, direction notre hôtel.

Encore une chambre luxueuse, On prend très vite le goût des belles choses… !

Vendredi 23 mars 2012

Aujourd’hui nous allons ce matin visiter le fort d’Amber avec une étape pour une promenade à dos d’éléphant. Une grande première pour nous … !

On a comparé sa forme inhabituelle à la couronne du dieu Krishna à qui ce monument aurait été dédié.

Les trois étages supérieurs de cet étrange édifice n’ont que la profondeur d’une pièce tandis que la partie inférieure a des pièces et des cours interconnectées.

En route vers les éléphants, passage devant le palais des vents. Il a été réalisé en 1799.

C’est l’un des monuments les plus célèbres de Jaïpur. Cette bizarre structure pyramidale, dont les cinq étages épousent une ligne légèrement incurvée, fut construite par le maharana Pratap Singh en 1799.

La façade compte 953 fenêtres à treillis de pierre, claires-voies et balcons qui donnent une apparence de légèreté à cette structure. Cette composition superposée était spécialement destinée à servir de plate-forme aux dames de la famille royale qui vivaient retirées du monde, pour leur permettre de regarder le spectacle de la rue en dessous

Aux pieds du Fort d’Amber, nos pachydermes nous attendent. Chaque éléphant est guidé par un cornac. L’un et l’autre ont revêtu leur tenue d’apparat.

Nous devons attendre notre tour avant de monter sur leur dos. Avant d’arriver à l’endroit, je me posais la question de savoir comment monter sur le dos, à trois mètres de haut.

Tout est prévu pour nous faciliter la tâche.

Après la balade à dos d’éléphants, visite en 4X4 jusqu’au fort d’Amber.

Près avoir grimpé dans notre 4X4 un chemin assez raide qui longe en partie les remparts, on pénètre dans le fort historique d’Amber.

Au pied du palais, près d’un vaste lac artificiel, s’étend un splendide jardin de type moghol.

Pour pénétrer dans l’esplanade du palais il faut franchir la porte du soleil ou Suraj Pol.

Ganesh Pol, porte monumentale donne accès à la partie privée du palais. La porte est surmontée d’un pavillon et de deux kiosques. Au centre de la façade, des peintures du XVIIIe montrent le dieu Ganesha

Après avoir franchi cette porte on arrive dans un jardin sur lequel donne le Diwan-i-Khas, hall des audiences privées

Après la visite du fort, retour à Jaïpur.

Au passage un arrêt devant le palais des eaux.

Au milieu d’un lac, le Jal Mahal, conçu au XVIIIe siècle dans le style indo musulman.

Ce palais ne se visite pas.

Avant le repas nous allons visiter un atelier de fabrication de tapis.

A midi, repas dans un restaurant de Jaïpur.

A la fin du repas une certaine effervescence entre le personnel et notre guide Roy nous fait pressentir quelque chose d’inhabituel. Des allées et venues entre la salle de restaurant, les cuisines et Roy qui a son air des mauvais jours… !

Il nous dira plus tard que ce midi il a « perdu » dans ce restaurant l’équivalent de deux mois de son salaire. L’argent a dû tomber de sa poche et il ne le retrouve pas…. !

Nous quittons quand même le restaurant, direction l’Observatoire Jantar Mantar de Jaïpur.

La maharaja Jai Singh II qui avait entrepris de réviser le calendrier hindou, fit bâtir cet observatoire astronomique dans les années 1728-1733. Il est composé d’instruments colossaux élevés pour la plupart en appareils maçonnés, recouverts de stuc. Leur usage reste mystérieux pour les profanes, mais ils dessinent d’étranges formes géométriques que l’on croirait réalisées par des sculpteurs contemporains.

Puis visite du City Palace de Jaïpur.

Jaïpur fut la réalisation du rêve d’un visionnaire, le Raja Jai Singh II. Il n’était encore qu’un jeune prince de 11 ans lorsqu’il fut mandé à la cour de Delhi à cause de son hostilité envers les Moghols, mais il ne montra aucune frayeur. L’autoritaire empereur Aurangzeb attrapa ses bras et lui dit : « A quoi te servent tes bras maintenant ? » Il répondit imperturbable, « Quand le futur mari prend les mains de sa fiancée dans les siennes pendant la cérémonie du mariage, il fait serment de prendre soin d’elle toute sa vie. Avec les longs bras de Sa Majesté pour me protéger, de quels autres bras ai-je besoin ? » Impressionné par son astuce et sa spontanéité, le monarque vieillissant lui conféra le titre de Sawai et son soutien à vie. Jai Singh s’avéra digne du titre que ses successeurs portèrent également avec une grande fierté.

Après la mort d’Aurangzeb, Jai Singh II dut faire face à de nombreuses difficultés mais il sut les surmonter avec courage et fermeté.

Amber ne convenant pas à ses plans, il décida de bâtir une nouvelle ville qui allait porter son nom et le rendrait célèbre. La première pierre de la ville de Jaïpur – qui veut dire aussi « ville de la victoire » – fut posée le 25 novembre 1727.

Dans l’enceinte du city palace, deux énormes jarres en argent sont exposées dans des vitrines.

Elles ont servi à transporter la réserve d’eau du Gange du raja Madho Singh II lors de son voyage en Angleterre

A la sortie du city palace, un charmeur de serpent faisait sortir l’animal de sa caisse en lui jouant un air mélancolique.

Après la visite, balade dans la ville en rickshaws, ces pousse-pousse indien.

Et c’est ainsi que nous nous retrouvons dans la cohue de la circulation d’une fin de journée, parmi tous les moyens de transport

Notre conducteur, qui pesait à peine 60 kgs, a eu beaucoup de mérite à nous conduire à bon port et a bien mérité le pourboire que nous avons donné.

Le soir, avant le repas, nos deux guides nous offrirons l’apéritif, près des cars. Nous aurons encore le droit de boire notre rhum indien-coca. On commence à s’y habituer… !

Ce soir-là, nous laisserons la terre rouge de côté et nous chanterons le Bro goz mazadou, en pensant à notre Bretagne si lointaine mais que nous allons retrouver dans quelques jours

Samedi 24 mars 2012

Aujourd’hui nous quittons Jaïpur pour rejoindre Agra, but ultime de notre voyage avec son fameux Taj Mahal que nous visiterons demain.

Au moment de notre départ de l’hôtel, le « groom » local se laisse photographier avec plaisir

Sur la route d’Agra nous faisons étape à Fatehpur Sikri, la ville fantôme.

En arrivant aux alentours de Fatehpur, on aperçoit sur une éminence rocheuse un ensemble de monuments dominés par la grande Mosquée.

La cité fut fondée en 1569 par Akbar qui y fit construire des palais magnifiques, des cours splendides et un puissant mur d’enceinte.

Malheureusement, cette nouvelle capitale qui atteignit rapidement le zénith de sa gloire, fut désertée une cinquantaine d’années plus tard, sans doute à cause d’un problème d’eau.

Pour y accéder, on laisse le bus au parking et on empreinte une navette qui nous conduit au pied de l’entrée.

Cette ville est un hommage au saint soufi qui, selon la tradition, donna un héritier à Akbar, assurant la continuité d’un empire alors en pleine expansion. Le derviche soufi Sheikh Salim vivait à Sikri depuis son enfance. Parvenu à l’âge adulte il fit de nombreux pèlerinages à la Mecque. Akbar le consulta et en le bénissant Sheikh Salim prédit la naissance de trois fils.

Le premier naquit un an plus tard et devait régner par la suite.

Au centre de la structure, une vaste cour autour de laquelle différents temples et lieu de séjour pour les souverains d’autrefois.

Au centre un bassin que des hommes nettoient en filtrant l’eau à l’aide d’un voile qui retient prisonniers les insectes qui se sont noyés.

Au centre du bassin, une plateforme à laquelle on accède par 4 passerelles. C’est là que le grand Moghol venait parfois s’installer pour goûter la fraîcheur de la pièce d’eau.

Dans un coin de la cour, un pavillon à la symétrie parfaite qui à l’intérieur présente une disposition très particulière : un pilier central qui supporte un extraordinaire chapiteau

Tout autour de la pièce, un balcon circulaire accessible par quatre passerelles à balustrade de pierre ajourée. La tradition fait de cette salle celle des audiences privées, mais il s’agissait probablement d’un pavillon de garde du trésor : du haut du balcon il était aisé de surveiller l’entrée des lingots d’or et des joyaux qui étaient déposés à proximité.

A la sortie des tailleurs de pierres travaillent en plein soleil. Ils participent aux travaux de restauration des bâtiments.

En cours de route, un arrêt pour les besoins essentiels, occasion de se dégourdir les jambes et de jouer à la balançoire.

Après le repas de midi, direction Agra et son fort rouge.

Agra fut une très belle ville à l’époque moghole. Pendant la colonisation britannique, la cité fut partiellement convertie en cantonnement militaire puis, après l’indépendance, elle s’agrandit et se transforma sans chercher à préserver son cachet ancien. C’est donc essentiellement pour voir le Taj Mahal que les touristes indiens et étrangers s’y pressent toute l’année.

Nous commençons la visite de la ville par celle du fort d’Agra.

En arrivant près de la ville d’Agra, nous voyons dans le lointain le fort entouré d’une enceinte de grès rouge qui défendait la citadelle impériale.

Nous pénétrons dans le fort par l’Amar Singh Gate qui s’ouvre entre deux énormes tours octogonales

Du fort d’Agra nous apercevons le Taj Mahal qui sera le but de notre visite de demain matin

Après la visite du fort d’Agra, nos deux guides nous ont conduits vers une église catholique où nous avons pu assister à la messe du soir.

L’office est en anglais et dans l’assistance sont présentes des sœurs de la congrégation de Mère Theresa, avec leurs vêtements blancs bordés d’un fin liseré bleu.

A l’issue de la célébration un petit groupe rencontrera le frère Eugène, responsable de la paroisse. Yvette et Alain qui maitrisent parfaitement l’anglais font les interprètes.

En fin de journée, direction l’hôtel où nous assisterons à une séance de magie après le diner.

Pour notre dernière nuit dans un hôtel en Inde, nous aurons encore une chambre somptueuse.

Dimanche 25 mars 2012.

Nous allons ce matin visiter le monument le plus connu de l’Inde : le Taj Mahal.

Pour cette visite, on vient nous chercher à l’hôtel pour parcourir les quelques centaines de mètres qui nous sépare du site.

Après les balades à dos d’éléphants, de dromadaires, les circuits en took-took et en rickshaws, nous expérimentons la calèche qui n’est pas le moins confortable des moyens de transport, d’autant plus qu’à cette l’heure matinale, les rues sont calmes

Le Taj Mahal est l’un des monuments les plus photogéniques au monde. Il est situé sur la rive de la rivière Yamuna. Il a été édifié en marbre blanc à la mémoire de l’impératrice de l’Inde, Arjuman Bano Begum. Dès sa plus jeune enfance son père la fit éduquer d’une manière royale et elle était encore très jeune lorsque le prince Khurram tomba amoureux

d’elle. C’est en donnant naissance à son 14ème enfant qu’elle tomba gravement malade. On dit qu’au moment de sa mort, elle confia son dernier vœu à l’Empereur : lui construire un tombeau incomparable en témoignage de leur amour. C’est sans doute l’amour exceptionnel que l’Empereur vouait à sa jeune épouse qui a inspiré ce chef-d’œuvre.

Les travaux débutèrent en 1632 et s’achevèrent en 1648 en ce qui concerne le bâtiment principal. Il fallut des années supplémentaires pour ériger les bâtiments adjacents et organiser le jardin. Il fallut au total 22 années pour réaliser l’ensemble du Taj Mahal et

20 000 ouvriers pour le construire. On dit que les 22 petits dômes surmontant le portail d’entrée indiquent que la construction a duré 22 ans.

Pour entrer sur le site du Taj Mahal, il faut montrer « patte blanche ». Nous passons sous des portiques, les hommes d’un côté, les femmes de l’autre, comme au moment d’embarquer dans un avion.

Après le passage sans problème, arrivée le portail d’entrée.

Ce monumental portail de grès rouge incrusté d’arabesques et d’inscriptions coraniques en marbre blanc, commença en 1648. Il donne accès aux jardins qui entourent le célèbre mausolée.

Dans un commentaire que j’ai pu lire sur le bâtiment, c’est en passant sous l’arcade de ce portail que l’on découvre la plus belle perspective de Taj Mahal. Pour cette belle perspective, il faut dépasser le portail … !

Sitôt le portail d’entrée franchi, la magie opère … !

Nous sommes arrivés très tôt ce matin mais il y a déjà beaucoup de monde.

Le mausolée s’élève à l’extrémité d’une double allée bordée d’arbres, traversée en son milieu par un long canal

Chacune des façades s’ouvre sur une arcade.

La partie centrale du mausolée est coiffée d’un dôme recouvert d’un lotus inversé.

La coupole est flanquée de 4 chhattri décoratifs (kiosques à piliers)

Aux quatre coins, quatre minarets légèrement inclinés vers l’extérieur pour éviter qu’ils ne s’écroulent sur le mausolée en cas de tremblement de terre.

Sur les murs extérieurs du mausolée et au dessus des portes d’entrée, on peut admirer des arabesques florales, des calligraphies du coran et des incrustations en lapis-lazuli, jade et rubis.

Le mausolée est dressé sur une haute terrasse revêtue de marbre. Pour y accéder, il faut, soit enlever ses chaussures, comme dans tous les temples en Inde, soit les recouvrir de chaussons en papier qui sont fournis avec le ticket d’entrée.

Après cette visite du Taj Mahal, direction Delhi où se termine notre visite.

En arrivant à Dehli, visite du mausolée de Hymayun. Il fut le second des empereurs moghols. Mort en n1556, il fut le premier a être inhumé en Inde. (La dépouille de son père Babur fut ramenée à Kaboul). Sa veuve aidée d’architectes persans, fit ériger un monument à nul autre pareil : pour la première fois l’édifice reposait sur un socle et s’entourait d’un jardin qui participait du même projet d’ensemble.

Le mausolée se dresse au centre d’une vaste plate-forme dont la base est percée de chambres abritant les tombes des membres de la famille impériale. Un dôme de marbre blanc coiffe la chambre centrale où se trouve le cénotaphe de l’empereur.

Pendant des siècles, le jardin moghol s’étendant autour du mausolée est resté à l’abandon : la terre s’accumulait dans les canalisations, les allées disparaissaient sous les herbes folles. Entre 2000 et 2003, les 3 km de canalisations souterraines alimentant fontaines et bassins ont été remises en état. Des milliers d’arbres et de fleurs ont été replantés : manguiers, lilas des Indes, citronniers et orangers, grenadiers, hibiscus.

Direction le minaret Qutb Minar.

Les premiers envahisseurs musulmans de l’Inde n’eurent pas le temps d’emmener des architectes avec eux lorsqu’ils déferlèrent des hauts plateaux d’Afghanistan. Aussi, après avoir décidé de faire souche dans cette Inde aux fabuleuses richesses, firent-ils appel à des maîtres hindous pour construire leurs mosquées et leurs tombeaux.

Tandis qu’ils traversent en vainqueurs les plaines de la vallée du Gange, les musulmans ne sont guère respectueux des monuments qu’ils rencontrent. Sitôt conquise l’ancienne capitale du dernier roi hindou – la future Dehli- à la fin du XIIe Siècle, les vainqueurs ont pour première préoccupation de détruire les temples des infidèles. Des éléphants tirant de lourdes chaînes se chargent de la besogne. Dans ces gigantesques amas de ruines, les conquérants musulmans puisent les matériaux pour construire leurs premiers édifices, des mosquées, dont la présence signifie que désormais l’Inde appartient à la terre de l’Islam.

Cette tour porte le nom du général qui en ordonna la construction en 1199. Par sa conception elle doit tout à l’architecture musulmane mais ce sont des mains hindoues qui l’ont construite

En effet, faute d’artisans musulmans, ce sont des mains hindoues qui vont relever les blocs des anciens temples pour construire les lieux de prières de leurs nouveaux maîtres.

La construction du premier niveau commença en 1199 et le cinquième et dernier étage fut achevé en 1368.

Cette tour, encore appelée « tour de la victoire » culmine à 72,5 mètres.

Le diamètre à la base est de 14,3 mètres et de 2,7 mètres au sommet.

On peut y monter en gravissant 379 marches.

Chaque étage est délimité par un balcon supporté par des encorbellements.

Sur chacun des trois premiers étages, bâtis en grès rouge et cannelés, sont reproduites des sourates du Coran.

Les deux derniers étages sont en marbre blanc avec des anneaux de grès rouge.

Pour se conformer aux règles de l’Islam, qui interdisent toute représentation figurée dans ces lieux, ce sont des hindous qui vont systématiquement marteler ou dissimuler sous une épaisse couche de plâtre. Un travail parfois inachevé comme on peut le voir dans la mosquée du Qutb Minar, où apparaissent encore par endroits les anciennes images.

C’est cette mosquée, édifiée à l’emplacement d’un temple hindou qui servira de modèle aux premiers oratoires musulmans de l’Inde.

Après cette visite, passage dans une grande surface pour les achats de dernière minute et direction le restaurant où nous prendrons notre dernier repas indien avant de nous envoler pour la France.

Nous profitons de ce dernier moment de détente pour remercier les chauffeurs, les bagagistes et les guides des deux cars qui nous ont fait partager pendant ces 14 jours leur amour de leur pays.

Sortie culturelle en Bourgogne

                                      Sortie culturelle en Bourgogne

                                                                          Du 1er au 4 décembre 2023

             Il fait encore bien sombre en ce matin du 1er décembre lorsque nos amis Arecmistes, amateurs de culture et d’histoire prennent la route en direction de la Bourgogne.

A mi-parcours, un arrêt  à  Melun est  programmé pour une visite du château de Vaux-le-Vicomte.

    Le château de Vaux-le-Vicomte est l’œuvre de Nicolas Fouquet, surintendant des Finances de Louis XIV. Pour sa construction qui a duré 5 ans (1656-1661), il fit  appel aux meilleurs artistes de l’époque : Louis Le Vau, architecte, Charles Le Brun, peintre et André Le Nôtre, jardinier.

    Après la visite détaillée  des extérieurs, nous découvrons les différentes salles du château richement ornées avec, pour  plusieurs, des plafonds peints à l’italienne, un Grand Salon circulaire surmonté d’une coupole, nouveauté de l’époque. Les décorations de Noël mises en place pour l’occasion  y ajoutent une atmosphère féérique surprenante.

    Vaux-le Vicomte est qualifié de « Petit Versailles »  mais il serait plus judicieux de dire que « Versailles est un grand Vaux-le-Vicomte » car c’est bien ici qu’est née la culture des arts : peinture, musique, théâtre…. De nombreux artistes ont fréquentés les lieux : Molière, La Fontaine, Lully…et beaucoup d’autres encore. François Vatel y a conçu de somptueux buffets et développé l’art de recevoir.

    L’Histoire raconte que le 17 août 1661, Fouquet offrit en son château une réception somptueuse mêlant promenade dans les jardins à la Française, souper, comédie, feux d’artifice…. Le roi Louis XIV en prit ombrage et blessé dans son orgueil décide d’évincer Nicolas Fouquet. Trois semaines plus tard, le 5 septembre 1661, (jour de l’anniversaire du roi), D’Artagnan arrête Fouquet à Nantes sur ordre du roi. Après jugement, il sera envoyé à la prison de Pignerol dans le Piémont italien où il meurt en 1680.

     Aujourd’hui, le château est la propriété de la famille De Vogüé.

Enchantés par cette découverte, nous prenons la direction de Dijon.

Samedi 2 Décembre

    La visite  commence dans  le quartier médiéval. De magnifiques maisons à colombage bordent les ruelles, l’une d’elles  nous précise notre guide, a servi de décor au film Cyrano de Bergerac .Elle attire notre attention sur un contrefort de l’Eglise Notre-Dame, une chouette, emblème de la ville est gravée sur une pierre. A la veille des examens, les étudiants dijonnais ne manquent pas de venir la caresser en évitant de regarder la salamandre toute proche qui elle, porte malheur.

    Plus loin, on aperçoit l’Hôtel De Vogüé  à la toiture richement décorée de tuiles vernissées. Construit par Etienne Bouhier, conseiller au Parlement de Bourgogne, l’Hôtel est édifié en pierre de Dijon rose et jaune. Dans la cour intérieure, on peut admirer des sculptures Renaissance.

   Notre guide nous entraîne en direction de  l’église Notre-Dame ornée de 50 chimères représentant les vices et les vertus des Dijonnais. De la rue Musette, toute proche, on aperçoit dans le beffroi, le jacquemart à 4 personnages  qui rythment les journées des citadins. Au détour d’une rue, nous découvrons les Halles centrales construites en 1875 à l’emplacement du couvent des Jacobins sur des plans proposés par Gustave Eiffel mais réalisées finalement par l’architecte Louis-Clément Weinberger. Elles sont inscrites aux monuments historiques depuis 1975.On raconte que Gustave Eiffel, enfant du pays, fut emprisonné à Dijon pour corruption. Très vite blanchi, il quitta définitivement la région.

  Rue des Forges se dresse l’hôtel particulier de Simone Sauvegrain, nourrice de Charles Le Téméraire duc de Bourgogne .

     Dans le jardin du palais des  Ducs de Bourgogne, place de La Libération, se dresse la statue de Philippe Le Bon reconnaissable à sa coiffure flamande, son écharpe, sa robe noire et au collier de la Toison d’Or, ordre créé pour défendre la foi chrétienne et la chevalerie. Ce somptueux palais à la façade flamboyante fut entièrement reconstruit par Philippe Le Bon à partir de 1365 à l’emplacement du vieux château ducal au cœur de Dijon.

     Le musée des Beaux Arts  occupe une aile du palais .Il met à l’honneur dans son entrée des personnages célèbres de la région. : Bossuet, Vauban, Crébillon, Monge, Prud’hon.

     A l’intérieur, nous découvrons la Nativité, tableau du peintre flamand Robert Campin d’après les Évangiles apocryphes. Nous poursuivons notre visite en admirant les triptyques en bois de tilleul sculpté représentant la vie du Christ. La dernière salle contient les gisants monumentaux de marbre et d’albâtre de Philippe Le Bon et de son épouse.

Dimanche 3 décembre

    Le soleil a daigné faire son apparition mais la température est encore bien fraîche quand nous arrivons aux Hospices de Beaune. Les magnifiques toitures de tuiles vernissées rouges et jaunes, brunes et vertes resplendissent dans la lumière du jour. Nous pénétrons dans l’Hôtel-Dieu pour écouter avec grand intérêt les explications de notre guide. Construits à partir de 1443 par Nicolas Rolin, chancelier des Ducs de Bourgogne et son épouse Guigone de Salins, ils furent destinés à accueillir les «  pôvres  » et les miséreux durant la Guerre de 100 ans pour restaurer « les corps et les âmes ».

    Nous poursuivons notre visite en traversant la Salle Saint-Hugues réservée aux hommes et  la salle Saint-Nicolas,  salle des remèdes concoctés par les moines.

Savez-vous d’où vient l’expression « casser sa pipe  »?

     A l’ époque où  les amputations se faisaient sans anesthésie, les chirurgiens plaçaient une pipe en porcelaine dans la bouche de leur patient. Malheureusement, beaucoup mouraient durant l’intervention et laissaient tomber la pipe qui se cassait, d’où l’expression « casser sa pipe ».

Et « se faire dorer la pilule ? »

Lors de la fabrication des pilules, les plus riches de l’époque pouvaient s’offrir l’enveloppe de celles-ci recouvertes d’une feuille d’or.

    Dans la salle Saint-Louis, notre œil est attiré par le polyptique du Jugement dernier en 15 panneaux, œuvre du peintre flamand Rogier Van Der Weyden (1443-1452) commandé par Nicolas Rolin. A l’origine, il était exposé au-dessus de l’autel dans la salle des malades pour que ceux-ci  puissent le voir pendant les offices.

    Les Hospices de Beaune, classés aux monuments historiques depuis 1862 sont devenus un musée d’histoire de la médecine en 1971.

    La journée se poursuit par la visite du Clos de Vougeot fondé par les moines de l’abbaye de Cîteaux vers 1110.

     Dotés de bâtiments viticoles et ceint d’un mur de d’environ 3 km, le domaine devient château de Clos de Vougeot en 1551.Durant la seconde guerre mondiale, une épidémie de phylloxera détruit tout le vignoble .Ce n’est qu’en 1949 que la vigne est replantée. Le domaine devient la propriété des Chevaliers du Tastevin en 1944.Le cellier pouvant contenir 2500 fûts sert de salle de réception pour la confrérie à l’occasion de leurs chapitres qui a lieu 16 à 18 fois l’an.

Leur devise : « Jamais en vain, toujours en vin ! »

    Nous nous arrêtons ensuite dans la «  cuverie » où autrefois les raisins étaient égrappés  et écrasés pour obtenir un jus qui fermentait dans les cuves. Nous découvrons ensuite le puits, la cuisine Renaissance sans oublier l’œnothèque.

Une dégustation d’un grand cru nous aurait été agréable mais malheureusement les tarifs appliqués ne nous l’ont pas permis !

Lundi 4 décembre

    Lever matinal pour cette ultime étape qui nous conduit à Colombey-les-deux églises où nous attend une visite guidée de La Boisserie.

    Un grand parc arboré entoure la propriété acquise en 1934 par le Général De Gaule .Situé entre Paris et Strasbourg, c’est le lieu que le général avait choisi pour vivre au calme avec sa famille.

    Nous découvrons au rez-de-chaussée de cette belle demeure, la salle à manger où le général prenait ses repas en famille, le salon peu fréquenté car il avait servi de chambre funéraire au décès d’Anne sa seconde fille, la bibliothèque qui était un lieu de vie. Le général détestait le téléphone aussi l’avait-il relégué sous l’escalier. De nombreux cadeaux personnels et portraits de chefs d’État étrangers y sont exposés .Notre guide nous précise au passage, que seul  le chancelier Adenauer eut le privilège d’être invité à la Boisserie afin de discuter du rapprochement de la France et de l’Allemagne. Attenant à la bibliothèque se trouve le bureau avec de très belles vues sur le parc, seul le chat nous dit-on, pouvait y pénétrer sans s’annoncer ! Des photos de famille, les lunettes du général, un stylo posé sur la table donnent à ce lieu un caractère intime où l’on  peut aisément se représenter la  haute stature  du  général.

      Charles De Gaule est décédé dans sa propriété le 9 novembre 1970 d’une rupture d’anévrisme. Il est inhumé dans le petit cimetière de Colombey-les-deux églises, très simplement selon son souhait. Yvonne, son épouse l’y a rejoint en 1979.

     Dans l’église paroissiale du village, Notre-Dame de l’Assomption, on peut encore voir la plaquette indiquant la place que le Général De Gaule occupait lorsqu’il assistait à la messe.

          Après un déjeuner fort apprécié au restaurant du village et des souvenirs de beaux moments partagés plein la tête, nous prenons la route du retour sous la houlette de Philippe notre excellent et sympathique chauffeur.