Norvège, par Marie-Jo Le Goff

  VOYAGE  en NORVEGE du 14 au 22 juin 2024

En cette fin de printemps, 36 Arecmistes, nostalgiques des sorties scolaires d’antan et en quête de dépaysement total ont opté pour une échappée belle au pays des Vikings et des Trolls … Top départ  pour le Grand Tour des Fjords de Norvège, joyau de la nature !

Vendredi 14 : voyage en car vers l’aéroport ROISSY CdG et embarquement sur un vol Air France pour OSLO-Gardermoen où nous sommes accueillis par Ludivine, guide française, qui nous accompagnera tout au long du séjour et nous fera découvrir les plus beaux sites de la Norvège. Arrivée tardive à l’hôtel, mais première nuit scandinave reposante : ici, chacun sa couette, on ne la partage pas !

Samedi 15 : Départ de l’hôtel où Daniel, Norvégien des Iles LOFOTEN, nous attend sur le parking près d’un car flambant neuf.  Chauffeur expérimenté, il nous promènera sur les  routes  tortueuses du pays et fera défiler les kilomètres. Première destination : OSLO, ville entourée de collines et située au fond d’un fjord qui s’étend sur plus de 100 kilomètres et est parsemé d’îles intérieures. OSLO compte 700 000 habitants et c’est l’une des villes les plus étalées du monde. Le nombre de voitures électriques y est important : faire de cette capitale une ville écologique et durable est une ambition, des tunnels sont construits pour éviter les routes et des péages sont à franchir pour y accéder en voiture.

La première étape est le Parc Frogner, 2ème plus grand parc du pays, appelé aussi Parc Vigeland, un lieu incontournable.

Dans ce parc, terminé en 1949, sont exposées 214 sculptures en granit, bronze et fer forgé, œuvres de Gustav VIGELAND. Mireille, guide locale, nous décrit ces statues qui symbolisent le cycle de la vie. Les sculptures grandeur nature représentent des hommes, femmes et enfants nus dans toutes les poses. « La fontaine en bronze », ornée de 60 reliefs individuels, la « Roue de la vie », et le monolithe, un seul bloc de 14 mètres, composé de 121 figures humaines, sont impressionnants. Mais, la statue la plus célèbre et la star incontestée du parc est  « L’enfant en colère ».

La visite se poursuit en car et à pied. Autrefois appelée «Christiana», la ville est devenue OSLO, le 1er janvier 1925. Nous passons devant le Palais Royal, l’Institut Nobel, la Place du 7 juin 1905, l’Université, le Théâtre National, le musée d’Histoire, etc …  Cette partie ouest d’OSLO est la plus riche. Nous continuons vers le quartier le plus ancien : ici, les rues sont parallèles et perpendiculaires. Nos regards sont attirés par la forteresse (fin du XIII), le château d’OSLO, l’Hôtel de Ville, le port et ses énormes ferries, le musée MUNCH où est exposé le célèbre tableau : « Le Cri », la Bibliothèque et l’Opéra. Ce nouveau quartier, dénommé Bjorvika, autrefois habité par les classes inférieures, a beaucoup évolué et abrite désormais de nombreuses galeries d’art, des centres culturels, etc …

Après le déjeuner dans un restaurant au cœur d’Oslo, une courte halte a lieu devant le Palais Royal où se tient la relève de la garde. C’est la résidence du roi actuel Harald V et de son épouse, la reine Sonja. Le premier roi était originaire du Danemark ; la Norvège est devenue indépendante le 7 juin 1905 et la Fête nationale se célèbre le 17 mai : date de la signature de la constitution …

C’est un pays étroit aux reliefs pentus qui s’étire sur 2 500 kilomètres et possède de nombreuses îles ; la Norvège est toute entière tournée vers la mer : une très grande richesse (marine, pêche, cabotage). Plus de 50 % du pays sont des forêts et des montagnes : le ski de fond est ici un sport très populaire. La population est de 5,7 millions d’habitants et les Norvégiens parlent trois langues nationales et l’anglais ; beaucoup sont des protestants rigoristes. Ce pays ne fait pas partie de l’Union Européenne.

La visite d’OSLO doit s’arrêter là  … nous partons vers le Nord : direction Drammen et Kongsberg et la région du Telemark, berceau du ski. Un détour s’impose pour admirer la magnifique église du XIII è siècle, « en bois debout » de HEDDAL, la plus grande de Norvège ; seulement une vingtaine de ces églises ont été sauvegardées : le clocher était séparé et les intérieurs étaient souvent très sobres : ni bancs ni statues  … L’intérêt des Vikings pour la construction des bateaux et des habitations, a contribué à développer l’architecture en bois et avec la construction de ces églises, le travail du bois a  atteint son apogée.

Tout au long du trajet, nous apercevons de nombreuses fermes ; les bâtiments : grenier, garage, grange, étable sont de couleur rouge, mais la maison d’habitation est peinte en blanc. Si une petite lumière extérieure est allumée, les habitants sont chez eux et sont disposés à recevoir de la visite. Les dépenses d’électricité sont très importantes, mais le prix payé par  les Norvégiens est peu élevé du fait des barrages ou centrales hydro-électriques.

Le parcours se poursuit vers l’Hôtel Straand VRÄDAL, vieil hôtel typique et chaleureux  au charme norvégien d’autrefois, où le bois règne en maître : pins sylvestres et bouleaux sont utilisés pour les constructions et le mobilier. L’établissement regorge de meubles en bois et objets anciens. Dîner et logement dans cette région de ski, aussi appelée région des lupins bleus.    

Dimanche 16 : au programme de la journée, la descente de la « Route Lysevegen » et ses 27 virages en épingles à cheveux, inaugurée en 1984. Les paysages rocailleux et granitiques sont magnifiques : nombreuses cascades, lacs, forêts, rocaille, gouffres vertigineux. On aperçoit aussi de nombreux troupeaux de moutons, des biquettes en train de tondre les toitures végétalisées et … quelle belle surprise : un élan avec son bébé de quelques jours !  

Panier-repas en cours de route, en pleine nature, assis sur des pierres, avant de profiter d’une croisière sur le Lysefjord, célèbre pour sa falaise culminant à plus de 604 mètres et surtout le rocher du Kjerag,  coincé dans une fissure entre deux pans de montagne. Nous sommes gâtés par le temps, mais la randonnée sera pour une prochaine fois, car le trajet doit se poursuivre vers STAVANGER, la 4ème ville de Norvège, appelée « ville de la sardine ». C’est l’une des capitales européennes de la culture, mais désormais c’est surtout la capitale du pétrole et de l’énergie.

Depuis les années 60, les Norvégiens ont commencé à investir dans le pétrole et à s’enrichir. Ils vivent très bien : le salaire moyen mensuel est de 4 000 € pour environ 36 h par semaine, voire moins. Beaucoup possèdent une résidence secondaire, type chalet dans la montagne : « petit cocon avec bougies, plaids colorés » : ils y passent de nombreux week-ends.

Découverte pédestre de STAVANGER et principalement de la vieille ville, composée de plus d’une centaine de maisons en bois. Diner et logement à l’hôtel Clarion Energy.  

Lundi 17 : Départ de STAVANGER par le tunnel sous le fjord. Trajet de 25 minutes  en car et ferry de Mortavika à Arsvägen ; en longeant le fjord, les vues sont magnifiques et des ressemblances avec les paysages islandais ou irlandais sont frappantes … Passage devant les chutes de Lätefoss et les deux cascades, puis traversée du Verger de la Norvège : cerisiers, pommiers, poiriers ne sont pas encore fleuris. Dans cette région du Hardangerfjord, la route est touristique : beaucoup de petits villages sont adossés au flanc de la montagne, sur les sommets encore un peu de neige. Les cascades font partie du décor et déjà ne nous surprennent plus : ce lundi sera la journée des cascades et fjords !

A Norheimsund, petit village aux maisons blanches, nous marchons jusqu’à la célèbre cascade de Steinsdalsfossen, d’une hauteur de 50 m, derrière laquelle il est possible de passer et de se faire photographier… avec quelques éclaboussures en sus. Sur la route en travaux pour cause d’éboulements, nous passons devant plusieurs fermes à saumon où les poissons évoluent dans des bassins en pleine mer.  La région est riche en traditions culturelles et Ludivine nous raconte des histoires sur la vie, les coutumes et spécialités de la région : le violon Hardanger, la broderie et le bunad (costume traditionnel, LA tenue des grandes occasions). Sur le Hardangerfjord, 2ème plus long fjord du pays a été construit le plus grand pont suspendu de Norvège sous lequel peut passer le Queen Mary. 

 Nous poursuivons vers la 2nde ville de Norvège : BERGEN, dénommée « la Capitale des Fjords» et réputée être la ville de la pluie : 250 à 260 jours pluvieux par an, mais « en Norvège, il n’y a pas de mauvais temps, seulement des gens qui portent de mauvais vêtements ! » dit la légende. A bon entendeur, salut ! Diner et logement à l’hôtel Thon Bergen Airport, en centre ville.

Mardi 18 : Top départ pour la visite de BERGEN commentée par Romain, guide français, résidant dans cette belle cité … BERGEN a été fondée en 1070 par le Roi OLAF qui avait une ambition commerciale, la Norvège s’est donc rapidement ouverte aux influences extérieures. A l’origine, un petit port, la ville a vite englobé toute la baie sur 30 à 40 km. Comme Rome, elle est entourée de montagnes : Ulriken est la plus haute, mais le mont Fløyen est la montagne préférée des Bergenois. Dans le port, de nombreux bateaux de croisière et des navires travaillant pour l’industrie du pétrole témoignent de l’activité.

BERGEN est une ville de 300 000 habitants qui a été ravagée par 36 incendies importants : les maisons étaient en bois, il a donc fallu reconstruire même sur les remblais. Désormais, c’est une mosaïque de quartiers : le quai est le seul endroit de Norvège aux rangées de maisons continues ; le plus beau quartier est le vieux centre, Bryggen. La ville compte de nombreux bâtiments historiques dont la forteresse du XIIe siècle, la Tour Rosenkrantz, l’aquarium de BERGEN : le plus grand de Norvège, le Théâtre, l’université de BERGEN … Le nouveau port, la salle de concert, l’église St Paul, la cathédrale  font de cette ville un lieu incontournable pour les touristes.

L’histoire de BERGEN est également liée à celle de la ligue hanséatique. Au XII siècle, le port est devenu un centre important de commerce prospère qui reliait la Norvège au reste de l’Europe : les marchands sont venus prendre le contrôle du marché de poissons et cet endroit est devenu l’un des points de transit des marchandises. Des Allemands fondent un comptoir hanséatique à BRYGGEN : dans ce quartier en bois,  interdit aux femmes, ne vivaient que des hommes célibataires. Ils y arrivaient comme apprenti à l’âge de 13 ou 14 ans et y restaient plus de 40 ans. Désormais, ces bâtiments bien conservés sont la propriété d’une association qui loue des espaces commerciaux. Ce quartier, tout en bois, est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et cette visite, un retour dans l’Histoire, fut passionnante.

Déjeuner en ville. Puis, dans l’après-midi : excursion en funiculaire au Mont Fløyen d’où une vue splendide de BERGEN et de toute la baie s’offre à nous ; descente à pied, chacun à son rythme et flânerie dans la ville avec une attraction touristique à ne pas manquer : le gigantesque «Fish Market» ou marché aux poissons avec sur les étals toutes sortes de poissons, de coquillages, de crustacés … Saumon, truite, baleine, grosses langoustines, crabes … peuvent se déguster sur place. Dîner et logement à l’Hôtel Thon Bergen Airport.

Mercredi 19 : Aujourd’hui sera la journée « tunnels » : environ 43 ! De BERGEN nous partons pour une traversée en ferry du Sognefjord d’Oppedal à Lavik, puis direction de Skei tout en admirant les splendides paysages du Sogh Og Fjordane et écoutant les histoires sur les « Samis»,  jadis dénommés péjorativement « Lapons » (pauvres, haillons). La littérature regorge de romans et d’histoires extraordinaires sur ce peuple nomade. Les Samis qui élèvent des rennes et vivent au rythme de leurs animaux, sont devenus sédentaires et ont désormais le droit de transhumer.

Après un arrêt-déjeuner dans un hôtel exploité depuis des générations par la même famille et où le vieil hôtelier était surnommé « la Momie », le car nous conduit vers le parc national de Jostedalsbreen, où se trouve le glacier le plus grand d’Europe continentale. Les plus sportifs se réjouissent de cette marche de 2,5 km qui les conduit au pied de l’un des bras du glacier de BRIKSDAL de 478 km2 et qui se ramifie en une cinquantaine de branches. A ceux qui appréhendent la marche, une montée en voiturette est proposée. Ce glacier descend par la vallée jusque dans un lac glaciaire : plus la glace est bleue, plus elle est chargée en oxygène. On ne peut que constater les effets du réchauffement climatique devant ce spectacle. Diner et logement à l’Hôtel Havila Raftevold.  

Jeudi 20 : Le tour des fjords se poursuit vers le Geirangerfjord, l’un des plus beaux du pays. Mais, l’impact négatif du tourisme de masse est à craindre car ici de gigantesques paquebots de croisière pouvant accueillir jusqu’à 200 personnes génèrent beaucoup de pollution. Geiranger est un endroit paradisiaque choisi par le Roi Harald et la Reine Sonja pour leurs noces d’argent et c’est ici aussi qu’en août, sera célébré, le mariage de la princesse Martha Louise et de Durek VERRETT, le médiatique shaman. C’est dans ce lieu paradisiaque que nous aurons le privilège de déjeuner et d’apprécier le luxe de l’Hôtel Union.
        Ici, encore, nous croisons de drôles de voitures bruyantes couvertes de tags et des vans décorés par de jeunes gens qui célèbrent le « russefeiring » : dernière année de lycée, avant de passer leurs examens de fin d’études. La célébration du « russ » qui dure un mois, fait partie de la culture norvégienne et surprend. Nous les laisserons faire la fête et poursuivrons vers le fjord.             

Une croisière sur le Geirangerangerfjord, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, nous offrira un spectacle féérique : les célèbres et impressionnantes cascades dénommées «les Sept Sœurs», «le Prétendant», «le Voile de la mariée» descendent des parois en ligne droite et déferlent dans le fjord en tourbillons … Clap de fin ! Le  spectacle s’achève et route vers ALESUND où nous passerons la nuit.  

Vendredi 21 : ALESUND, ville détruite par un incendie en 1904 a été reconstruite dans le style «Art nouveau» … Une balade matinale dans le port nous permet d’apprécier l’architecture de cette « petite ville bijou », ses ruelles, son port et les vieux bateaux. Un véritable décor de conte de fée nordique !  Après tous ces kilomètres en car, quoi de mieux qu’une ascension vers le Mont Aksla et gravir les 418 marches et paliers qui mènent au belvédère pour profiter du magnifique panorama et de la vue incroyable sur la ville et le port … Randonnée facile et vivifiante … D’ici, nous apercevons la Tour de la Saint-Jean, tour de 40 mètres construite en palettes en bois qui sera brulée lors de la nuit la plus courte entre le 21 et 24 juin. Nous assistons au départ de notre car qui, avec les non-marcheurs du groupe, vient nous chercher au promontoire pour la suite du périple.  

Le trajet continue vers la célèbre Route des Trolls, mais en raison de travaux suite à des éboulements, elle est fermée jusqu’en décembre 2024, c’est dommage ! Après le déjeuner à l’Hôtel des Trolls, nous traversons la vallée de Romsdal où coule la Rauma, rivière à saumon bien connue des Norvégiens. Puis, Ludivine improvise un détour vers une île où est bâtie une église entourée de murets en pierres calées. Une marche en front de mer et la montée au sommet du phare en bois nous ravigotent. Le car bifurque ensuite vers la vallée du Gudbrandsdalen : la route est non goudronnée et bordée de tourbières, les paysages de toundra sont sauvages. C’est le début du week-end : les Norvégiens sont dans leurs chalets en pleine nature. Nous continuons le périple vers HAFJELL où nous passerons la nuit à l’Hôtel Scandic.        

Samedi 22 : Départ pour LILLEHAMMER, station célèbre des Jeux olympiques d’hiver de 1994. La journée débute par une visite de la ville avec un guide local qui nous replonge dans l’histoire et celle des «birkebiners»… Sur l’une des places de la ville, nous profitons d’un concert par la fanfare de LILLEHAMMER avant de découvrir le site olympique de 1994 et les deux tremplins de saut à ski de Lysgards. Pour se dégourdir les jambes et profiter du panorama, pourquoi ne pas gravir les 936 marches sur le côté du plus haut tremplin ?  De là-haut, la vue est époustouflante et surtout vertigineuse. Après le déjeuner, nous avons le plaisir de voir quelques «fondeurs » descendre du haut du haut du tremplin pour décoller et aller le plus loin possible avant de finir leur course sur la pelouse et recommencer. Nous sommes au paradis des fondeurs et des mangeurs de myrtilles.

L’après-midi sera consacré à la visite de l’éco-musée de Maihaugen : un village reconstitué qui regroupe plus de 150 maisons du XVIII et XIX siècles de la vallée du Gudbrandsdalen. La tradition perdure : un mariage est célébré dans l’église en bois debout … La visite débute par un film chronologique puis nous flânons dans le village : accueil à la ferme, dans l’habitation principale, puis à l’école où le maître est présent, à l’église, au bureau de poste et dans les échoppes traditionnelles de l’époque.  Après cette plongée dans le passé norvégien, le moment est venu de repartir vers le Sud et OSLO : notre parcours initiatique se termine. Notre dernière nuit se passera à l’Hôtel Qality Airport de Gardermoer : la boucle se referme.       

Dimanche 23 : Départ très matinal d’OSLO et vol direction ROISSY CdG avec une surprise à l’arrivée : une valise fugueuse a décidé de « se faire la malle » et de prolonger le séjour norvégien à l’insu de son propriétaire ! … Retour vers la Bretagne et ARRADON, sans ce bagage espiègle qui arrivera à bon port un peu plus tard.

Avant de terminer le récit de ces quelques jours idylliques au pays des Trolls et du Grand Tour des Fjords, puisque la période des J.O s’y prête : LILLEHAMMER 94 et PARIS 2024, il nous faut faire monter nos champions sur les plus hautes marches du podium et distribuer des médailles. Nos lauréats sont :

– Ludivine à qui nous décernons la médaille d’Or de la meilleure guide, passionnée et passionnante, ses performances étaient bien au-delà de nos attentes. Bravo à toi et mille mercis. Tu nous as fait découvrir un pays magnifique et donné l’envie d’y revenir pour de nouvelles aventures captivantes.    

– Daniel qui obtient la médaille d’Or du chauffeur le plus performant ; il nous a promenés sur les routes en lacets et aux virages en épingles à cheveux, le long des fjords, près des ravins, dans les montagnes : un «sans faute» pour ce périple de 2 128 kilomètres. En toute confiance, nous avons pu contempler les plus beaux sites du pays et parfois sombrer dans les bras de Morphée (enfin, certains !). Tous nos remerciements et félicitations pour cette grande maîtrise du volant.        

 Merci aussi à Patrick et aux G.O de l’ARECMO qui ont concocté ce voyage : les hôtels étaient bien situés et très confortables, les buffets et repas copieux, d’une grande qualité (surtout le saumon) et le circuit nous a permis de découvrir une très grande variété de paysages magnifiques et des sites splendides qui diffèrent de ceux de notre péninsule bretonne qui néanmoins restera un joyau.       

Le Tyrol, septembre 2024, par Marie-Jo Le Goff.

Photos de Armelle et Georges

             CIRCUIT de DÉCOUVERTE au TYROL  11 au 18 septembre 2024

Et d’aventures en aventures… certains en rêvent, d’autres franchissent le pas. Cette fois, ce sera une parenthèse post-estivale au Tyrol. Mercredi 11 septembre, 37 globe-trotters arecmistes, partent vers NANTES pour un vol Luftansa direction MUNICH. “Kenavo, Breizh ma bro, Guten Abend München! ”   

Mercredi 11 septembre : départ différé,arrivée vers 21:30 à MUNICH ; accueil par Maria, Mexicaine, guide accompagnatrice. Elle dit être ravie de pratiquer notre langue car a peu l’occasion d’escorter des Français. Départ pour Fügen (Tyrol), trajet d’environ 2 h en car et installation à l’hôtel Malerhaus où un buffet tardif a été prévu.

 Jeudi 12 : Excursion aux chutes de Krimml et dans la vallée du Zillertal. Un car jaune vif, repérable sur tous les parkings, nous attend avec Johan aux commandes. Nous partons vers Krimml, commune  située dans le Land de Salzburg, bien connue pour ses magnifiques chutes de 385 mètres, les 5èmes les plus hautes du monde.

Il pleut : l’achat de parapluies ou de capes étanches est une valeur sûre. Puis, direction Mayrhofen, capitale touristique régionale et station de ski située au fond de la vallée de la Ziller ; ici de nombreux hôtels de luxe, appartements cossus et grands chalets aux fenêtres et balcons garnis de géraniums en pleine floraison. Le long des routes en lacets, des paysages magnifiques : vallées impressionnantes, pelouses à l’aspect velours, forêts de conifères ; plus loin, des sommets déjà recouverts de neige. Déjeuner à Mayrhofen dans un restaurant typique, puis promenade en train à vapeur jusqu’à Kaltenbach, au son de l’accordéon. Musique traditionnelle, quelques refrains connus tout en admirant les très beaux paysages et un «schnaps » avant de reprendre le car.

Vendredi 13 : départ de l’hôtel à 9 H pour Wattens et la visite des Mondes de Cristal Swarovski, entreprise mondialement connue. Dès l’entrée, on aperçoit, dans le jardin, l’emblème du site : la tête du célèbre Géant de verdure.

Les visiteurs sont ensuite entraînés dans les Mondes de Cristal et les 18 chambres des Merveilles, aux ambiances variées qui mettent en scène la magie du cristal. La chambre glacée «Silent Night» où la neige tombe toute l’année, le «Dôme de cristal» ici, des centaines de miroirs diffusent ou réfractent la lumière, la chambre «The Art of Performance» qui transporte les visiteurs à Hollywood, etc… Dans toutes les salles, les artistes ont donné libre cours à leur imagination pour le plus grand plaisir des visiteurs qui en sortent émerveillés… avant une halte obligatoire au magasin.  

Déjeuner à 1200 mètres dans un restaurant d’alpage où le personnel porte le costume tyrolien. A la sortie, surprise : il neige ! Tout est blanc et les flocons continuent à virevolter.  

Lors de la descente, nous longeons le plus grand lac naturel de la région : le lac d’Achensee,  connu aussi sous le nom de «mer du Tyrol», mais en raison du temps, pas d’enthousiastes pour une promenade. Le car poursuit l’itinéraire vers la plus petite ville d’Autriche : Rattenberg, cité médiévale appelée «la ville du verre». Arrêt dans un atelier où nous  observons les verriers à l’œuvre : comme autrefois, ils soufflent le verre pour fabriquer des objets qui seront exposés dans des salles annexes ou dans le magasin où certains se laisseront tenter.

Retour à Fügen et annonce d’un changement de programme pour le lendemain, en raison des conditions météorologiques : l’excursion au Grossglockner est annulée car la route d’accès, touristique et panoramique est fermée. Dommage car cette route alpine serait l’une des plus belles du monde!

Samedi 14 : visite d’une ville médiévale, Hall en Tyrol (Hall in Tirol).  Priscilla, guide française,  nous promène dans les rues étroites de la ville à laquelle le Duc Otto conféra, dès 1303, le droit de transformer le sel en or blanc. Sur le blason de la ville, figure un tonnelet à sel, de forme cylindrique tenu  par deux lions d’or couronnés sur fond rouge. Le sel (hal) était transporté par l’eau sur l’Inn et Hall devint une plaque tournante du commerce médiéval européen. Le nombre de galeries (134) est impressionnant, des millions de tonnes de sel en ont été extraites. Cela entraîna un afflux de monnaies différentes ; les pièces étaient d’abord frappées par un marteau, puis plus tard par un cylindre. La Tour de la Monnaie (aux murs de 3 m d’épaisseur) fut bâtie sous le règne de Sigismond le Riche et c’est au château de Hasegg que fut frappé le thaler qui deviendra le dollar.  

La ville compte aussi un grand nombre d’édifices religieux : Eglise Saint Nicolas de style gothique,  Chapelle St-Georges, Chapelle Ste-Madeleine. Nous nous arrêtons devant «La fresque du jugement dernier», peinture d’origine, jamais restaurée mais nettoyée à la mie de pain… Hall in Tyrol est une ville typique, les bâtiments n’étaient pas très larges (maximum 3 fenêtres) et, en raison de l’analphabétisme, ils portaient des codes couleurs selon les professions des artisans et commerçants.

Après un déjeuner au Alphhotel où des posters ont émoustillé quelques convives, départ pour la visite du Monastère de STAMS, fondé en 1273, et où vivent actuellement 14 moines cisterciens. L’abbaye est une construction de couleur jaune et blanc, de style baroque. Un guide nous accompagne; au plafond de la basilique, de nombreuses fresques très bien conservées; pour la réalisation de ces œuvres au XVIII siècle, 12 ans de travail ont été nécessaires, la chaire fut terminée en 1739. Au-dessus de l’autel : un arbre de vie avec au centre Marie, entourée de saints. Au-dessus de l’arbre, une grande horloge à laquelle il manque 6 minutes : symbole du temps qui passe très vite sur terre… Aujourd’hui, des mariages sont célébrés et des concerts sont organisés dans la basilique. Retour à Fügen : le plan B a bien fonctionné.

Dimanche 15 : Voyage, voyage : d’Autriche en Allemagne, de Fügen à Berchtesgaden, de la Bavière au Tyrol, de Salzbourg à Fügen… La journée débute par la visite des mines de sel de Berchtesgaden, en tenue de mineurs, pour un voyage sous terre : transport en petit train dans les galeries, descente vertigineuse en toboggan, traversée en radeau d’un lac souterrain illuminé, circuit pédestre de salle en salle, remontée en ascenseur et retour en wagon… Voyage intéressant dans le temps certes, mais on peut imaginer combien le travail des mineurs était difficile dans ce monde souterrain !

Déjeuner à Berchtesgaden avant de prendre la route vers Salzbourg : il pleut… il pleut à verse. Cette fois, Johan qui avait évité les petites routes en raison de la neige et des rivières agitées, opte pour un trajet plus pittoresque. La visite de la ville, à pied, avec un guide local sera de très courte durée car aucune accalmie.

Salzbourg est une ville frontière, la 4ème ville la plus peuplée d’Autriche. D’un coté de la rivière Salzach, se trouve l’Altstadt (vieille ville) avec ses bâtiments médiévaux et baroques, de l’autre coté sur la rive droite la Neustadt (nouvelle ville) qui date du XIX. Sur les hauteurs, l’importante forteresse de Hohensalzburg surplombe la ville ; à proximité se trouve le couvent de Bénédictines Nonnberg où a été tournée la comédie musicale La Mélodie du Bonheur (The Sound of Music) avec Julie ANDREWS, dans le rôle principal de Maria. Mais Salzbourg est surtout la « ville de Mozart », la Place MOZART porte le nom du musicien et des statues le représentent : l’une avec une  flûte et une autre un crayon à la main.    

Quant à nous, nous espérons que les pouvoirs magiques de la Flûte Enchantée fassent cesser la pluie et nous permettent de poursuivre notre visite. Nous nous abritons dans l’Eglise Saint-Pierre en espérant une éclaircie et aussitôt, nous nous précipitons vers la Maison natale de Mozart transformée en musée où sont exposés plusieurs instruments de musique, ses violons, son clavecin, des portraits, des manuscrits, etc… Nous en sortons «enchantés», mais convaincus que, durant ces quelques jours, nous avons vécu «Les Quatre Saisons» de Vivaldi au Tyrol. «Après la pluie, le beau temps…». Demain, le temps sera-t-il meilleur à Innsbruck?  Retour à l’hôtel à Fügen.     

Lundi 16 : Après les mines, pourquoi ne pas tutoyer les sommets? La journée débute par la visite du tremplin olympique du saut à ski du Bergisel à Innsbruck. Le premier tremplin de 1920 était en bois, puis pour les jeux olympiques de 1964, un tremplin de saut à ski homologué a été construit, avec une rampe de 98 mètres ; les dernières modifications datent de 2003. Pour accéder au sommet, nous empruntons une télécabine et un ascenseur. De là-haut, la vue est panoramique et une dizaine de Bretons têtus s’y attardent car un skieur s’apprête à descendre du haut du tremplin et à sauter ; inimaginable de rater le spectacle! Nous le verrons s’élancer du sommet puis, plus tard en bas, après un second saut, glissant sur la pelouse et ainsi pouvons applaudir le sportif.

Au centre d’Innsbruck, nous nous engouffrons dans le nouveau funiculaire du Hungerburg qui, en quelques minutes, escalade une montagne de 900 mètres avant de s’arrêter à la station de télécabines que nous prendrons pour accéder aux hauteurs du «Seegrube», à 1905 mètres, où se trouve le restaurant. Ici, impossible d’admirer à l’extérieur le  panorama réputé être à couper le souffle car le tapis de neige est trop épais…  Nous nous contenterons d’apprécier le déjeuner servi.    

Retour au centre ville d’Innsbruck pour la visite du Palais Impérial où nous attend Bernadette, guide originaire de Saint-Malo, vivant en Autriche. Le Tyrol est l’une des 9 régions fédérales, chaque fédération a sa propre autonomie politique et un gouvernement régional ; les élections législatives ont lieu le 29 septembre 2024 : les députés seront élus pour 5 ans… C’est un véritable cours de géographie, d’histoire et de géopolitique, passionnant mais trop long à résumer que nous dispense Bernadette. Le Palais Impérial, un château gothique à l’origine, est transformé en palais baroque par l’Impératrice Marie-Thérèse de Habsbourg (1717-1780),  archiduchesse d’Autriche, reine de Hongrie et de Bohême, qui épouse François III, duc de Lorraine en 1736. Elle va gouverner pendant 43 ans et donner naissance à 16 enfants (11 filles et 5 garçons). Ses fils, Joseph II et Léopold II seront empereurs et l’une de ses filles, Marie-Antoinette (15èmeenfant) deviendra reine de France en épousant Louis XVI…  Les filles serviront à consolider les alliances, mariages de raison mais non d’amour ; le verbe « aimer » est le plus difficile à conjuguer en Français : au présent il devient imparfait, au passé se change en plus-que-parfait et au futur se mue en conditionnel…  Au palais sont exposés de nombreux portraits de toute la famille impériale de Marie-Thérèse, dont son époux François-Joseph, son père, Charles VI. Le palais Royal est l’un des bâtiments les plus fastueux et importants d’Autriche… L’histoire continue… en 1956, l’Autriche devient un pays neutre.   

Nous visitons ensuite la cathédrale Saint-Jacques : sous les Habsbourg, la majorité des habitants sont catholiques ; l’église est le seul endroit qui reste aux pauvres pour rêver, les églises gothiques sont baroquisées pour séduire le peuple, les vitraux sont décorés. Le symbole d’Innsbruck : le célèbre «Petit Toit d’Or», balcon en encorbellement orné de 2657 bardeaux en cuivre dorés à l’or que l’empereur fit ériger au début du XVIè siècle, tend à démontrer que la pauvreté n’est qu’une rumeur. Une dernière halte a lieu à la Basilique d’Innsbruck, appelée Basilique de Wilten, une très belle église de style rococo.    

Qui vient au Tyrol ne peut passer à côté d’une soirée tyrolienne. La famille Gundolf propose aux spectateurs un dîner régional et un spectacle tyrolien haut en couleurs : musique traditionnelle, chants et danses, dont le célèbre « yodel ». Costumes colorés, instruments de musique typiques : les visiteurs internationaux et nationaux sont enchantés, rient et applaudissent. Ils seront, en retour, remerciés par les artistes qui, entonnant des refrains connus, brandiront de petits drapeaux aux couleurs des pays des convives. Belle leçon de tolérance et d’amitié entre les nations en cette période troublée. Retour à Fügen pour une dernière nuit à l’hôtel Malerhaus.

Mardi 17 : Le temps est plus clément et une promenade sur la Mer Bavaroise est appréciée, nous quittons l’Autriche pour l’Allemagne. Traversée en bateau de Prien à l’île de Herrenchiemsee où a été construit le célèbre château de Herrenchiemsee, conçu à la gloire de la France par Louis II de Bavière, grand admirateur de Louis XIV. Le début de la construction de cet édifice date de 1878, mais il est toujours inachevé. Louis II a visité l’île mais n’a vécu que 10 jours dans ce château, imaginé comme un petit Versailles. Ce château est une exposition, une grande mise en scène.

Nous serons guidés par Constantin. Dans l’entrée, le sol est en marbre d’Italie et l’escalier impressionnant, en stuc. Toutes les salles sont plus grandes qu’au château de Versailles, même la galerie des Glaces fait 10 m de plus ; les lustres aux nombreuses bougies sont immenses. La chambre à coucher du Roi est la pièce la plus importante, mais n’a jamais servi. Plus loin, sa chambre privée de couleur bleue meublée d’un lit de 2 mètres décoré de feuilles d’or. Les salles privées sont de style baroque tandis que dans les autres pièces, le style rococo a été privilégié. Dans le bureau, une horloge astronomique et le lustre le plus lourd : 500 kg ; le lustre en porcelaine, le plus précieux, se trouve dans la salle à manger où il est possible, grâce à un mécanisme de poulies, de faire descendre par une trappe  la table à l’étage inférieur en environ 30 minutes.

Dans ce château hors du temps, seulement 20 salles sont achevées et les travaux ont coûté plus de 16 millions de marks. Louis II avait certes un goût raffiné pour l’art et la beauté, mais aussi le goût de la démesure et de l’extravagance. «Auf Wiedersehen Tirol». Retour en bateau puis Johan reprend le volant du car et nous conduit vers Munich, destination finale.     

      Mercredi 18 : A Munich, accompagnée de Valérie, nous profitons de la matinée, pour une promenade pédestre à travers les rues de la vieille ville : brasserie célèbre (propriété de l’état de Bavière), place Marienplatz et le nouvel Hôtel de Ville… Munich a été fondée par Henri Le Lion, duc de Saxe et de Bavière, il octroie à la ville le droit d’avoir un marché et de vendre le sel. La récolte est partagée en 3 : 1/3 pour l’empereur, 1/3 pour l’archevêque et 1/3 pour le Duc; le marché au sel doit être près de la résidence des moines (munchen). Arrêt Place Max Joseph : 1er roi de Bavière qui n’a jamais porté de couronne mais a conduit de nombreuses réformes : école obligatoire, récupération des biens de l’église catholique, dons d’argent aux soldats mutilés en Russie… Une visite panoramique en car nous permet de voir l’Eglise Saint-Louis, l’université humanistique, la bibliothèque, les musées : la nouvelle et l’ancienne Pinacothèque, la Pinacothèque d’Art moderne…

Mais, l’histoire de Munich est aussi liée au nazisme où Hitler, sdf, entre dans l’armée bavaroise en 1914, fonde le parti et est condamné pour un coup d’état en 1923, puis élu chancelier le 30 janvier 1933… Son ascension, son règne et la suite sont hélas bien connus. Désormais, tous les élèves allemands, à l’âge de 15 ans, font obligatoirement une visite d’un camp de concentration.  

Munich est également réputée pour l’Oktoberfest : fête de la Bière, 6 grandes brasseries produisent à Munich, célèbre aussi pour les voitures BMW : le constructeur de moteurs pour l’aviation militaire va fabriquer des voitures et le musée BMW est fondé en 1916. Le Parc olympique (toiture de 80 000 m2) nous rappelle l’attentat durant les jeux olympiques de 1972. Enfin, le Bayern de Munich est une référence pour certains.   

Notre circuit se termine au Château de Nymphenburg datant du XIV, le plus grand château de centre ville d’Allemagne détruit à 80 % par les bombardements de la seconde guerre mondiale puis reconstruit (130 salles de mélange de styles) et son vaste parc. Dans une partie de ce château vit actuellement le Duc Franz de Bavière, de la famille Wittelsbach, nonagénaire né en 1933. La visite du château n’est pas au programme et nous ne rencontrerons donc pas Franz de Bavière, mais ce voyage nous a permis de croiser la route de Lord and Lady of Glencoe, from Highlands, Scotland avec qui nous avons sympathisé et que nous espérons revoir. 

Nous partons pour l’aéroport de Munich d’où nous nous envolerons vers Nantes, puis retour vers Arradon en car et la parenthèse pré-automnale se ferme.

Merci à Armelle et Martine, nos interlocutrices pendant le circuit et organisatrices des plans B, ainsi qu’aux «penseurs», membres de la commission Voyages de l’Arecmo.